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L'opposant libérien Tubman rejette l'élection de Sirleaf

Nov 12, 2011

L'opposant libérien Winston Tubman a annoncé samedi à la presse qu'il rejetait l'élection à la présidence d'Ellen Johnson Sirleaf et qu'il appelait à un nouveau scrutin avant un mois.

Nous estimons que tout doit être annulé et qu'un nouveau scrutin doit être organisé avant un mois, a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Monrovia. Nous n'allons pas reconnaître la pseudo-victoire de Mme Sirleaf, a-t-il assuré.

Il a remis ainsi en cause les résultats du second tour de la présidentielle du 8 novembre qui a assuré la réélection de Mme Sirleaf. Il avait boycotté ce scrutin en arguant d'irrégularités au premier tour du 11 octobre.

Ce boycott avait suscité des craintes dans ce pays qui se remet de quatorze ans de guerres civiles qui ont fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003.

Au moment où nous parlons, nos avocats sont en train d'étudier les options légales, qui se présentent, a-t-il ajouté.

Mme Sirleaf a obtenu 90,8% des voix au scrutin marqué par une faible participation (37,4%) par rapport au 1er tour (plus de 71%). En dépit de son retrait, M. Tubman a eu 9,2% des suffrages.

Mme Sirleaf, 79 ans, avait été en 2005 la première femme élue présidente en Afrique. Elle a reçu en 2011 le prix Nobel de la paix, en même temps qu'une activiste libérienne Leymah Gbowee.

Vendredi, M. Tubman avait laissé entendre qu'il était prêt à coopérer avec la présidente Sirleaf. Nous devons trouver un moyen de travailler avec elle, et je pense que cela n'est pas insurmontable, avait-il assuré.

Il avait toutefois indiqué que son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), n'était pas disposé à participer à un gouvernement élargi, car, avait-il dit, il n'est pas à vendre.

Mais dans une apparente volte-face, il a qualifié samedi l'élection de Mme Sirleaf de farce politique de premier ordre.

Il a réitéré son affirmation selon laquelle la tuerie au siège du CDC lundi, veille du scrutin présidentiel, qui a fait au moins deux morts, était une tentative de Mme Sirleaf pour l'assassiner.

Des journalistes de l'AFP ont vu deux personnes tuées avec des blessures à la tête. Aucun bilan officiel n'a été donné et alors que le parti de M. Tubman avait annoncé au moins huit morts, il a revu ce nombre à trois en plus de plusieurs partisans du CDC portés disparus.

Les élections se gagnent par le nombre de voix et non par l'appui politique fourni par les observateurs. Ils ont annoncé des chiffres importants donnant la victoire à la présidente Sirleaf et un nouveau mandat pour elle. Quel mandat peut-elle avoir avec un processus électoral si vicié ? Lequel mandat elle n'aurait jamais dû avoir, a dit M. Tubman.

Il faisait allusion à l'élection présidentielle de 2005 au cours de laquelle l'ancienne star de football de Milan AC, Georges Weah, son actuel colistier, avait remporté le premier tour face à Mme Sirleaf, avant d'être devancé par elle au second.

Les observateurs avaient alors fait le constat d'un scrutin libre et sincère.

Georges Weah avait ensuite accepté les résultats mais le CDC les qualifie toujours de tricheries.

Pour ce scrutin, le CDC avait pensé que sa victoire était assurée avec une équipe de rêve formée de M. Tubman, un diplômé de Harvard, et du populaire Weah comme colistier.

Nous sommes plus déterminés dans nos plaintes surtout après l'assaut meurtrier des forces de sécurité de la présidente contre un peuple innocent et sans défense lundi, a indiqué Tubman.

Il a rejeté la commission indépendante mise en place par Mme Sirleaf pour faire la lumière sur les évènements de lundi, estimant qu'elle est composée de partisans et d'amis de la présidente.

Mme Sirleaf a appelé vendredi à une réconciliation nationale après l'élection dans ce pays plus que jamais divisé, en portant Leymah Gbowee à la tête d'un programme de dialogue national. – AfricaLog avec AFP

 

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