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Des chars dans Kinshasa, Kabila a prêté serment

Dec 20, 2011

Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a prêté serment mardi à Kinshasa après sa réélection pour un deuxième quinquennat contestée par son principal opposant, Etienne Tshisekedi.

M. Kabila, 40 ans, a prêté serment en jurant devant Dieu et la nation "... de sauvegarder l'unité nationale, de ne (se) laisser guider que par l'intérêt général et le respect des droits de la personne humaine...".

Seul le président zimbabwéen Robert Mugabe, parmi les chefs d'Etat invités, s'était déplacé pour la cérémonie d'investiture de Kabila.

Le chef de l'Etat a prêté serment devant la Cour suprême de justice (CSJ) qui a confirmé en audience publique son arrêt du 16 décembre proclamant sa victoire avec 48,95% des suffrages, devant dix autres candidats, dont l'opposant Etienne Tshisekedi (32,33%), 79 ans, arrivé deuxième.

Celui-ci a dès le début rejeté les résultats du scrutin du 28 novembre, s'est proclamé "président élu" et a annoncé qu'il voulait prêter serment "devant le peuple" vendredi au stade de Martyrs de Kinshasa.

Le scrutin a été marqué par de nombreuses irrégularités dénoncées par des observateurs nationaux et internationaux, et plusieurs pays.

Dans son discours d'investiture, le président Kabila a rendu "un vibrant hommage au peuple congolais pour la maturité politique, l'ordre et la discipline dont il a fait montre depuis le début du processus électoral, jusqu'à ce jour".

"Vous avez été appelés à choisir entre d'une part les promesses chimériques sur fond de discours incendiaires, et d'autre part la perspective de la consolidation de la paix et la stabilité, la poursuite de la reconstruction du pays et la crédibilité du projet de sa modernisation. Vous avez opté pour la continuité et l'oeuvre grandiose commencée à mon initiative", a-t-il ajouté.

Il a également rendu hommage "aux victimes innocentes de l'intolérance politique et des discours d'incitation à la haine et à la violence de certains acteurs politiques".

Les forces de sécurité ont "dans des conditions particulièrement difficiles fait preuve de patriotisme et de professionnalisme, avant pendant et après le scrutin", a-t-il dit.

Des violences en fin de campagne et pendant le scrutin ont fait au moins 18 morts civils, principalement à Kinshasa, a dénoncé l'ONG Human rights en accusant principalement la Garde républicaine.

M. Kabila a encouragé la Commission électorale (Céni) "à conclure de façon satisfaisante et crédible le chapitre des élections législatives" couplées à la présidentielle et dont les résultats provisoires ont attendus le 13 janvier.

Invités mais absents, une douzaine de chefs d'Etat africains étaient représentés par leur Premier ministre (Gabon, Rwanda, Tanzanie), le président de l'Assemblée nationale (Centrafrique) ou des ministres (Congo-Brazzaville, Afrique du Sud, Angola, Burundi, Tchad...).

La cérémonie, à laquelle assistaient quelques ambassadeurs de pays occidentaux (Belgique, France, GB, USA), s'est déroulée sur l'esplanade de la Cité de l'Union africaine, devant plusieurs milliers de Kinois.

Dans la capitale, toujours sous haute surveillance des forces de l'ordre après des violences à l'annonce des résultats provisoires le 9 décembre, une dizaines de chars de la Garde républicaine étaient déployés, dont quatre devant le stade de Martyrs.

Héritier du pouvoir à 30 ans après l'assassinat en 2001 de son père Laurent-Désiré Kabila - le tombeur de Mobutu -, élu une première fois en 2006 en promettant le retour à la paix et la reconstruction d'un pays ruiné par deux guerres (1996-1997, 1998-2003), Joseph Kabila avait opportunément fait réviser la Constitution en janvier pour faire passer la présidentielle de deux à un seul tour.

En 2006, il avait largement devancé (58,05%) au second tour le vice-président Jean-Pierre Bemba, devenant alors le premier président de RDC élu au suffrage universel direct. - AfricaLog avec agence
 

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