Des forces spéciales américaines ont commencé à se déployer en Ouganda pour y combattre les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), a confirmé pour la première fois mardi l'armée ougandaise.
Dans une lettre au Congrès en octobre, le président américain Barack Obama avait indiqué avoir autorisé le déploiement d'une centaine d'hommes équipés pour le combat à se déployer en Afrique centrale pour aider les forces de la région oeuvrant à faire quitter le champ de bataille à Joseph Kony, le chef de la LRA.
Elles (les forces spéciales américaines) sont là et installent leurs bases, a déclaré le porte-parole de l'armée ougandaise, Félix Kulayigye.
Ces forces sont aussi positionnées à Obo, en Centrafrique, et à Nzara dans le Soudan du Sud, où l'armée ougandaise a aussi envoyé des troupes pour combattre la LRA, a précisé le porte-parole.
Ces forces américaines ont effectué mardi un exercice avec l'armée de l'air ougandaise à Entebbe, une base située à 35 km de Kampala, sur le largage de vivres et de munitions envoyées aux troupes déployées sur le front.
Un responsable américain a confirmé que des forces spéciales sont arrivées dans les zones de contact avec la LRA, sans préciser leurs localisations.
La majorité des forces spéciales américaines resteront basées en Ouganda, tandis que les autres seront dans la brousse aux côtés des différentes armées régionales.
Washington dépense chaque année 17 millions de dollars pour le transport des troupes ougandaise dans les zones de combats, selon des sources américaines.
La LRA compte plusieurs centaines de combattants redoutés par les populations civiles.
Bien que moins nombreux qu'il y a quelques années, ces maquisards mutilent les civils, enlèvent les enfants pour en faire des combattants et des esclaves sexuels.
Lancée en 1987 dans le nord de l'Ouganda, la LRA a depuis été repoussée par les forces de Kampala et opère dans trois pays frontaliers: le Soudan du Sud, la Centrafrique et la République démocratique du Congo.
Cette rébellion est l'héritière d'un autre mouvement millénariste, le Mouvement du Saint-Esprit de la prophétesse acholie Alice Lakwena, qui menaça brièvement le régime du président Yoweri Museveni.
La jeune femme traduisait la frustration des populations du nord, marginalisées par rapport au sud utile, et cristallisait le ressentiment des Acholi, une petite ethnie pauvre, méprisée par le colonisateur britannique et soumise aux pires violences depuis l'indépendance en 1962.
Avec une poignée de fidèles, Alice Lakwena se réfugia fin 1987 au Kenya, date à laquelle Joseph Kony, son cousin ou neveu selon les versions, créa la LRA.- AfricaLog avec agence