Les sénégalais sont appelés à se rendre aux urnes dans moins de 24 heures, ce dimanche 26 février 2012, dans un climat de tension et des manifestations violentes contre la candidature du Président sortant, Me Abdoulaye Wade qui est accusé par l’opposition et la société civile d’avoir épuisé ses deux mandats légaux. Pire, de vouloir orchestrer après les élections une dévolution monarchique du pouvoir à son fils Karim Wade. Des accusations rejetées par les fanatiques du Président sortant qui estiment qu’il a le droit de se représenter parce que la Constitution a été modifiée.
Au lendemain du putsch du Capitaine Moussa Dadis Camara, alors que la communauté internationale mettait la pression sur le régime du jeune militaire pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée, le Président Wade se rendait à Conakry pour apporter ses encouragements au nouveau régime militaire.
Pendant que les acteurs politiques guinéens insistaient sur le respect des engagements et demandaient que les membres de la junte militaire ne se présentent pas à l’élection présidentielle, Me Wade était de retour à Conakry pour rendre visite à son "fils" Dadis, narguant ses homologues de la Cédéao et la communauté internationale.
Dadis très reconnaissant, va décorer son "père". L’influence d’Abdoulaye Wade sur Moussa Dadis Camara était palpable.
Après le massacre du 28 septembre 2009, Abdoulaye Wade va jouer de son influence en demandant à son "fils" de laisser le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, blessé, quitter Conakry pour des soins à Dakar.
Wade perd le contrôle de son "fils" lorsque le médiateur de Ouagadougou, Blaise Compaoré entre sur la scène.
Le 3 décembre 2009, le tir de Toumba Diakité, l’aide de camp du Capitaine Dadis change le cours de l’histoire.
Le 6 août 2010, un mois et demi après le 1er tour de la présidentielle, le Président Wade est de retour dans la capitale guinéenne pour «apporter sa petite contribution au déblocage de la situation» entre les deux tours, révèle t-il à sa descente d’avion à l’aéroport de Conakry.
Le candidat de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo pressenti comme futur président de la Guinée, a pris la place de Dadis dans le cœur du Président sénégalais.
Cellou Dalein a pulvérisé ses adversaires lors du premier tour avec un score estimé insurmontable par certains observateurs.
Le 21 décembre 2010, c’est le Professeur Alpha Condé qui est investit président de la Guinée. Me Abdoulaye Wade qui a misé sur le candidat malheureux assiste à l’investiture.
Après l’attaque de son domicile privé, le Président Alpha Condé accuse Dakar d’avoir soutenu la tentative d’assassinat. Entre Dakar et Conakry c’est la grande brouille.
En janvier 2009, lors d’un débat sur l'Afrique au Forum économique mondial de Davos en Suisse, le Président Wade demandait au Président Robert Mugabe de quitter le pouvoir pour se refugier au Sénégal.
Me Wade insista: «S'il quitte le pouvoir, il ne va pas aller en Europe compte tenu de ses relations difficiles avec les capitales européennes, alors je lui ai dit: venez au Sénégal».
Comme Robert Mugabe, Abdoulaye Wade, le donneur de leçon s’accroche au pouvoir.
Aujourd’hui, Abdoulaye Wade est rejeté par les capitales européennes mais puisqu’il a démontré son «amour» pour la Guinée, en bon voisin, Conakry pourrait l’accepter comme refugié politique s’il est emporté par la rue.
Si Conakry a un candidat lors de présidentielle sénégalaise, il est fort probable qu’il ne s’appelle pas Abdoulaye Wade.
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