Gabon: le choix d’Ali Bongo explose le PDG | Alog News | www.africalog.com
home

Gabon: le choix d’Ali Bongo explose le PDG

Jul 20, 2009

Jean Eyeghe Ndong, 2e vice-président du parti et chef du gouvernement depuis décembre 2006, n’a pas digéré le choix d’Ali Bongo dans la course à la présidentielle. Il a présenté sa candidature en indépendant à l’élection présidentielle après avoir rendu sa démission.

Mercredi, le PDG, le parti du feu Président Bongo annonçait avoir choisi "par large consensus" Ali Ben Bongo Ondimba comme son candidat à l’élection présidentielle prochaine. Ali Bongo, 50 ans, vice-président, fils du défunt président et ministre de la Défense, revendique en effet l’héritage familiale et politique de son père.

Il n’aura pas fallu longtemps pour que ce choix transforme la fissure du bloc électoral du PDG en brèche. En effet le 2e vice-président du parti et chef du gouvernement depuis décembre 2006, Jean Eyeghe Ndong n’a pas digéré "les conditions qui ont entouré" le choix d’Ali Bongo et décidé de présenter sa candidature en indépendant à l’élection présidentielle.

"La procédure arrêtée n’a pas été respectée. (...) Le consensus n’a pas eu lieu", a assuré le Premier ministre démissionnaire. "Il existe un problème de respect des statuts" au sein du PDG, a-t-il estimé, laissant entrevoir les lignes de fracture qui traversent le parti au pouvoir depuis le décès, officiellement le 8 juin, de son président-fondateur Omar Bongo.

Deux "Premier ministre" en une transition

Dans la foulée, le dernier Premier ministre du Président Bongo, membre de le famille de Léon Mba, premier Président du Pays, a présenté sa démission au poste Chef de gouvernement. Jean Eyéghé Ndong avait été reconduit à ce poste le 19 juin par Rose Francine Rogombé, la présidente intérimaire qui avait pris fonction neuf jours auparavant. "Il y a un problème", a estimé Eyéghé Ndong. "Dans un village, lorsqu’il y a un chef charismatique, il peut y avoir des dysfonctionnements. (...) Mais dès qu’il n’est plus là, les dysfonctionnements émergent et sont difficilement contrôlables", a expliqué l’ex-Premier ministre.

Réagissant à cette démission, la Présidente intérimaire du Gabon Rose Francine Rogombé a nommé vendredi Paul Biyoghé Mba au poste de Premier ministre, annonçant que Biyoghé Mba, 53 ans, précédemment ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, prendra "le temps nécessaire pour faire des consultations avant de former son gouvernement".

Plus tôt vendredi, un autre ministre membre du PDG, André Mba Obame, avait révélé à Barcelone (Espagne), qu’il se présentait en tant qu’indépendant à la présidentielle. "Après vingt-cinq ans d’apprentissage et de collaboration étroite aux côtés de feu le président Omar Bongo Ondimba, j’estime avoir été préparé à assumer cette grande responsabilité", a indiqué Mba Obame, dans un texte dit "Appel de Barcelone du 17 juillet 2009".

Cependant, cette démission de André Mba Obame, ancien ministre de l’intérieur et très proche d’Ali Bongo intrigue la classe politique gabonaise et serait perçu comme relevant de la stratégie électorale globale mise en place par le fils de Bongo.

Le soutien annoncé des réseaux de la françafrique

D’autres candidatures de membres du PDG pourraient être annoncées au cours des prochains jours. En attendant, le très contesté Ali Bongo est déjà parti en campagne. Logiquement, "son intérêt serait que le scrutin se tienne rapidement et utilise les mêmes listes électorales que celles qui assuraient à son père des scores dignes de républiques bananières" laisse t-on entendre dans les couloirs diplomatiques à Paris.

Si dans l’entourage du Président Français Nicolas Sarkozy, on affichent une certaine prudence à l’égard d’une candidature d’Ali Bongo, les proches du Chef de l’État voit en ce dernier un homme "plutôt francophile" bénéficiant d’"un certain nombre de ralliements autour de lui".

"Ali sera le seul candidat du clan Bongo". "Mon candidat, c’est lui. Or, je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy", affirme de son coté Robert Bourgi, cet avocat français d’origine libanaise qui s’est enrichi en faisant de l’obtention pour les personnalités africaines des rendez vous auprès des personnalités françaises. Pilier de la Françafrique et héritier des réseaux gaullistes en Afrique, aujourd’hui proche de Nicolas Sarkozy, Robert Bourgui laisse aussi entendre, selon le journal Le Monde, qu’"Ali privilégiera les entreprises françaises" s’il est élu. – L’International Magazine

Liens Sponsorisés