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Capitaine Amadou Sanogo: «Le Mali vit ce qu'il ne mérite pas»

Apr 04, 2012

Le président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, junte militaire) a annoncé mardi la tenue d'une convention nationale à partir de jeudi prochain et la poursuite judiciaire contre le président Amadou Toumani Touré.

Après avoir réitéré sa confiance à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) et l'invitée à plus "d'ouverture et de dialogue" pour le bonheur du peuple malien, le capitaine Sanogo a invité l'ensemble de la classe politique et tous les acteurs de la société civile malienne à se faire représenter sans exception aucune à une convention nationale.

«Cette convention débutera le jeudi 5 avril 2012 pour qu'en Maliens, nous décidons de ce qui fera le bien de ce pays de façon consensuelle et démocratique, en toute liberté», a-t-il martelé.

Le chef de la junte militaire a ajouté que « les conclusions de cette convention seront acceptées par tous afin de mettre un terme aux considérations de politiques internes, et faire vite face au défi majeur, c'est-à-dire le défi de la sécurité au nord du Mali, de l'intégrité territoriale».

Celui-ci a poursuivi, «si cette convention décidait que l'intérêt du peuple malien, l'unité nationale de la république du Mali, la cohésion entre les composantes de notre peuple, exigeait une solution spécifique, nous en tirerons toutes les conséquences car seul le Mali compte».

S'agissant de l'embargo total de la Cédéao sur le Mali, le capitaine Sanogo a déclaré que «le Mali n'est pas en mesure de supporter cette situation au moment où notre économie demeure fragile, et cette crise au nord, qui, suite au laxisme et à la mauvaise gestion des affaires de l'Etat d'une minorité fait souffrir aujourd'hui des Maliens dans leur chair et dans leur âme».

Face à cette situation d'embargo, le capitaine Sanogo a adressé une invitation à ses compatriotes. «Nous vous invitons à ne pas céder à la panique, car le Mali vit ce qu'il ne mérite pas et c'est vous et vous seuls qui pouvez abréger cela, en montrant de façon consensuelle à toutes les opinions vos vœux, la démarche souhaitée par une majorité pour un Mali meilleur».

Le capitaine Sanogo a aussi parlé d'une poursuite judiciaire à l'encontre du président Amadou Toumani Touré. «Compte tenu des éléments dont nous disposons, Monsieur Amadou Toumani Touré pourrait être l'objet de poursuites judiciaires pour haute trahison et malversation financière. Son dossier sera transmis aux autorités compétentes pour donner la suite appropriée», a-t-il souligné.

Quant au retour à la légalité constitutionnelle, le capitaine Sanogo dit «oui à un retour à l'ordre constitutionnel, mais avec un Mali nouveau. Car encore une fois le cas du Mali est spécifique», selon lui.

Il a ajouté que «Ceux qui devaient prendre leurs responsabilités par la constitution, ont pourtant vu, accepté et participé au chaos que ce pays connaît aujourd'hui. Et pourtant cette même constitution permettait de voter aux deux tiers et de mettre un terme à l'ancien régime si sa mauvaise gestion n'était pas cautionnée par certains».

Le chef de la junte militaire a terminé son propos par cette interrogation «Et si ceux ou celles exigés par un retour constitutionnel doivent être dans les 40 jours empêchés selon la même constitution, d'exercer, de gérer le même pays, alors, que se passera-t-il ?»

Dimanche dernier, la junte avait promis de rétablir l'ordre constitutionnel et de mettre en place d'une convention nationale avec l'ensemble des forces vives du pays afin d'établir des "structures d'une transition convenable à toutes les parties". Le capitaine Sanogo a aussi indiqué que le président malien déchu Amadou Toumani Touré pourrait être l'objet de poursuites judiciaires pour "haute trahison et malversation financière". – AfricaLog avec agence

 

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