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Participation faible aux législatives, boycottées par les pro-Gbagbo

Dec 11, 2011

Les Ivoiriens se sont rendus, sans grande affluence mais dans le calme, dimanche aux urnes pour élire leurs députés lors d'un scrutin capital pour tourner la page d'une décennie de crise politico-militaire mais boycotté par le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo.

Ouverts vers 07H00 (locales et GMT), les bureaux de vote ont progressivement fermé vers 17H00 et le dépouillement a aussitôt débuté, ont constaté des journalistes à Abidjan et Bouaké (centre), l'ex-capitale rebelle.

Les résultats de ce scrutin, organisé huit mois jour pour jour après l'arrestation de M. Gbagbo, sont attendus dans la semaine mais les premières tendances devraient être disponibles dans la nuit.

La coalition présidentielle est assurée d'emporter la majorité des 255 sièges de la nouvelle Assemblée, faute d'adversaires de poids, mais le score de ses deux principales composantes déterminera le rapport de force au sein du nouveau pouvoir.

Environ 5,7 millions d'inscrits étaient appelés aux urnes pour ce vote à un tour. Il s'agit du premier scrutin organisé depuis la présidentielle de novembre 2010 et des premières législatives depuis 2000.

Au pouvoir depuis avril, le président Alassane Ouattara a appelé dimanche "tous ses compatriotes" à voter et ignorer ainsi le boycott des partisans de son ancien adversaire, écroué à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

"Pas une affaire de boycott"

Mais l'affluence a été plutôt faible, en net retrait par rapport à la présidentielle de novembre 2010, qui avait été suivi par des violences postélectorales (décembre 2010 - avril 2011) ayant fait 3.000 morts.

De nombreux Ivoiriens ne sont pas passionnés pour ces élections, étant davantage préoccupés par l'amélioration de leur condition de vie.

"La participation est très faible, mais ce n'est pas une affaire de boycott. Les gens sont déçus car on leur dit d'aller voter et après il y a des bagarres", a souligné un électeur dans le quartier du Plateau, le centre administratif d'Abidjan.

"De façon générale, l'élection des députés à l'Assemblée nationale n'a jamais autant mobilisé que (...) les présidentielles. Nous tournons généralement autour de 35%", a souligné le président de la commission électorale Youssouf Bakayoko.

Aucun incident grave n'a été signalé. Quelque 25.000 membres de forces de l'ordre ivoiriennes, épaulés par 7.000 membres de la mission de l'ONU (Onuci), avaient été déployés dans le pays.

Pour le président Ouattara, "le Parlement sera véritablement consensuel, démocratique et contribuera au renforcement de la démocratie".

"Les élections sont totalement transparentes, elles sont inclusives parce que nous avons plus de mille candidatures pour 255 postes", a affirmé le chef de l'Etat.

Le Front populaire ivoirien (FPI, parti de M. Gbagbo) avait appelé ses sympathisants à boycotter le scrutin, arguant que les conditions n'étaient pas réunies pour un scrutin équitable.

Le mouvement demande la libération de ses principaux dirigeants, notamment de son chef, car "se réconcilier sans Laurent Gbagbo va être difficile", selon le porte-parole Laurent Akoun.

Mais pour les Ivoiriens ayant fait fait le déplacement jusqu'aux bureaux de vote, le scrutin de dimanche est une étape essentielle pour le retour de la paix et la stabilité dans ce pays de plus de 21 millions d'habitants, qui reste le plus riche de l'Afrique de l'Ouest francophone.

Sangaré Sanissi, un homme d'une quarantaine d'années, a été un des premiers à voter dans son bureau d'Adjamé, à Abidjan: "C'est pour tourner une page sombre de notre pays, on est trop fatigués, il faut aller de l'avant".

En refusant de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, Laurent Gbagbo avait plongé le pays dans sa plus grave crise. Arrêté le 11 avril, il a été transféré le 30 novembre à La Haye.

Il est soupçonné par la CPI d'être "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité commis par ses forces lors de la crise postélectorale. - AfricaLog avec AFP

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