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A l’appel de l’opposition radicale, lundi 13 février, ville morte!

Feb 12, 2012

Ce 11 février, à Conakry au siège de l’UFDG (Union des forces démocratiques) de Cellou Dalein Diallo, l’opposition radicale guinéenne réunie au sein du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition et de l’ADP (Alliance pour la démocratie et le progrès) a appelé ses militants, sympathisants à faire de la journée du lundi 13 février, une journée ville morte dans tout le pays.

Depuis plusieurs semaines, Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, est monté au créneau suite aux arrestations répétées des responsables et militants de son parti. Il avait récemment demandé à ces derniers de se mobiliser pour manifester leur ras-le-bol face à ce qu’il a appelé, «agissements du pouvoir d’Alpha Condé.»

Cellou Dalein avait menacé d’occuper la rue avec ses militants pour dire non à la «dictature annoncée».

Pour bien des observateurs, la déclaration conjointe du Collectif et de l’ADP de ce 11 février n’est que le résultat de cette menace. AfricaLog.com vous livre l’intégralité de cette déclaration qui donne des arguments ayant poussé à ses signataires d’appeler à une journée de ville morte en Guinée, le lundi 13 février :

«DECLARATION CONJOINTE ADP-COLLECTIF

L'Alliance pour la Démocratique et le Progrès (ADP) et le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition invitent leurs militants et sympathisants, ainsi que tous les citoyens épris de justice, de liberté et de paix à faire de la Journée du Lundi 13 Février 2012, une journée ville morte sur toute l'étendue du territoire national.

L'organisation de cette ville morte a été décidée pour exprimer le ras-le-bol des Guinéens face aux violations répétées par le pouvoir des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.

En effet, le Collectif et l'ADP constatent l'obsession du pouvoir à vouloir détruire, par tous les moyens, l'opposition guinéenne. Le Président de la République n'hésite pas à annoncer publiquement que dans six mois, il en aurait fini avec l'opposition. Joignant l'acte à la parole, le gouvernement a multiplié ces derniers temps, les actions d'intimidation, de harcèlement, d'arrestation, de violences de toutes sortes contre les cadres et militants de l'opposition:

La répression sauvage de toutes les manifestations pacifiques initiées par l'opposition et les entraves aux libertés fondamentales ont été illustrées par les faits ci-après:

- Le 3 Avril 2011, à l'occasion du retour en Guinée du leader de l'UFDG avec l'assassinat par les Forces de l'Ordre d'un militant, l'arrestation et le jugement de 72 citoyens, la condamnation et la radiation arbitraire de gendarmes officiellement affectés à la protection du Président de l'UFDG;

- Les 27 et 28 Septembre 2011, lors de la manifestation pacifique organisée par le Collectif des Partis Politiques pour la finalisation de la Transition, au cours de laquelle 4 militants de l'opposition ont été assassinés par les forces de l'ordre, 600 autres ont été arrêtés, dont la plus part à domicile et 323 ont été jugés, parmi lesquels, Etienne SOROPOGUI, Vice-président des Nouvelles Forces Démocratiques;

- La visite en Haute Guinée du Leader du PEDN où son cortège a été mainte fois bloqué par les forces de l'ordre et la mamaya organisée à son honneur fût violemment dispersée avec utilisation de Gaz Lacrymogène;

- La Tournée du leader de l'UFR en Basse Guinée, où on a enregistré les mêmes violences et obstructions à la liberté de mouvements du leader et de ses militants;

- Le récent kidnapping et l'incarcération, sans motif, de Mrs. Bano SOW, Abdoulaye MANET et Saliou SOW, tous hauts cadres de l'opposition procède du même souci du pouvoir de museler l'opposition;

- La mort en prison et dans des conditions non élucidées de Sofiane DIALLO, l'arrestation et la détention arbitraire de militants de l'opposition sous le prétexte qu'ils auraient participé à l'attaque contre la résidence privée du Président de la République;

- L'acharnement des Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets contre les militants et responsables de l'opposition et leur implication directe dans l'implantation du RPG-Arc-en-ciel.

Devant toutes ces violations, Le gouvernement refuse systématiquement d'ouvrir des enquêtes pour situer les responsabilités des assassinats lors des manifestations pacifiques. En plus, sur instructions du gouvernement, les tribunaux refusent de prendre les plaintes formulées par les parents des victimes.

Trop, c'est Trop !
Conakry, le Samedi 11 Février 2012

Le Collectif et l'ADP»

Il reste à savoir si cet appel à une journée de ville morte sera suivi par les Guinéens assommés par leur quotidien de plus en plus difficile, suite aux prix élevés des denrées de première nécessité dans les marchés.

AfricaLog.com
 

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