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Ouattara à Conakry: «Gbagbo n’a pas été vu à la télévision, menotté, trimballé»

Dec 02, 2011

Durant son séjour hier à Conakry, peu avant de rentrer à Abidjan, Alassane Dramane Ouattara (ADO) a répondu aux questions des journalistes sur bien des sujets. Le FPI a annoncé son retrait non seulement du processus de réconciliation nationale mais également des législatives du 11 décembre prochain pour protester contre le transfèrement de l’ancien président, Laurent Gbagbo devant la CPI.

Est-ce que ce retrait ne risque de remettre en cause la légitimité de la future Assemblée nationale et de fragiliser davantage le tissu social en Côte d’Ivoire? Question au président Ivoirien.

ADO a répondu: «Ce sont les peuples qui désignent leurs représentants. Certains d’entre eux peuvent être d’un parti politique et d’autres en dehors des partis politiques. Candidats indépendants ou candidats singuliers. Dans le cas précis de mon pays, pour 255 sièges de député, nous avons enregistré plus de 1500 candidatures, c'est-à-dire 5 candidats par siège dont pratiquement le tiers, ce sont des candidats indépendants issus des grands partis politiques : le PDCI, le RDR comme le FPI et d’autres partis. Par conséquent, ces élections seront transparentes et démocratiques. La liste électorale est celle qui a servi à l’élection présidentielle. La commission électorale est la même. Nous savons que les Ivoiriens ont appris que la démocratie est un acquis très important pour le futur de notre pays et qu’ils se rendront aux urnes pour voter. Je souhaite que ces élections soient paisibles et permettent la mise en place du parlement dès après le 11 décembre. La réconciliation nationale, mon aîné le disait tout de suite, quand on est des frères et des sœurs d’un même pays, on n’a pas le choix que de se réconcilier. Tout le monde participe à cette réconciliation. Nous avons fait nous-mêmes au niveau du Gouvernement et de la Présidence de la République beaucoup d’efforts pour garder le contact avec nos frères du Front populaire ivoirien et du CMSD, nous continuerons de le faire. La main tendue sera toujours présente, car la Côte d’Ivoire a besoin de paix. C’est un pays de dialogue. Donc mon vœu le plus cher est que cette suspension soit brève et que nous puissions reprendre ce dialogue».

ADO rencontre les siens

Après son tête-à-tête avec son homologue guinéen, le président Alassane Dramane Ouattara a rencontré la communauté ivoirienne vivant en Guinée. Leur porte-parole a plaidé en faveur des réfugiés et des étudiants ivoiriens pour la création d’un Haut commissariat des ivoiriens de l’étranger. Selon lui, beaucoup de réfugiés n’avaient pas les moyens pour retourner en Côte d’Ivoire, mais un appui du gouvernement ivoirien pourrait leur faciliter le retour. Après ces mots, ADO a remercié ses compatriotes pour l’accueil chaleureux qui a été réservé à sa délégation avant de leur déclarer : « Avec la Guinée, nous avons des longues frontières communes. Nous avons des ressources communes. Il y a de nombreux domaines où nous devons coopérer ; nous avons un destin commun».

ADO affirme que la démocratie est en marche en Côte d’ivoire. Pour les 255 postes de députés, précise-t-il, il y a 1 500 candidatures, c'est-à-dire 5 candidats par poste de député. Parlant du scrutin du 11 décembre prochain, il indique que 25 000 policiers et gendarmes seront déployés sur toute l’étendue du territoire pour sécuriser le scrutin. «Je voudrais que vous sachiez que la Côte d’Ivoire est au travail et que toutes les filles et tous les fils de Côte d’Ivoire viennent apporter leur contribution », a lancé le Président Ouattara à ses compatriotes avant de lever l’équivoque sur le transfèrement «précipité» à la CPI de l’ancien président, Laurent Gbagbo, sans caméras et appareils photos.

Alassane Ouattara dit qu'il a voulu préserver la dignité de Laurent Gbagbo. Extrait:

«Effectivement le président Laurent Gbagbo est parti pour La Haye, le mardi nuit. Le mandat d’arrêt que nous avons reçu de la Cour pénale internationale a été respecté tout en respectant toutes les procédures et en étant conforme aux règles et tous les détails des règlements internationaux. Nous voulons un Etat de droit, nous nous sommes soumis à toutes les juridictions : Conseil de sécurité, CPI ainsi que les juridictions internes. Sur aucune télévision, on a vu le président Laurent Gbagbo menotté, trimballé dans un fourgon ou débarqué à La Haye avec des menottes. Nous avons fait tout cela parce que c’est la dignité de l’un de nos frères, mais également pour la considération qui lui est dû en tant qu’ancien Chef d’Etat de la Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo a voyagé dans l’avion présidentiel dans les conditions dues à son rang. Aucun d’entre nous n’est au dessus de la loi. J’ai annoncé dès le début que la Côte d’Ivoire n’avait pas les moyens de juger les crimes graves, les crimes de sang, les crimes contre l’humanité et que ce chapitre est réservé à la Cour pénale internationale… L’ancien président Laurent Gbagbo vient d’être transféré à la Haye. Je veux noter que cela a été fait dans la plus grande discrétion.

Il n’y a pas eu d’image. Il n’y a pas eu une image de Laurent Gbagbo avec des menottes, nous avons voulu respecter sa dignité ivoirienne, la considération que nous devons avoir pour un ancien chef d’Etat. Et c’est pour cela que toute cette affaire a été menée avec discrétion…

Maintenant, il est dans les mains de la justice internationale. Nous avons préféré cela. Nous l’avons dit dès le départ. On voulait nous accuser de mettre en œuvre une justice des vainqueurs. Il n’y a pas mieux que la justice internationale, impartiale. Les juges de la CPI vont donc l’entendre et leur décision sera la décision qui sera appliquée», a dit M. Ouattara.

Mais le FPI a annoncé son retrait du processus de réconciliation nationale et aux prochaines élections législatives. ADO pense que c’est «un faux débat. Nous sommes condamnés à vivre ensemble en Côte d’Ivoire. Tôt ou tard, nous devons nous réconcilier. Le plus tôt sera le mieux pour nous-mêmes et pour tous les ivoiriens. Je voulais vous dire que le travail continue, la réconciliation continue. La Côte d’Ivoire fera ce qu’elle doit faire. Alassane Ouattara est le Président de tous les Ivoiriens sans distinction de région, de race», a-t-il conclu.

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