Relativement calme, mais encore instable. Telle est la situation à Conakry, la capitale de la Guinée, et dans tout le pays après la prise du pouvoir par un groupe de militaire, le 23 décembre, quelques heures après l'annonce de la mort (à 74 ans) du président Lansana Conté, rapporte Christophe Châtelot, envoyé spécial du "Monde".
Joint au téléphone vendredi 2 janvier, il explique que le coup de force a été plutôt bien accueilli dans un pays qui était confronté à une situation dégradée, chaotique, avec un Etat prédateur qui avait délaissé toute fonction régalienne : Pour autant, tout n'est pas stable encore. A preuve, l'irruption, jeudi 1er janvier, de militaires de la garde présidentielle, puis de policiers, au domicile de l'ancien premier ministre et opposant, Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), pour perquisitionner son domicile. Selon des propos de M. Diallo à des visiteurs, il aurait été accusé de "disposer de stocks d'armes pour renverser la junte". Qui a diligenté ces opérations ? Difficile de le savoir : La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), une ONG basée à Dakar, a en tout cas considéré qu'il s'agit d'"un premier faux pas" de la junte. Dans un communiqué transmis vendredi à l'AFP, elle exprime"sa vive préoccupation" et "constate que malgré les discours et les intentions proclamés, ils restent des militaires peu préparés à l'exercice du pouvoir face à une situation économique, politique et sociale d'une exceptionnelle complexité". Le Monde