Trois personnes ont été mises en examen et écrouées dans le cadre de l'enquête sur la spoliation du compte bancaire de Nicolas Sarkozy, apprend-on auprès du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Arrêtés mardi dans les Yvelines, un homme et une femme d'origine sénégalaise âgés de 30 ans ont été mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Une troisième personne, une femme travaillant dans un magasin de téléphonie de Rouen (Seine-Maritime) qui leur avait vendu deux abonnements, a également été écrouée à la demande du parquet de Nanterre. Elle a été mise en examen pour complicité d'escroquerie en bande organisée. L'avocat de la jeune femme, âgée d'une trentaine d'années, a jugé son placement en détention "disproportionné". "C'est totalement disproportionné. Elle n'a fait que son métier de vendeuse", a déclaré à Reuters Me Edmond Frety. "Elle a peut-être fait preuve de négligence, ce qui reste à démontrer, mais si la victime ne s'appelait pas Nicolas Sarkozy, elle n'aurait pas sûrement pas été placée en détention", a-t-il ajouté. Le parquet de Nanterre n'a pas souhaité donner d'explications sur sa décision. Le couple est soupçonné d'avoir souscrit des abonnements à des réseaux de téléphonie mobile en utilisant les coordonnées bancaires du chef de l'Etat. Le préjudice est évalué à moins de 200 euros. Selon des sources policières, les suspects auraient simplement utilisé le numéro de compte personnel de Nicolas Sarkozy pour souscrire ces abonnements. L'escroquerie aurait été menée très simplement par les suspects, qui ont aussi fait usage d'une fausse identité et de fausses attestations de domicile dans une sorte de "kit" fourni, avec le relevé d'identité bancaire spolié, par des spécialistes de ce type de manipulations frauduleuses. Les enquêteurs pensent que les escrocs n'étaient pas conscients de l'identité du titulaire du compte.