Un des leaders de l'opposition en Guinée, Cellou Dalein Diallo, a exigé mardi, comme préalable à toute négociation avec la junte au pouvoir, l'arrestation de tous les militaires qui ont participé au "carnage" du 28 septembre à Conakry.
"Une médiation doit être engagée mais il y a un certain nombre de préalables et en particulier, il faut que les assassins du 28 septembre soient arrêtés", a déclaré à l'AFP M. Diallo, lui-même roué de coups par des militaires pendant la répression sanglante. "La mission principale de la junte, quand il y a eu un bain de sang comme celui-là, c'est de mettre aux arrêts les assassins", a poursuivi M. Diallo, interrogé, par téléphone depuis Conakry, alors qu'il se trouve en France depuis le 2 octobre, soigné dans un hôpital militaire de la région parisienne. "Un certain nombre de ces assassins sont bien identifiés, nous les avons vu tirer sur les gens au stade" a poursuivi M. Diallo. "Il est connu de tous que c'est Toumba Diakité (aide de camp du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara) qui dirigeait l'intervention des forces de sécurité dans le stade: c'est à l'arrivée de la garde présidentielle, sous sa direction, que des balles réelles ont été tirées" a-t-il déclaré, en affirmant avoir lui-même "vu les corps tomber par dizaines". Selon l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme, 157 personnes avaient été tuées et 1.200 blessées le 28 septembre par les forces de sécurité venues disperser un meeting pacifique de l'opposition. Le chiffre de "plus de 150 morts" a été donné par l'ONU. La junte maintient de son côté un bilan officiel de "56 civils tués". - AFP