Le chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, a déclaré mercredi soir que sa candidature à la présidentielle guinéenne, dont le premier tour est prévu le 31 janvier 2010, était "entre les mains de Dieu", maintenant le flou sur ses intentions.
"Le cas de ma candidature ou non à l'élection présidentielle en 2010 fait l'objet de grands débats dans les salons d'ici et d'ailleurs" a déclaré le président auto-proclamé de la Guinée, chef de la junte au pouvoir depuis le 23 décembre en Guinée, au lendemain de la mort du président Lansana Conté. "Ce n'est pas de ma faute si les élections (législatives et présidentielle) n'ont pas lieu en 2009 où je n'étais pas candidat, mais en 2010 c'est entre les mains de Dieu", a ajouté le capitaine Camara qui s'exprimait mercredi soir lors d'une conférence à Conakry. Lundi, le chef de la junte guinéenne avait déclaré "accepter" la tenue d'une élection présidentielle le 31 janvier 2010 et des législatives le 26 mars, au cours d'une cérémonie officielle à Conakry. Ces dates avaient été avancées après une proposition d'un comité mis en place par les "forces vives" de Guinée (partis, syndicats, société civile) et les autorités militaires pour étudier la possibilité d'organiser des élections avant la fin de l'année 2009, période initialement retenue pour tenir les deux scrutins présidentiel et législatifs. La communauté internationale et la société guinéenne ont, depuis la prise du pouvoir par la junte le 23 décembre, fait pression pour qu'elle organise des élections avant fin 2009 et que le capitaine Camara, un autre membre de la junte ou du gouvernement, s'engagent à ne pas se présenter à ces scrutins. Prenant l'exemple de la Mauritanie, le capitaine Camara a indiqué: "là bas, c'est un président élu (Sidi Ould Cheikh Abdallahi) qui a été renversé et celui qui l'a fait (le général Mohamed Ould Abdel Aziz) s'est présenté à l'élection (présidentielle du 18 juillet). Il l'a remportée et la communauté internationale l'a validée". "Moi je suis derrière le peuple. Je sais que ce pouvoir, vous allez me le donner un jour parce que je suis sincère avec vous. Il suffit que je vous le demande avec respect et sagesse", a dit le capitaine Camara. "Je suis un Guinéen qui jouit de tous ses droits civiques et civils. Je n'ai commis aucun crime dans ce pays. Je n'ai jamais été jugé et condamné. Alors, qu'on ne se focalise pas sur mon seul cas", a-t-il ajouté. "Si je me présente, personne ne pourra me juger. La communauté internationale ne pourra pas me juger, aucune justice ne pourra me juger", a-t-il poursuivi. Evoquant son éventuelle candidature à la présidentielle de 2010, le chef de la junte guinéenne a martelé: "Je dis à tout un chacun que c'est mon affaire personnelle. Ce n'est l'affaire d'aucun autre individu". "Je ferai ce que bon me semble avec le soutien de la population et surtout ne comptez pas sur moi pour vous dire ce que je n'ai pas envie de vous dire maintenant", a-t-il poursuivi. De nombreux mouvements - dont le MDDR ("Moussa Dadis doit rester") - ont été récemment créés pour demander au capitaine Camara de rester aux commandes de la Guinée jusqu'à fin 2010, voire février 2011. - Cyberpresse