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Les divergences au dialogue et les instructions présidentielles

Feb 15, 2012

Le dialogue politique inclusif entamé le 27 décembre 2011 que dirige Mgr Albert Gomez, président du Comité de facilitation, était dans l’impasse ce mercredi 15 février 2012. C’est du moins ce qu’a constaté votre site. Cette date devait marquer la fin des séances du dialogue qui n’était prévu que pour deux semaines à compter de la date de son ouverture.

L’opposition dite radicale réunie au tour du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition et de l’ADP (Alliance pour la démocratie et le progrès) qui a boycotté le dialogue suite à un problème de siège et des thèmes à discuter, a finalement repris sa place aux négociations.

Et depuis le débat de fond a commencé. A l’abri des micros et dictaphones, de la presse. Mais ces débats seraient dans une impasse, du fait d’un manque de consensus au tour des questions portant sur la restructuration de la CENI à laquelle le Comité de facilitation pour le dialogue inclusif veut qu’elle soit chapeautée par un Conseil d’Administration. Il y a également que la mouvance présidentielle s’est lassée de participer au dialogue, à compter de demain, 16 février.

Au sortir de la rencontre de ce 15 février dans la journée, le président du Comité de facilitation du dialogue n’a pas voulu être trop bavard. Il a indiqué que les débats sont «suspendus pour des raisons de consultations» et qu’à 20 heures, ils vont se rencontrer au tour de la table de négociations.

Après les consultations les participants ont décidé de reprendre le dialogue demain 16 février.

Les représentants de la Mouvance présidentielle, les centristes et le FDP de Mamadou Baadiko Bah n’ont pas voulu s’exprimer avant la rencontre qui était programmée, à 20 heures. 

Seule l’opposition, par la voix de Faya Millimono de la NGR (Nouvelle génération pour la République), a délié la langue:

«Hier, quand nous nous sommes quittés ici, la discussion devait continuer ce matin. Mais à la reprise ce matin, le président du Comité de facilitation a demandé une suspension pour aller consulter le Président de la République. Nous avons accédé à sa demande. Le Comité a posé des questions au Président de la République. Le dialogue a commencé mais il n’est pas encore fini.

Est-ce qu’un délai supplémentaire est possible ?

Le Président a dit non: un autre délai n’est pas possible.

Le Comité a demandé: Est-ce les participants peuvent au moins, continuer les débats qui impliquerait la suspension des activités de la CENI ?

(La CENI a menacé de reprendre ses activités le 16 février, si le dialogue ne s’achevait d’ici-là, Ndlr).

Mais le Président a répondu non! Selon le Comité, le Président Alpha Condé a dit que la CENI peut reprendre ses activités et que même si un dialogue devait continuer, ce sera maintenant avec les activités de la CENI.

Au regard, de ce compte-rendu auquel il faut compléter, en disant que le président du Comité de facilitation a commis l’imprudence à l’occasion de sa rencontre avec le Président Alpha Condé. Il est allé lui soumettre comme Plan B, quelque chose qui n’a pas fait l’objet de consensus dans cette salle (salle des Actes du Palais du peuple, cadre des débats, Ndlr).

Nous sommes en train de parler de la recomposition de la CENI, le Comité nous parle de la création d’un Conseil d’Administration qui va chapeauter cet organe. Je répète que cette proposition que le Comité de facilitation est allée faire au Président de la République, n’avait pas fait l’objet de consensus entre nous. Une autre chose qu’il faut retenir de cette séance, c’est qu’à l’issue du compte-rendu fait par le président du Comité de facilitation, la mouvance a dit qu’elle suspend sa participation désormais compte tenu du délai qui ne va pas, selon eux, être prolongé. Et les représentants du Gouvernement au sein du cadre, après avoir entendu ce qu’a dit le Président de la République, ont simplement dit que ce qu’a dit le Président, c’est le point de vue du Gouvernement. Cela se comprend», affirme Faya Millimono qui s’interroge:

Qu’est-ce qu’il faut retenir de toutes ses séances de rencontre avant de répondre aussitôt en ces termes:

«On retient de tout cela que nous nous sommes réunis ici pendant des jours et nous ne sommes arrivés à aucun consensus sur des questions essentielles. Aucune question essentielle n’a fait l’objet de consensus. Alors avec des consultations des bases, le soir à 20h, il se pourrait qu’il y ait une rencontre pour conclure que: on a utilisé les fonds publics ici pendant des semaines, mais nous n’avons pas pu nous entendre».

Il faut noter aussi qu’hier, le 14 février, Mgr Gomez disait: «Tout le débat a porté sur la CENI. Mais il faut de la patience pour arriver à un consensus. On a voulu approfondir les débats pour savoir de quelle CENI les acteurs politiques ont besoin… Que ce soit recomposition totale ou recomposition partielle, on le fera en fonction de la loi. Au niveau des démembrements de la CENI, la loi est claire. Les démembrements cessent d'exister dès après l'élection. Les textes sont clairs là-dessus. Maintenant, faut-il recomposer la CENI ou maintenir celle existante, la question sera débattue».

Mais peine perdue. Aucun consensus n’a été obtenu ce 15 février. 

Précisons qu’hier Mgr Gomez avait décidé qu’il sera désormais le seul chargé de faire «la restitution des comptes-rendus de leurs débats». Arguant que des participants au dialogue s’opposeraient à ce que leurs divergences dans la salle des Actes du Palais du Peuple soient étalées à l’opinion à travers les médias.

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