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L'Énigmatique Joseph Kabila

Nov 21, 2011

Jeune homme timide devenu à 30 ans chef d'État après l'assassinat de son père, Joseph Kabila a gagné en assurance après 10 ans de pouvoir en RDCongo, où ses fans l'appellent «Raïs» tandis que ses adversaires l'accusent de diriger une «dictature».

Loin de l'image de son père Laurent-Désiré Kabila, rebelle à la carrure imposante qui a mis fin en 1997 à 32 ans de dictature du maréchal Mobutu avant d'être assassiné en 2001, Joseph Kabila cultive, derrière un sourire mesuré, le mystère qui entoure sa personnalité.

Propulsé au pouvoir en 2001 à l'âge de 30 ans pour succéder à son père, le jeune Kabila s'est doté d'une légitimité électorale en remportant largement (58,05%) le second tour de la présidentielle de 2006, face à Jean-Pierre Bemba, aujourd'hui jugé à la Cour pénale internationale.

Né à Lulenge, dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu, est) fief du maquis dirigé par son père, il part à l'âge de cinq ans en exil en Tanzanie, où il passera presque toute sa jeunesse.

Dès le déclenchement de la guerre contre le régime Mobutu en septembre 1996, il rejoint son père, qui dirige les forces rebelles. Il évolue alors dans l'ombre de James Kabarebe, officier rwandais qui prendra la tête de l'armée après l'accession de Kabila père au pouvoir en mai 1997.

Bombardé général-major, Joseph Kabila est envoyé en Chine pour une formation militaire, précipitamment interrompue lors du déclenchement d'une nouvelle rébellion en août 1998, prémisse d'une guerre régionale qui durera jusqu'en 2003.

Après une difficile transition lancée en 2003 et durant laquelle il cohabite avec quatre vice-présidents dont deux issus de rébellions, il est élu en 2006 en promettant la paix et la reconstruction dans un pays ravagé par la guerre.

Après 10 années de pouvoir, le chef de l'État brigue un second quinquennat, «sûr» de ne pas perdre, et fort d'un bilan «qui, sans fausse modestie, est positif», a-t-il jugé lors de sa campagne.

Ses plus farouches adversaires l'accusent de diriger une «dictature», «une pseudo démocratie où le régime au pouvoir a cette souplesse de terroriser les populations», a récemment déclaré un proche de l'opposant Étienne Tshisekedi.

Quand certains dénoncent l'existence à la présidence d'un «gouvernement parallèle», le président répond «rumeurs» et demande des preuves.

Stature râblée et athlétique, Joseph Kabila, surnommé «Raïs» par ses partisans, apparaît parfois peu à l'aise dans des cérémonies officielles hors d'Afrique où il va peu, mais il sillonne volontiers les provinces congolaises, notamment pour inaugurer des chantiers, casque de protection sur la tête.

Il accorde parfois des interviews aux médias internationaux et ses conférences de presse sont rares: ces trois dernières années, il n'en a tenu que deux, début 2009 et le 18 octobre dernier, lors de laquelle il a d'abord parlé en anglais, langue qu'il maîtrise parfaitement.

Réputé amateur de jeux vidéo et de voitures, il conduit souvent lui-même son 4X4 blindé dans les rues de Kinshasa, au milieu d'un cortège d'autres véhicules, au passage duquel les passants se figent.

«C'est une caricature. Il a une personnalité intérieure, il est discipliné, et il aime la discrétion», assure un membre de son entourage.

«Très attaché à la terre», selon la même source, le chef de l'État possède plusieurs fermes dans le pays, dont une située à 70 km de Kinshasa où il se rend souvent.

Joseph Kabila est marié et père de deux enfants, Sifa, âgée de 13 ans, et Laurent-Désiré Junior, qui a 3 ans. – Avec AP

 

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