Le président sénégalais Abdoulaye Wade a déclaré vendredi à Davos (Suisse) qu'il avait proposé à son homologue zimbabwéen Robert Mugabe, dont le pays traverse une grave crise politique, économique et humanitaire, de partir pour le Sénégal s'il quittait le pouvoir.
"S'il quitte le pouvoir, il ne va pas aller en Europe" compte tenu de ses relations difficiles avec les capitales européennes, alors "je lui ai dit: venez au Sénégal", a déclaré M. Wade, qui participait à un débat sur l'Afrique au Forum économique mondial (WEF) dans la station helvétique. M. Wade a ajouté qu'il fallait "conseiller à M. Mugabe de dire clairement par quelle voie il veut quitter le pouvoir" et l'assurer que "s'il sort de son pays, il ne sera pas poursuivi". Le président Wade est intervenu à plusieurs reprises dans le dossier zimbabwéen, auprès de M. Mugabe comme de son principal opposant, le chef du MDC Morgan Tsvangirai. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la France, le Canada et l'Australie ont demandé à M. Mugabe de quitter la présidence, alors que son pays traverse une grave crise politique depuis les élections générales de mars 2008, doublée d'une faillite économique et d'une grave crise humanitaire et sanitaire. Le président sud-africain Kgalema Motlanthe de son côté s'est montré optimiste sur les chances des dernières propositions des pays d'Afrique australe de parvenir à dénouer la crise politique. "Je pense que cette fois nous avons une base pour une percée en vue d'une solution politique au Zimbabwe", a-t-il dit. L'Afrique australe a recommandé mardi, à l'issue d'une sommet marathon à Pretoria, qu'un gouvernement d'union -dont le principe a été adopté en septembre par MM. Mugabe et Tsvangirai -- entre en fonction le 13 février. - AFP