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Moscou hausse le ton envers Assad

Mar 14, 2012

La Russie a critiqué mercredi le président syrien Bachar al-Assad pour les «gros retards» dans l'application des réformes et mis en garde Damas contre un risque d'escalade de la crise si le régime n'écoutait pas les conseils de son allié russe.

«Malheureusement, tous nos conseils, et de loin, n'ont pas été suivis d'effet et n'ont pas toujours été mis en pratique en temps voulu, loin de là», a déploré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une séance de questions-réponses à la chambre basse du Parlement (Douma).

Le régime de Bachar al-Assad a «introduit de bonnes réformes qui renouvellent le système et l'ouvrent au pluralisme, mais cela est fait avec un gros retard», a critiqué M. Lavrov.

La proposition d'entamer un dialogue inter-syrien intervient elle aussi «avec retard», a renchéri le ministre russe, observant que cette «inertie» pourrait finir par «engloutir tout le monde».

Ces déclarations interviennent au lendemain de l'annonce par Bachar al-Assad de la tenue d'élections législatives le 7 mai, les premières depuis le début de la révolte qui a fait plus de 8500 morts depuis un an, selon l'Obervatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La communauté internationale attendait une réponse du président syrien aux «propositions concrètes» faites le week-end dernier par l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, notamment un arrêt immédiat des violences, un accès aux organisations humanitaires et l'ouverture d'un dialogue.

Des pays occidentaux ont appelé la Russie à user de son influence pour tenter de persuader le régime de Bachar al-Assad de mettre fin à la répression.

M. Lavrov a insisté sur le fait que la Russie faisait tout ce qu'elle pouvait pour tenter de résoudre le conflit, soulignant que Moscou gardait une capacité d'influence sur le régime d'Assad.

«La partie dans le conflit sur laquelle nous avons de l'influence est le gouvernement de Bachar al-Assad», a reconnu M. Lavrov, observant que Moscou ne défendait «pas le régime syrien, mais la justice» dans le pays.

«C'est au peuple de décider qui doit être au pouvoir en Syrie», a-t-il souligné, réaffirmant l'opposition de Moscou à toute ingérence et toute «résolution grossière» de l'ONU «comme ce fut le cas pour la Libye».

Membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie s'était abstenue lors d'un vote sur la Libye en mars 2011 qui a permis les frappes internationales contre les forces de Kadhafi, conduisant à la chute du régime. Mais Moscou a critiqué par la suite l'intervention des avions de l'OTAN en Libye, estimant qu'elle sortait du cadre de la résolution.

Depuis, la Russie a bloqué deux résolutions des Occidentaux condamnant la répression du régime de Bachar al-Assad et rejeté la semaine dernière un nouveau projet américain au Conseil de sécurité. Ce texte exige du régime l'arrêt «immédiat» des violences et appelle l'opposition à «s'abstenir de toute violence» au cas où le pouvoir se plierait aux exigences de cette résolution.

La Russie veut convaincre la Syrie d'accepter des observateurs internationaux indépendants qui surveilleraient l'arrêt «simultané» des violences des deux côtés.

Moscou insiste pour mettre sur le même plan les violences du régime et de l'opposition armée syrienne, ce que les Occidentaux refusent.

M. Lavrov a par ailleurs affirmé que les armes que la Russie continue à vendre à la Syrie ne sont pas utilisées contre les civils. – AfricaLog avec agence
 

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