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Accord PEDN-RPG: Kouyaté réagit au document à lui attribué

Nov 29, 2011

«C’est archi faux. Et c’est encore une fois de la manipulation, de l’intoxication», a dit M. Lansana Kouyaté. Depuis son retour, Lansana Kouyaté avait observé un profil bas. Stratégie ou quoi ? Il dira que «c’est par pédagogie et par gêne». Tout compte fait, le Président du Parti de l’Espoir pour le Développement National n’aura pas pu résister pendant longtemps. Des événements l’ont contraint à se faire entendre du public.

Deux faits majeurs: la paternité d’un document qualifié d’Accord PEDN – RPG mis en ligne depuis quelques jours, lui est attribuée. Même si ledit document est publié sur le site officiel du PEDN sous la signature du Service de communication du parti avec le titre: «Le PEDN de Lansana Kouyaté dévoile, l'accord politique avec l'Arc en ciel d'Alpha Condé».

Secondement, alors qu’il s’apprêtait à entreprendre une tournée dans "son" fief en Haute-Guinée, des échos du refus des autorités de toutes manifestations politiques lui parviennent.

Cet ancien Premier ministre, habitué aux accueils de pompes et aux lambris dorés des plus grands palaces du monde, ne s’explique pas ce comportement d’une autre époque et qui tranche avec les sorties radiotélévisées du Ministre de l’administration du Territoire et de la Décentralisation. On se souvient que récemment Alhassane Condé qui réaffirmait la volonté du gouvernement de laisser s’exprimer les leaders politiques sans aucune entrave, n’avait pas hésité à accuser la RTG [proche du gouvernement] d’avoir «tronquer» ses propos en lui faisant dire qu’aucune manifestation n’était autorisée.

AfricaLog propose un extrait de la sortie de Lansana Kouyaté ce lundi, 28 novembre 2011:

- De l’accord entre le PEDN et le RPG

Lansana Kouyaté : Comme vous le savez, entre deux tours, partout au monde, quelque soit le pays, il y a toujours des alliances et ces alliances sont nouées autour d’accords. Et qu’on décide de garder confidentiels ces accords jusqu’à un certain moment, jusqu’à ce qu’on constate que l’autre partie ne respecte pas, cela est normal. Mais, il y a eu bel et bien accord entre les deux tours, entre le PEDN et le Président-candidat du RPG.

- Du contenu de cet accord

Globalement, on présente ça de la façon la plus triviale alors qu’avant tout ça, il faut d’abord discuter de politiques, avoir les orientations et préciser ce qu’on veut faire pour ce pays. Et cela est plus important que la division du travail. Puisque tout se noue autour de ça. Mais, beaucoup ne s’intéresse pas à ça. Ce n’est pas la peine de trop discuter là-dessus. Mais ce qui est clair, c’est que l’accord conclu entre le PEDN et le Président du RPG était axé sur la division du travail au sein du gouvernement, au sein de l’administration à tous les niveaux.

C’était une façon de dire que nous allons participer de la cité une fois que le candidat aurait gagné sur la base de nos efforts communs à nous et à d’autres pour que véritablement, les politiques que nous voulons soient appliquées.

- Est-ce le temps du déballage annoncé par Lansana Kouyaté sur une chaîne de TV étrangère?

Ce déballage n’est même pas arrivé encore. Parce que je ferai une conférence de presse à temps opportun et je donnerai le détail. Mais d’ores et déjà, je peux dire qu’ici et là, on a glané des chiffres en disant que le PEDN demandait 25 ministres, 36 ceci, 37 cela.

- De la véracité du document qui circule sur le web et dont la paternité lui est attribuée

C’est du pur mensonge. C’est faux. C’est archi faux. Et c’est encore une fois de la manipulation, de l’intoxication. Parce que, revenu au pays, on pense publier ces bribes d’informations pour faire croire à l’opinion que le PEDN en a demandé trop.

C’est faux. C’est d’abord bête. Bête parce qu’au moment où cet accord était signé, l’on ne pouvait savoir combien de ministres le gouvernement allait comporter. Comment voulez-vous, qu’avant même le second tour, le Président pour lequel on luttait, [enfin] le candidat pour lequel on luttait puisse savoir combien de membres il va mettre dans son gouvernement.

Alors, on enlève tout ce qui a de substantiel et sans signature, parce que la signature, s’ils l’avaient publiée (!) parce qu’il n’y a que deux copies. Moi, ma copie est restée dans un coffre-fort. Même mes collaborateurs n’ont pas su. Parce que je leur ai dit simplement que l’accord est signé et je vous en garde la copie.

Mais, maintenant ceux qui l’ont publiée, l’ont fait avec l’intention de nuire. Pour faire comprendre qu’on a demandé 25 postes. Et si le Président avait décidé d’avoir un gouvernement de 25 ministres ? Alors, ça veut dire que ces 25 nous reviendraient ! Est-ce que vous pensez que ça c’est réaliste? On ne peut pas faire de tel calcul, de telle prévision sans partir sur une statistique de pourcentage. C’étaient des pourcentages qui étaient exprimés, ce n’était pas un nombre de ministres. C’étaient des pourcentages.

- Quid du pourcentage contenu dans l’accord et devant revenir au PEDN?

25 % dans le gouvernement. 25 % signifiant quoi ? Si le gouvernement comporte 100 ministres, si telle est la décision du Président, le PEDN aurait le quart. Si le gouvernement comportait 50 ministres par la décision du Président, le PEDN aurait 12 membres. Si le gouvernement comportait 25 ministres par la volonté du Président, le PEDN aurait 6 ministres. En terme de pourcentage, c’est ainsi que les choses ont été ficelées avec l’accord du Professeur Alpha [Condé] qui était candidat alors au second tour de l’élection présidentielle.

- Le PEDN et la gestion de la chose publique, à date

On n’est pas associé. Pour être pleinement associé, il aurait fallu que notre accord eût été totalement respecté. Cela n’a pas été. On ne voulait pas donner le sentiment non plus, que bon, nous quittons pour une histoire de postes. Et de façon très difficile, et certains de nos amis de l’Arc-en-ciel ont dû intervenir quand j’étais à Dakar, pour dire que vraiment, tout a été mis en œuvre, mais la Présidence ne veut pas recevoir du tout un quelconque ministre du PEDN. Alors, j’ai demandé qu’on laisse tomber tout et que nous ne réclamons d’ailleurs rien. Pourvu que le Président réussisse sa tâche, parce que l’on s’est engagé à ses côté auprès du peuple et notre plus grand souhait était qu’il remporte, non seulement les élections, mais qu’il remporte les défis qui se posent à ce pays. J’ai dit la fonction de ministre, on l’a voulu pour pouvoir l’aider. Mais s’il n’en veut pas, je n’en veux plus.

- Des deux ministres PEDN qui sont dans le gouvernement actuel

C’est après intervention, que nous avons accepté, difficilement j’avoue, que deux ministres nous représentent. Ils sont là. Ils travaillent pour le gouvernement. Et nous, nous sommes un parti politique, nous faisons le travail de politiques.

- De sa tournée annoncée en Haute-Guinée

Nous, aujourd’hui, nous nous apprêtons à aller en Haute-Guinée. Tout ce qui devait être fait comme procédure a été fait. Nos représentants à Kankan ont saisi le maire et à notre grande surprise celui-ci a répondu qu’il n’y avait pas de manifestation.

Auparavant, j’étais en Côte d’Ivoire. Quand j’ai voulu venir pour une manifestation culturelle simple [ndlr : la Mamaya] qui n’a jamais été politisée depuis des centenaires, mais quand ça pris une certaine allure, j’ai dit ce n’est pas la peine que des fils d’un même groupe, le sèrè Hèrèmakönö, se divisent sur un sujet qui du reste, demeure le socle culturel de cette région. J’ai donc renoncé. Mais, cette fois-ci, c’est la visite à mes partisans. Et c’est la visite à mes militants, à mes sympathisants. Et nous avons fait les requêtes nécessaires. Le maire a répondu qu’il n’y avait pas de manifestation possible. Nous avons dit que c’était de la rigolade. Parce que nous irons. Quelqu’en soit le prix, nous irons. On l’a réaffirmé dans la déclaration. Et les obstacles qui sont posés sont de mauvais goûts parce que ce ne sont pas des obstacles qui vont faire respirer la liberté et la démocratie dans notre pays.

- De sa mise à l’écart, depuis la fin de la présidentielle de 2010, de la vie publique

D’abord par pédagogie, ensuite par gêne. Par pédagogie, parce que, je crois que beaucoup n’ont pas compris qu’être tout le temps en train de parler, ça nuit un peu à la parole. Excusez-moi de vous le dire j’aime bien la presse, mais je ne veux pas en abuser. Ça c’est le côté pédagogie. Mais on est forcément gêné, quand on s’est totalement, entièrement commis à la tâche d’aider un homme, pour atteindre ses objectifs qui deviennent nos objectifs, que l’on le fasse de la façon la plus sincère, et je mets ma main sur le cœur, de la façon la plus candide-même, je dirais, et qu’on en arrive à des incompréhensions où véritablement, l’intention de marginaliser le PEDN, qui est de toutes les façons évidentes, transparait au grand jour.

Ça me gêne parce que mon nom, que je le veuille ou pas, comme le nom des autres camarades de l’Arc-en-ciel, nos noms sont associés à cette victoire-là. Et par gêne, il m’est difficile d’être dans la plénitude de mes moyens pour nous critiquer. Mais, quand on fait quelque chose, il faut reconnaitre, on l’a fait avec volonté. Aucun d’entre nous ne peut souhaiter que ce gouvernement échoue. Parce que nous y avons travaillé pour. Tout ce que nous souhaitons, c’est que les règles sur lesquelles on s’était entendus, règles de liberté, règles de droit, règles de bonne gestion économique soient appliquées pour le salut des Guinéens.

Propos recueillis et transcrits par AfricaLog.com

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