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Rencontre pouvoir-opposition: En réalité, Cellou Dalein pas satisfait

Nov 17, 2011

On s’est laissé emporter par les effets d’annonce de l’après-audience du mardi, 15 novembre 2011 à "Sèkhutureya". Les déclarations de certains leaders, ce mercredi, lendemain de la rencontre entre le Chef de l’Etat et la classe politique, ont tellement fait boule de neige que les observateurs devenaient perplexes, s’ils ne perdaient pas leur latin. Tant l’enthousiasme de la veille tranchait avec le l’état d’âme du jour.

Contacté par les journalistes, le leader de l’UFDG Cellou Dalein Diallo commence par réitérer sa satisfaction quant à l’initiative du Président de la République d’appeler au dialogue:

«On peut considérer que l’initiative est bonne de rencontrer les leaders politiques pour délivrer son message. Il a délivré un message c’est-à-dire, sa disponibilité à dialoguer avec la classe politique.

Il rappelle que les membres de cette classe politique étaient ses collègues dans les Forces vives et que c’est grâce au combat que nous avons mené ensemble qu’il est aujourd’hui Président de la République, qu’on a évité la pérennisation du pouvoir militaire et que c’est un tort de sa part d’avoir rompu le contact avec ses anciens collègues des Forces vives.

Et il a promis d’user de son influence pour favoriser le dialogue qui était bloqué au niveau du processus électoral. Il a dit que lui, il reste au-dessus de la mêlée, mais qu’il peut être recours pour tout le monde. En cas de difficulté, qu’il ne manquera pas de soutenir ce dialogue-là et de favoriser sa relance et puis sa finalisation afin que nous puissions nous mettre d’accord sur les modalités d’organiser très rapidement ces élections législatives.

C’est une volonté politique qu’il semble avoir exprimée. Maintenant il s’agit d’attendre et de voir si vraiment ça va se traduire par des actes concrets allant dans la direction qu’il a indiquée.»

Avec tout ce que l’homme politique vient d’avancer, on est dubitatif quant à la sincérité de ses propos au regard de la précision qu’il donne à ceux-ci, notamment quand il a affirmé au tout début «On peut considérer que l’initiative est bonne…», en parlant de l’invitation adressée par le Président Alpha Condé à la classe politique.

Cellou Dalein assume: «J’ai dit qu’il y a des problèmes concrets qui sont posés : est-ce que l’homme [ndlr : Alpha Condé] a vraiment changé, est-ce qu’il est devenu un homme de dialogue ?un homme ouvert ? un homme flexible ? un homme qui est à la recherche du consensus ?

Là, on peut s’interroger parce qu’on l’a vu à l’épreuve depuis une dizaine de mois ! Tout ce qu’il a fait, qui était contraire à la loi, qui n’allait pas dans le sens d’une réconciliation véritable, qui n’allait pas aussi dans la direction d’une élection législative équitable !

Bon, on se demande si effectivement il y a un changement ; seuls les actes pourront nous confirmer qu’il y a une volonté politique réelle.»

Pour Cellou Dalein, «Il [ndlr : Alpha Condé] est aussi sous pression, hein ! Ça ne marche pas ; le pays est bloqué. La communauté internationale a envie de s’impliquer de nouveau. On l’a demandé d’ailleurs, compte-tenu de la crise de confiance profonde qui existe. Il [ndlr : Alpha Condé] ne veut que l’étranger revienne ici. Il veut dire qu’on va régler ça en tant que Guinéens. Mais, est-ce que réellement il est prêt aux concessions ? Il est prêt à être plus flexible ? On doit quand même continuer à s’interroger un peu !»

- De l’idée d’un gouvernement d’union nationale aux lendemains des prochaines élections législatives.

Cellou Dalein Diallo: «Pour le moment nous, on se bat pour l’organisation des élections législatives libres et transparentes. On va espérer que la rencontre d’hier [ndlr : mardi, 15 novembre] va donner lieu à des décisions qui vont débloquer la situation et créer les conditions d’une élection libre et transparente.

Un gouvernement d’union nationale, un gouvernement pour moi, ça se fait autour d’un programme avec des valeurs partagées. Moi, je ne vais jamais être l’exécutant d’une politique que je condamne ! Si maintenant on est d’accord sur un programme politique, sur un programme de gouvernement qui est cohérent avec mes valeurs et mes idéaux, je peux envoyer des représentants ! Mais dans ces conditions-là, telles que Alpha [Condé] est en train de gérer aujourd’hui le pays, moi je ne peux pas être l’exécutant d’une politique, comme je l’ai dit, d’une politique que je dénonce tous les jours.»

- Quid du retour à leurs postes des Conseillers communaux limogés?

Cellou Dalein Diallo: «Bon, s’il reste dans la logique qu’il a annoncée hier [ndlr : 15 novembre], l’humilité, l’ouverture, c’est reconnaitre que c’était une erreur de sa part de rompre le dialogue avec ses anciens collègues des Forces vives ; il doit reconnaitre que pour ces décisions, il a été trompé par son Ministre ou par quelqu’un d’autre, il a pris un décret, il a dissous des Conseils communaux alors que la loi ne l’autorise pas. La procédure n’a pas été suivie. Il doit pouvoir revenir là-dessus. Lorsqu’on est un homme d’Etat, on ne doit pas avoir d’état d’âme. On doit pouvoir gérer avec l’humilité et la fermeté nécessaires. Mais, lorsqu’on a commis une erreur, il faut que l’on reconnaisse humblement et puis revenir là-dessus ; parce que ça, ça renforce la cohésion, ça renforce justement la paix sociale dans le pays. Et ça montre que c’est quelqu’un qui est attaché à l’Etat de droit et qu’il est vraiment un défenseur lui-même, de l’Etat de droit qu’il a considéré comme l’une de ses priorités pendant la campagne.»

- Concernant le nombre des leaders ayant été conviés à la rencontre, Cellou Dalein Diallo ne semble pas apprécier le nombre. Il aurait préféré que le nombre se limitât à lui, à Sidya Touré et à Moussa Solano.

Cellou Dalein Diallo: « … On était nombreux. C’est ça aussi que j’ai déploré, cet élargissement que je considérais un peu excessif. Si on a été que deux ou trois, comme ça été annoncé, on aurait eu le temps [ndlr : de débattre de nombre de sujets]. Mais vous n’allez pas confisquer la parole. A l’UFDG, au niveau du Collectif [ndlr : des Partis politiques pour la Finalisation de la Transition], on a beaucoup de griefs, on a beaucoup de propositions (…) Mais, on n’avait pas le temps.»

- Des problèmes posés par le leader de l’UFDG au Président alpha Condé.

Cellou Dalein Diallo: «J’ai juste posé quelques problèmes : le problème des détenus, le problème des militaires radiés et le problème des manifestations publiques.»

Propos recueillis par AfricaLog.com

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