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Le coup de gueule de Lousény Camara, Président de la CENI

Mar 03, 2012

«Je resterai Président de la CENI. Je ne démissionnerai jamais de la CENI», clame Lousény Camara. Au centre des discussions du récent dialogue politique inclusif tenu dans la salle des Actes du Palais du peuple, figuraient en bonne place, la restructuration ou la recomposition de la CENI. Avec à la clé la demande du départ de Lousény Camara de la tête de l’institution avec pour motif que ce dernier serait sous le coup d’une condamnation judiciaire suite à la plainte du candidat de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo à la présidentielle de 2010. Plainte dans laquelle Lousény Camara était accusé d’avoir subtilisé des procès-verbaux du candidat au niveau de certaines circonscriptions électorales.

Et puisque le sujet était toujours évoqué par l’opposition, on a pensé à un acharnement contre M. Camara avec pour objectif de le faire partir de la CENI.

Répondant, l’opposition a ajouté le départ d’El hadj Boubacar Diallo, également de la CENI, reconnu coupable et condamné par la justice d’avoir subtilisé des P.V. du candidat Alpha Condé du RPG, le challenger de Cellou Dalein au second tour de la même présidentielle.

Durant toute la période de dialogue, Lousény Camara n’a pas réagi à ces cris de contestation de l’opposition aussi bien radicale (Collectif) que centriste (ADP et tendance Baadiko). Il vient de saisir l’occasion de sa conférence de presse annonçant la date des prochaines élections législatives pour dire haut et fort ce qu’il pensait de cet appel.

Explications de Lousény Camara, Président de la CENI:

«Le 27 décembre 2011, je suis passé devant la deuxième chambre de la Cour d’appel de Conakry et en quinze (15) minutes, le jugement [qui l’avait condamné et dont l’opposition se sert comme argument pour demander son départ de la CENI, ndlr] était infirmé dans toutes ses dispositions. En 15 minutes!»

D’après lui, «l’avocat de M. Mamadou Cellou Dalein Diallo était là. On lui a demandé, il a dit qu’il est d’accord et que le jugement est conforme à la loi».

Il ne comprend pas «que ces mêmes personnes [de l’opposition, ndlr] puissent clamer partout aujourd’hui que "M. Camara est condamné. Il ne peut pas être Président [de la CENI, ndlr]. Il ne peut pas être ceci, il ne peut pas être cela.»

C’est pourquoi, invite-t-il ces personnes, qu’elles «sachent que M. Camara n’a jamais été condamné. M. Camara n’a rien fait. Ce qu’il a fait, c’est d’avoir un nom et un prénom à consonance mandingue. C’est tout. Tant que ma propre conscience ne me reproche rien, je resterai à la CENI. Et tant que mes pairs [Commissaires de la CENI, ndlr] m’accorderont leur confiance, comme ils l’ont fait le 3 août 2011 en m’élisant à la tête de la CENI, je resterai Président de la CENI. Je ne démissionnerai jamais de la CENI. Le mot "démission" est rayé de mon vocabulaire. Que cela soit clair, une fois pour toute», a-t-il martelé.

Pour donner de la crédibilité à ce témoignage, surtout que la presse avait à l’époque, relayé la nouvelle de sa condamnation pour avoir subtilisé des P.V. favorables au candidat de l’UFDG, l’orateur précise: «J’ai été condamné à mon insu. On ne m’a jamais entendu. Et ce jour-là d’ailleurs, j’étais au siège de l’UFDG [de Cellou Dalein, ndlr] en compagnie du général Sangaré [Siaka Toumany, à l’époque Président de la CENI, ndlr], quand mon avocat m’a appelé pour me dire que je venais d’être condamné. Sans que je ne sois entendu ! Sur le fond, j’ai tout fait pour que l’on me laisse parler, ils ont refusé.»

Pourquoi ce refus? Lousény Camara répond: «C’était fait à dessein, il fallait décrédibiliser M. Camara pour ne pas qu’il dirige les élections du premier tour [second tour, ndlr]. C’est par la suite que j’ai fait appel. Et le jugement du 27 décembre 2011 a eu lieu, comme je vous l’ai dit plus haut.».

Et le Président de la CENI de faire la morale à ceux qui, dans l’opposition, veulent qu’une personnalité consensuelle soit trouvée pour la présidence de la CENI: «C’est un faux débat que de dire que l’on va trouver une personnalité consensuelle pour diriger la CENI. Ça été une honte pour notre pays que l’on n’ait trouvé aucun Guinéen et que c’est autour d’un Malien [le général Siaka Toumany Sangaré, ndlr] que nous avons fait le consensus.»

Il dit avoir lancé un défi aux leaders politiques qui le taxent de pro-RPG d’Alpha Condé: «J’ai lancé le défi à tous les leaders politiques de notre pays de prouver un seul instant que Camara Lousény que je suis, a appartenu à un quelconque parti politique, à quelque structure que ce soit, si petite soit telle, du quartier jusqu’aux structures nationales. Je leur ai dit d’apporter la moindre preuve et sur le coup je rends ma démission. A l’époque [du second tour, ndlr] la vie politique était bipolarisée, il n’y avait que deux candidats. Si vous vous appelez Camara, on dit que vous êtes du RPG. Si vous vous appelez Diallo, on dit que vous êtes de l’UFDG. Voilà comment les choses se passaient ici».

Il reviendra par la suite sur les circonstances de sa désignation comme membre de la CENI: «J’ai été désigné en juillet 2007 en même temps que le premier Président de la CENI, feu Ben Sékou Sylla et l’avocat Me Abass Bangoura. Nous étions donc trois (3) personnalités de la Société civile désignées par le Conseil National des Organisations de la Société civile. Moi, je n’ai pas été désigné par un parti politique.»

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