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Premier meeting des dissidents de l'ANC en Afrique du Sud

Oct 23, 2008

Les dissidents du Congrès national africain, qui s'apprêtent à fonder un nouveau parti à la suite de l'éviction du président Thabo Mbeki par la direction de l'ANC, en septembre, ont tenu jeudi leur premier meeting près de Johannesburg.

Celui-ci s'est déroulé dans une salle publique du bidonville d'Orange Farm, où les scissionnistes ont brûlé des effigies de Jacob Zuma, rival de Mbeki et nouveau chef de l'ANC, et promis de sortir le pays des griffes des caciques issus de la lutte armée contre le pouvoir blanc.

Quelque 200 partisans très remontés de Zuma, ex-compagnon de bagne de Nelson Mandela au temps de l'apartheid, ont vainement tenté de leur barrer l'accès à la salle, scandant des slogans hostiles à Mosiuoa Lekota, l'ex-ministre de Défense de Mbeki qui a pris l'initiative de faire scission de l'ANC.

La police a séparé les deux groupes et, malgré la tension, aucune violence n'a émaillé ce premier grand meeting d'une série qui doit conduire au congrès fondateur du nouveau parti de Lekota, le 2 novembre.

"Il nous faut protéger les droits des autres partis et formations politiques. Il nous faut protéger le droit de réunion, celui de s'adresser au peuple", a déclaré à la foule Lekota, dont les partisans agitaient des banderoles proclamant: "Prêts à gouverner, sauvons l'Afrique du Sud de la tyrannie" et "Sauvons-nous des chefs de guerre".

A six mois des élections nationales, les dissidents auront du mal à entamer sérieusement le monopole politique du parti de Mandela, surtout en l'absence d'un soutien explicite de Mbeki. Mais ils pourraient mordre sur l'électorat des classes moyennes inquiet du virage à gauche de l'ANC sous la houlette de Zuma.

Zuma briguera en avril la présidence du pays, après avoir été disculpé le mois dernier d'accusations de corruption, qu'il accuse Mbeki d'avoir favorisées, et avoir évincé son rival de la présidence, assurée à titre intérimaire par le président du parlement.

Bien que l'ANC jouisse toujours du prestige que lui valent des décennies de lutte contre l'apartheid, un nombre croissant de Sud-Africains se disent déçus de son incapacité à s'attaquer aux fléaux nationaux que sont la criminalité, la pauvreté et le sida.

Selon l'analyste Justice Malala, le nouveau parti de Lekota recrutera parmi "les légions de déçus de l'ANC" et constituera la "première opposition véritablement viable" du pays. 

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