Environ 20 villages et une dizaine d'organisations de la société civile du Cameroun ont exprimé mercredi des inquiétudes pour l'environnement notamment face à un projet de production de cobalt, nickel et manganèse dans la région de l'Est (sud-est).
La zone forestière de Lomié, grande ville de la région, recèle d'importants gisements de ces minerais qui doivent être exploités par Geovic Cameroon (GeoCam), filiale de l'entreprise américano-canadienne Geovic Mining Corporation au terme d'une concession signée avec le gouvernement en 2002, a expliqué à l'AFP le responsable d'une ONG suivant le dossier de près.
Le contrat d'exploitation a une durée de 21 ans. Le début des activités était programé pour cette année dans le massif forestier de Nkamouna (arrondissement la Lomié), mais il a été retardé par la crise financière internationale. La nouvelle date n'est pas disponible.
"Les populations riveraines du projet minier de Nkamouna" disent craindre notamment "la dégradation des sols et du sous-sol et de la destruction de la biodiversité" du fait de l'exploitation minière, dans un communiqué signé par les représentants d'une vingtaine de villages et d'une dizaine d'ONG, après une réunion de trois jours sur le sujet.
Elles redoutent aussi une "perturbation généralisée de la structure sociale et des modes de vie traditionnelle", ainsi que "la perte totale et sèche des moyens d'existence des communautés riveraines qui tirent l'essentiel des ressources dans la forêt qui va disparaître".
Sur son site, le groupe Geovic (ayant 60% de GeoCam) affirme détenir un permis couvrant 1.250 km2 au Cameroun. Il fait état de 54,7 millions de tonnes de réserves "prouvées et probables" de minerais à Nkamouna et de 50 millions de dollars US (près de 37 millions d'euros) d'investissements nécessaires au démarrage du projet.
Jointe par l'AFP, une responsable de GeoCam a indiqué que la compagnie attendait "la publication d'ici au mois de juillet des résultats réactualisés" d'une étude de faisabilité avant de commencer la construction d'une usine dans le cadre du projet. - AFP