Au moins 13 personnes, tous des orpailleurs clandestins, ont été tuées dans l'éboulement partiel d'une mine d'or à ciel ouvert près de Siguiri, en Guinée, a-t-on appris jeudi de source proche de la Société aurifère de Guinée (SAG), qui exploite la mine. Selon cette source, ils ont été surpris mardi par l'éboulement du terrain et ont été ensevelis dans une partie de la mine d'or, qui appartient à la SAG, filiale du groupe sud-africain AngloGold Ashanti, troisième producteur d'or mondial et le premier en Afrique.
La mine est exploitée d'une manière industrielle par la SAG. Mais de nombreux orpailleurs clandestins "travaillent" également sur la concession, en toute illégalité et sans aucune mesure de sécurité. La ville de Siguiri est située près du Mali, à en 700 km au nord-est de Conakry. Des responsables de la société à Conakry interrogés par l'AFP n'ont pas souhaité confirmer le bilan des victimes. "Nous avons appris qu'il y a eu des victimes, mais pour le moment c'est +no comment+", a indiqué un des responsables sous couvert de l'anonymat. "Nous n'avons pas pu entrer en contact avec nos amis sur le terrain, la couverture réseau est souvent défaillante", a-t-il expliqué. Le bilan de la catastrophe pourrait être plus lourd, des milliers d'orpailleurs clandestins travaillant dans la mine. Des affrontements éclatent régulièrement entre eux et la police chargée de protéger la concession. Mardi soir, des dizaines de personnes avaient par ailleurs manifesté à Siguiri pour protester contre les coupures d'électricité, en scandant des slogans hostiles à la SAG. Les manifestants estimaient que la société aurifère n'a rien fait pour limiter les coupures d'électricité et que la ville ne bénéficie pas assez des retombées de l'exploitation aurifère. Mercredi et jeudi, la ville était toujours sous tension, le marché principal restant fermé. L'approvisionnement en électricité est normalement assuré par l'Etat mais dans plusieurs localités minières les groupes étrangers exploitant le sous-sol compensent la faillite des autorités guinéennes, gangrenées par la corruption, en assurant à leurs frais l'approvisionnement en électricité. La Guinée est classée parmi les pays les plus pauvres du monde malgré les richesses de son sous-sol (bauxite, fer, or, diamants...). Ces dernières semaines, plusieurs manifestations à Conakry comme en province ont eu lieu pour protester contre la cherté du carburant ou les coupures d'électricité.