Cinq chefs d'État mandatés par l'Union africaine pour trouver une issue à la crise ivoirienne ont entamé mercredi à Addis Abeba une réunion cruciale destinée à finaliser leurs propositions.
Les cinq présidents membres de ce «panel» assistent à cette réunion au siège de l'UA dans la capitale éthiopienne: Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso).
Ce «panel» de l'UA doit soumettre ses conclusions jeudi après-midi à une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA.
Le président de la commission de l'UA Jean Ping a invité les deux protagonistes de l'élection présidentielle contestée du 28 novembre en Côte d'Ivoire, le président sortant Laurent Gbabgo et son adversaire Alassane Ouattara, à participer à la réunion du CPS de jeudi.
M. Ouattara, qui a accepté l'invitation, a quitté mercredi Abidjan afin d'assister jeudi à cette réunion, a indiqué à l'AFP sa porte-parole.
Il s'agit, depuis le début de la crise, de sa première sortie officielle du Golf hôtel d'Abidjan où il est retranché depuis mi-décembre avec son gouvernement sous un blocus des forces loyales à son adversaire.
M. Gbagbo a choisi pour sa part de se faire représenter jeudi à Addis Abeba par le chef de son parti, l'ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, arrivé mercredi dans la capitale éthiopienne.
L'Union africaine a, au diapason du reste de la communauté internationale, reconnu Alassane Ouattara comme vainqueur de l'élection du 28 novembre dernier. Le Conseil constitutionnel ivoirien a au contraire proclamé la réélection de Laurent Gbabgo, invalidant les résultats proclamés auparavant par la commission électorale, qui donnaient M. Ouattara vainqueur.
Pour tenter de sortir de cette impasse, l'UA a chargé fin janvier un panel de cinq chefs d'État de faire des propositions «contraignantes» envers les deux prétendants à la présidence.
Mais ce panel est à son tour apparu divisé, M. Compaoré notamment campant sur une ligne dure à l'encontre de M. Gbagbo, alors que M. Zuma a semblé beaucoup plus compréhensif envers le président sortant. - AFP