Feuilleton CNTG: Les autres centrales expriment leur position
Dec 29, 2011
«L’équipe d’Amadou Diallo est reconnue sur le plan national, africain et international», dixit Yamodou Touré de l’ONSLG. Il était 9h 45 lorsque les responsables syndicaux des huit centrales et leurs membres se sont retrouvés ce jeudi, 28 décembre 2011 à la bourse du travail.
Cette rencontre était la première de telle ampleur depuis le déclenchement de ce que beaucoup considèrent comme une crise de leadership que travers la CNTG de façon particulière et le mouvement syndical en général. Ce, depuis septembre dernier, aux lendemains du 16ème congrès de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG).
Dans la salle qui abritait ce rendez-vous syndical, on sentait une certaine tension au niveau de certains syndicalistes, notamment de la CNTG.
Les responsables qui ont sollicité cette rencontre feront aux environs de 10h 50 leur entrée dans la salle qui manquait de toute commodité. Cependant, ces conditions ne les ont pas fait manquer de dynamisme en scandant les slogans. Du coup, une voix lance de la tribune: «Camarades, salut !» Et l’assistance de répondre en chœur. Suivront les autres vivas: «Vive la CNTG !», «Vivent les travailleurs», «Vive l’inter centrale !». Des slogans repris avec vigueur par la centaine de syndicalistes présents sur les lieux.
S’adressant à l’assistance, le Secrétaire général de l’ONSLG (Organisation Nationale des Syndicats Libres de Guinée), parlant au nom de ses pairs leaders, a donné quelques précisions sur «cette crise qui secoue la CNTG et qui commence à prendre de l’ampleur.» Yamodou Touré a fait part «des tentatives de médiation entreprises afin de réconcilier les deux parties.» L’orateur ne passera pas sous silence «l’ingérence des nouvelles autorités guinéennes» Il fera part de la position des instances syndicales internationales ainsi que du verdict du Tribunal de travail qui a annulé les deux scrutins et débouté les deux parties.
L’ancien Ministre des Travaux publics du gouvernement de transition de Jean Marie Doré a alerté, sans être alarmiste, en ces termes: «Nous sommes menacés aujourd’hui. L’indépendance syndicale est menacée. La liberté syndicale est menacée. La Bourse du Travail est un patrimoine national sacré. Tout le monde connait son histoire. Aujourd’hui, nous voyons les autorités s’immiscer dans nos affaires internes. C’est pourquoi nous nous sommes élevés. Autant un gouvernement ne doit pas s’ingérer dans les affaires politiques, autant il ne doit pas s’ingérer dans les affaires syndicales. Cela est clair et net.»
Yamodou Touré de faire une révélation que nombre de syndicalistes ignoraient: «Aujourd’hui, sur le plan national, nous sommes persécutés. Pour vous le confirmer, nous vous informons que nous avons reçu aujourd’hui des assignations du Ministre de la Justice, que je détiens ici. Le groupe de Yamoussa Touré nous appelle encore pour un autre jugement. Ils ont dit que le premier jugement a annulé toutes les premières élections. Or, le Tribunal de Travail n’a pas compétence de trancher dans cette affaire. Nous sommes tous assignés à travers l’assignation de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée.»
Et le Secrétaire général de l’ONSLG de rappeler la mesure déjà envisagée par les huit centrales syndicales dans des déclarations précédentes: «Nous avons pris la décision pour dire que si le Congrès de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) n’est pas respecté, nous irons en grève. Alors, le groupe de Yamoussa Touré a porté plainte. Et nous ne sommes pas d’accord.»
«Voilà pourquoi nous vous appelons aujourd’hui pour vous donner des détails. Je vous dis qu’il n’y a pas de problème. L’équipe d’Amadou Diallo est reconnue sur le plan national, africain et international. C’est d’ici que les mots "Liberté", "Changement" sont partis. Mais quand on le disait à l’époque, on ne parlait ni de peulh, ni de malinké, ni de soussou, ni de forestier. Pour toutes raisons, nous devons nous lever pour que la justice soit appliquée, pour que la liberté syndicale chèrement acquise soit respectée, pour que l’indépendance syndicale soit sauvegardée.»
Avant de conclure son adresse, il a annoncé l’invitation faite aux centrales à se rendre à la présidence de la République: «Au moment où je vous parle, nous sommes appelés par le Chef de l’État, maintenant. Toutes affaires cessantes, il doit recevoir tous les signataires de la première déclaration et des autres déclarations.»
Yamodou Touré de rassurer toutefois: «… qu’à cela ne tienne, nous vous rappelons que le contenu de toutes nos déclarations reste maintenu. Le contenu de la première déclaration reste maintenu. Les contenus de la deuxième et troisième déclarations restent maintenus. Nous allons respectueusement répondre à l’appel de M. le Président de la République. Nous allons l’écouter. Dès après l’audience à Sèkhutureya, nous viendrons vous faire le compte-rendu. Ce que nous allons décider après cette rencontre nous allons le décider ensemble» devait-il conclure.
AfricaLog.com vous fera le compte-rendu dans sa prochaine mise on line
