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Dans les coulisses du dialogue inclusif, les acteurs parlent

Jan 28, 2012

Le dialogue de fond a commencé. Le 23 janvier, Mgr Albert Gomez, président du Comité de facilitation pour le dialogue politique en Guinée avait optimisé que le Collectif et l’ADP, l’aile dure de l’opposition guinéenne, ont exprimé leur intention de revenir sur la table de négociations. Alors qu’ils boycottaient le dialogue dès après son ouverture le 27 décembre 2011.

Mais jusqu’à date, rien n’en a été a constaté AfricaLog.com à Conakry. Du moins jusqu’au moment où nous mettions en ligne. De sources confidentielles ont indiqué à AfricaLog.com que le 23 janvier, le Collectif et l’ADP ont proposé à Mgr Gomez lors d’un tête-à-tête à huis-clos, qu’ils souhaiteraient se faire représenter par 10 délégués, soit 5 pour chaque bloc. Mgr Gomez a fait un compte rendu au ministre de l’Administration du territoire, Alhassane Condé. Le ministre demandé à son tour que les deux blocs présentent alors 7 délégués. Et d’ajouter que la mouvance présidentielle et le centre soient aussi représentés par 7 délégués chacun, à la place de 5 actuellement. Le Collectif et l’ADP ont rejeté la proposition du Ministre, Alhassane Condé. Pour des raisons évidentes.

Et le dialogue s’est poursuivi à huis-clos, depuis. Ce 27 janvier, Mgr Gomez, les représentants de la mouvance présidentielle et les centristes ont approfondi les discussions au tour des thèmes qu’ils ont retenu ensemble la semaine dernière. Ils ont parlé essentiellement de l’article 162 du Code électoral et commencé le thème portant sur la révision du fichier électoral. Au sortir de la salle des Actes du Palais du peuple, cadre de leur dialogue, AfricaLog.com a tendu son micro.

Alhousseine Makanéra Kaké, de la mouvance présidentielle:

«Il a été question de l’amendement de l’article 162 du code électoral, de la révision de la liste électorale. Par rapport au premier point, nous avons reconnu que l’article 162 donnait un pouvoir exorbitant au Président de la CENI, mais ramenait aussi la CENI à jouer le rôle des Cours et Tribunaux. Nous avons proposé que ce pouvoir donné au Président de la CENI soit du ressort de l’assemblée générale des membres de la CENI et que l’annulation des votes revienne aux Cours et Tribunaux. S’agissant de la révision des listes électorales, de la production des cartes d’identité biométriques, nous n’avons pas arrêté une position définitive. Mais il y a eu deux positions. La première position voudrait qu’on fasse la révision sans donner la carte d’identité biométrique. La position de la mouvance présidentielle c’était de rendre la carte biométrique obligatoire pour les électeurs. Mais finalement, nous avons choisi une solution médiane qui voudrait qu’on les donne à ceux qui veulent avoir les obtenir et ceux qui n’en veulent pas, peuvent rester à la maison.»

M. Makanéra d’ouvrir cette parenthèse: «Pour donner l’historique du problème de la carte biométrique, l’ADP et le Collectif avaient estimé qu’on va obliger tout le monde pour se faire recenser et prendre des cartes d’identité biométriques cela signifie un nouveau recensement. C’est pourquoi, nous avons dit que ceux qui n’ont pas besoin des cartes biométriques, ils peuvent rester chez eux et par contre ceux qui en veulent viendront les chercher.»

Mme Sala Fanyi Camara, déléguée de FDP (Front d’Union pour la Démocratie et le Progrès de Mamadou Baadiko Bah) qui se réclame de l’opposition a réaffirmé qu’il a été question de l’amendement de l’article 162 et de la révision des listes électorales avant d’ajouter que faute du temps, les participants au dialogue n’ont pas abordé la question portant sur la restructuration de la CENI. Sur les deux autres points, elle précise qu’il y a eu des discussions qui ont porté sur soit supprimer l’article, soit l’amender.

«En consensus, nous avons convenu qu’il était plus judicieux d’amender l’article 162 qui avait donné trop de pouvoirs au président de la CENI. Mais nous attendons la décision du CNT qui devrait faire une plénière sur le sujet.» S’agissant de la révision du fichier électoral, Mme Camara n’a pas contredit les propos de M. Makanéra.

Mgr Albert Gomez a souhaité s’exprimer sur le boycott du dialogue par le Collectif et l’ADP, en ces termes: «Il y a des places qui sont encore disponibles ici. Nous avons fait prendre les engagements à ceux qui sont à peu près de la même famille politique, pour leur dire que si les autres (Collectif et l’ADP Ndlr) viennent, ils ont quatre places pour eux. Chacun a le droit d’expliquer sa position. Il ne me revient pas de dire pourquoi ils ne viennent pas. S’ils viennent, ils sont la bienvenue parce qu’il s’agit de la vie de la nation. Et quand on parle de la nation, c’est tout le monde qui est interpellé. Même là où ils sont, lorsque nous discutons, nous tenons compte de ce que nous savons de leur position pour pouvoir les introduire dans les discussions.»

Parlant de la discussion des thèmes du dialogue, Mgr Gomez a su préciser qu’ils sont entrés dans la logique du traitement des thématiques qu’ils se sont donné, par rapport aux élections législatives. «Le premier groupe de thème a été évacué en deux jours. Nous sommes au deuxième groupe, concernant l’article 162 du code électoral qui donne un certain nombre de pouvoirs au président de la CENI pour trancher un problème ou un autre lors des élections. Certains ont qualifié ce pouvoir d’exorbitant. Tout le monde est d’accord pour dire que ce thème est important et que ces pouvoirs sont effectivement exorbitants. Nous sommes d’accord pour dire que la CENI est un organe indépendant. Nous allons donc faire la recommandation au CNT à travers les voies de saisine pour que cet article soit revu, pour que ce soit la CENI, dans ses attributions, pas le président, qui statue et prend des décisions pour tel ou tel autre cas. La responsabilité est transférée d’une personne à l’organisme… Le deuxième thème que nous n’avons pas fini, est lié à la révision des listes électorales, avec ou sans cartes biométriques.»

Rappelons que l’audit du fichier électoral, la révision de l’article 162 du code électoral, la révision du fichier électoral, la restructuration de la CENI, sont les principaux thèmes retenus par le Comité de facilitation pour le dialogue politique.

AfricaLog.com
 

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