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Wade veut d'une Afrique influence ses « intellectuels » l’applaudissent

Oct 21, 2008

Le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade veut d’une Afrique activement présente dans la gouvernance du monde. Il a rencontré à ce sujet, le samedi 11 octobre, un groupe d’intellectuels et de cadres de son pays dans la salle des banquets du Palais de la République pour en discuter. Si Wade « l’intellectuel » donc provocateur, a interpellé l’intelligentsia du continent et de la diaspora, ses hôtes du jour ont, eux, rivalisé d’ardeur pour l’applaudir. Le Pr. Iba Der Thiam, 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Cheikh Tidiane Gadio, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Madame le ministre et non moins, Directrice de l’Apix, Aminata Niane (absente à la rencontre), le ministre porte-parole du président de la République, l’avocat El Hadji Amadou Sall, initiateurs de cette rencontre, certainement séduits par la récente sortie du chef de l’Etat à Evian sur la crise financière mondiale l’ont invité à entretenir ses compatriotes de ses solutions.

Ils lui ont donc suggéré d’animer au palais de la République, devant un parterre d’intellectuels et de cadres triés sur le volet un débat sur la crise financière mondiale partie des Etats-Unis depuis quelques semaines et qui affecte dangereusement l’économie de la Terre ainsi que son équilibre social. Une occasion pour le Professeur et « néo-keynésien », Wade pour administrer un cours magistral à ses hôtes qui ont eu droit à une diffusion pour ceux qui n’avaient pas suivi les émissions spéciales à la Radio télévision sénégalaise (Rts) de sa sortie à Evian et une rediffusion pour les autres d’une quinzaine de minutes au moins avant les débats. Recteurs d’universités, professeurs, maîtres de conférences, économistes de renom, sociologues, philosophes, physiciens, mathématiciens… Bref, il y avait du beau monde dans la vaste salle des banquets du palais de la République. Ils sont venus nombreux répondre présents à l’invite. Public de qualité pour… applaudir le président de la République, le professeur Abdoulaye Wade qui, milite pour une Afrique susceptible d’agir comme les autres continents sur la gouvernance du monde.

Il a conseillé à ce propos la création d’un forum des intellectuels africains chargés d’influencer les décideurs. Décideurs africains qui, à leur tour, pèseront de tout leur poids sur la marche du monde en réclamant et en cherchant à obtenir pour le continent, une place prépondérante dans le concert des nations. Après son cours sur la crise financière qui affecte la planète, ses causes et ses méfaits, ses conséquences possibles sur notre continent qu’il minimise cependant, « l’intellectuel » Wade a questionné la gouvernance mondiale qu’il veut voir réformer au plus vite de fonds en comble. De sorte que l’Afrique y soit présente et bien présente et que ses intérêts bien compris y soient pris en charge correctement. D’autant plus que, trouve-t-il, « toute solution de sortie de crise passe forcément par le continent africain ». Me Wade, qui a fait appel à la « responsabilité des intellectuels africains » face à « la crise multiforme » dans le monde, a estimé que tous les intellectuels d’Afrique et de la diaspora doivent s’unir pour être en mesure d’infléchir les décisions de ceux dont le rôle est de diriger. « Je vous propose de mettre sur pied une structure qui sera élargie aux intellectuels des autres pays d’Afrique chargée de faire entendre la voix de l’Afrique dans la gouvernance mondiale », a donc conclu le président Wade. Le chef de l’Etat sénégalais a suggéré que l’instance mise sur pied soit dénommée : « Forum des intellectuels africains chargés de la gouvernance mondiale ». Dans son argumentaire, il a déclaré : « de plus en plus, dans les pays développés, naissent des cercles de réflexion pour trouver une solution à ces problèmes.

Mais l’Afrique est exclue de la gouvernance mondiale », préconisant au passage la création d’un « Institut panafricain de stratégies » chargé de réfléchir aux questions énergétiques parmi d’autres. L’économiste Moustapha Kassé et le physicien et ministre de la République, Christian Sina Diatta ont été proposés par le président de la République pour animer certains démembrements de la structure. Tout comme d’autres membres de l’assistance ont été priés d’intégrer le comité d’initiative piloté par le Pr. Iba Der Thiam, le Dr. Cheikh T. Gadio, El Hadji Amadou Sall et Mme Aminata Niane. Face à la « crise multiforme » dans le monde, Me Wade est d’avis qu’il ne faut « pas compter sur les chefs d’Etat. Les chefs d’Etat sont des chefs d’Etat. Ils ont une fonction politique : gouverner, diriger les Etats. Il n’est jamais dit que c’est à eux de réformer le monde », a-t-il soutenu. Il revient à l’élite intellectuelle d’influencer « positivement » les décisions des gouvernants de sorte à changer le monde dans le sens d’une plus grande justice et équité sociale. Si l’hôte du jour, de sa posture d’intellectuel « organique », a questionné la gouvernance de la planète et a invité l’intelligentsia africaine à se faire plus discursive, ses convives ont rivalisé d’ardeur pour… l’applaudir. Aucun parmi la dizaine d’intervenants n’a eu à « discuter » les propos présidentiels encore moins les remettre en cause. Personne n’a posé la question de la gouvernance locale, au moment où les « émeutes de la lumière » de la veille et de l’avant-veille dans la capitale posaient néanmoins et crûment les faiblesses de nos capacités d’anticipation ainsi que les insuffisances des politiques appliquées jusqu’ici à ce niveau. Tous se sont mis à l’applaudir à qui mieux mieux.

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