Relation tendue Pouvoir - UFDG | Alog News | www.africalog.com
home

Relation tendue Pouvoir - UFDG

Feb 06, 2012

La colère de Cellou Dalein Diallo: «Trop, c’est trop. Trop, c’est trop. L’UFDG à trop souffert … Nous nous attendions à avoir un Président de tous les guinéens...»

Après l’arrestation puis le non-lieu de Bano Sow de l’UFDG, c’est autour d’un autre militant de ce parti de se voir interpellé le jeudi 2 février 2012, par les forces de l’ordre, en l’occurrence Abdoulaye Mané. L’intéressé est Secrétaire général de la section UFDG de Hamdallaye mosquée et membre du bureau fédéral de Ratoma.

Sur les circonstances de cette interpellation, la direction nationale du parti, par la voix de son Vice-président, Dr Fodé Oussou Fofana précise que «C’est aux environs de 15 h qu’un groupe de gendarmes puissamment armés est venu enlever M. Mané alors qu’il se trouvait dans un café non loin de son domicile.» Il ajoute que l’infortuné est incarcéré depuis dans une cellule à l’escadron de la gendarmerie de Matam et ne recevrait pas de visite.

Face à ce qu’il qualifie de «harcèlement continue de ses cadres et militants », le parti «exprime ses vives préoccupations» et «condamne énergiquement les violations répétées des droits les plus élémentaires des citoyens».

Lors de l’assemblée générale ordinaire du samedi 4 février, le Président de l’UFDG a regretté cet autre état de fait non sans avoir pointé un doigt accusateur sur le pouvoir. Cellou Dalein n’a pas hésité à dire ouvertement que l’ordre est venu d’en-haut: «L’ordre est venu d’en-haut. Pas de convocation, pas même de mandat. Un kidnapping dans la rue comme c’était le cas de Bano Sow.»

Evoquant l’arrestation de Bano Sow, l’orateur se dit convaincu: «Je suis sûr que si nous ne nous étions pas mobilisés, les partis politiques de l’ADP, du Collectif, les journalistes, les ONG des droits de l’homme, Bano serait en train de croupir dans les prisons comme la plupart des gens qui ont été arrêtés et qui sont détenus dans le cas de cette affaire [attaque de la résidence privée du Chef de l’Etat, ndlr].

Cellou Dalein de souligner la similitude des cas: «L’arrestation de Bano et l’arrestation, avant-hier de M. Abdoulaye Mané, dans les mêmes conditions que Bano à la même heure, vers 15 h, alors qu’il était tranquillement assis dans un café, non loin de son domicile, les gendarmes sont venus le cueillir, brutalement.»

A la différence, souligne-t-il: «contrairement à Bano, on dit que lui [Abdoulaye Mané, ndlr], il n’a pas droit aux visites de sa famille et de ses proches. Abdoulaye Mané est un militant actif de l’UFDG, membre du bureau fédéral de Ratoma, Secrétaire général de la section de Hamdallaye mosquée. Il a été kidnappé dans les mêmes conditions et détenu.»

Le parti est sans information quant au mobile de l’interpellation de son militants: «Nous n’avons aucune explication puisqu’on ne peut pas entrer en contact avec lui pour qu’il nous dise sur quoi il a été interrogé. Nous avons même envoyé des avocats. Personne n’a pu le voir jusqu’à présent.»

Cellou Dalein fait un rappel: «Depuis que M. Alpha Condé est au pouvoir, 400 de nos militants ont été traduits devant les tribunaux et ont été jugés. Nous avons enregistré 9 morts, tués par balles ou par bastonnades.»

Aussitôt le leader du parti fulmine: «Nous en avons marre. Il faut que nous exprimions notre ras-le-bol. Nous nous attendions à avoir un Président de tous les guinéens qui n’est pas là seulement pour assumer les erreurs des forces de l’ordre mais qui se fait l’avocat des victimes des assassinats. Il faut que nous réagissions. Les violations flagrantes des droits humains, l’acharnement contre l’UFDG dont on tue impunément les militants dans des conditions que vous savez. La Guinée nous appartient, tous.

Nous allons vous inviter incessamment à exprimer notre ras-le-bol par des actions précises. On n’est plus prêt à accepter d’être des victimes de l’arbitraire, de l’injustice. Il faut qu’on réagisse.»

Il hausse un peu plus le ton, la gorge nouée: «Trop, c’est trop. Trop, c’est trop. L’UFDG a trop souffert. Nous sommes un parti légalement agréé. On ne peut plus accepter que nos droits continuent d’être violés, que nos militants soient arrêtés et détenus arbitrairement.»

AfricaLog.com

Liens Sponsorisés