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Les gouvernements africains continuent de sous-financer la santé
Les gouvernements africains continuent de sous-financer la santé
Aug 03, 2013

Douze ans après la déclaration d’Abuja, par laquelle les gouvernements africains s’engageaient à allouer au moins 15 pour cent de leur budget annuel à la santé d’ici 2015, seulement six pays ont atteint cet objectif.

Selon les données compilées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Liberia, Madagascar, le Malawi, le Rwanda, le Togo et la Zambie ont atteint cet objectif et cinq autres pays consacrent au moins 13 pour cent de leur budget à la santé.

Les données de l’OMS indiquent par ailleurs que, dans l’ensemble, la part des dépenses allouées à la santé est passée de 8,8 à 10,6 pour cent, mais qu’environ un quart des États membres de l’Union africaine (UA) ont régressé et consacrent moins d’argent à la santé qu’en 2001.

L’UA a récemment organisé un autre sommet spécial sur le VIH/SIDA, la tuberculose (TB) et le paludisme à Abuja, au Nigeria. Le sommet Abuja +12, a donné l’occasion aux gouvernements africains et autres parties prenantes d’évaluer les progrès accomplis et de discuter des moyens à mettre en œuvre pour s’assurer que les objectifs de financement de la santé seront atteints d’ici 2015. – AfricaLog avec agence

Le vaccin anti-paludisme offre une protection partielle
Le vaccin anti-paludisme offre une protection partielle
Apr 25, 2015

Le vaccin expérimental le plus avancé du monde contre le paludisme offre aux jeunes enfants une protection limitée, et moindre encore pour les bébés, mais pourrait néanmoins protéger des millions de petits exposés au parasite, selon les responsables d'une vaste étude.

Une dose de rappel a donné un coup de pouce à l'action du vaccin, baptisé «RTS,S», du géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), selon le résultat final d'un long essai de plusieurs années, publié vendredi 24 Avril 2015 dans la revue médicale The Lancet à la veille de la Journée mondiale contre le paludisme.

Les résultats suggèrent que le «RTS,S» pourrait prévenir un grand nombre de cas de paludisme, en particulier dans les zones fortement touchées et contribuer ainsi au contrôle de la maladie en combinaison avec d'autres mesures de contrôle efficaces (moustiquaires imprégnées d'insecticide, traitements...), selon les auteurs de l'étude.

Son efficacité reste modeste et décroît avec le temps, mais c'est actuellement, selon les auteurs, le vaccin expérimental le plus prometteur contre le paludisme, qui tue en moyenne chaque jour 1200 enfants en Afrique subsaharienne.

C'est aussi le premier vaccin contre le paludisme à atteindre la phase 3 des essais cliniques, l'étape nécessaire avant la commercialisation.

L'injection de rappel a restauré un peu de l'immunité perdue après la première série d'injections, selon le co-auteur de l'étude Brian Greenwood (London School of Hygiene and Tropical Medicine à Londres). «Malheureusement, l'effet n'est pas aussi important que celui que l'on voit avec d'autres vaccins», pour d'autres maladies, ajoute-t-il.

L'essai sur près de 15 500 bébés et d'enfants en bas âge de sept pays d'Afrique (Burkina Faso, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Mozambique et Tanzanie) comporte un groupe de bébés de 6 à 12 semaines et un autre de petits âgés de 5 à 17 mois.

Mieux que rien

Certains d'entre eux ont eu une injection de rappel 18 mois après la dernière dose de la vaccination initiale, comportant 3 doses administrées au cours des trois premiers mois de vie.

Chez les enfants qui ont reçu une dose de rappel, le nombre de simples épisodes cliniques de paludisme après 4 ans a été réduit d'un peu plus d'un tiers (36%). Sans dose de rappel, le vaccin n'a pas démontré d'efficacité significative contre le paludisme sévère dans ce groupe d'âge. Cependant, chez ceux qui ont eu un rappel, l'efficacité protectrice globale contre les formes graves de paludisme était de 32%, et de 35% contre les hospitalisations liées au paludisme.

Chez les nourrissons dont la vaccination a été suivie d'un rappel, la réduction de crises palustres était de 26% sur 3 ans de suivi, mais il n'y a pas eu de protection significative contre les accès sévères de malaria.

Ces résultats finaux sont-ils encourageants ou décevants? «Les deux à la fois» pour le professeur de médecine tropicale, Nick White (Université Mahidol à Bangkok et à Oxford) : «Nous avons enfin un vaccin contre le paludisme qui marche - mais il ne marche pas aussi bien que l'on espérait au départ».

Près de deux douzaines d'enfants ont développé une méningite. Selon les auteurs, il pourrait s'agir d'une coïncidence, mais c'est une question qui mérite d'être approfondie.
Le paludisme, dû à un parasite, le Plasmodium, transmis par des moustiques, a tué 584 000 personnes dans le monde en 2013, essentiellement en Afrique, selon l'OMS, les enfants de moins de cinq ans représentant au moins les trois quarts de ces décès.

Le professeur Adrian Hill, directeur de l'institut Jenner à l'université d'Oxford, salue ce travail, mais s'interroge sur les «avantages potentiels pour la santé publique» de ce vaccin qui, d'après lui, ne sont pas «encore clairs».

Dans de nombreuses régions du monde, les parasites sont devenus résistants à plusieurs médicaments antipaludéens, problème auquel s'ajoutent des résistances aux insecticides, ce qui renforce l'intérêt pour la mise au point d'un vaccin.

L'agence européenne du médicament (EMA) examine le dossier du vaccin GSK, mais il faudra encore les recommandations de l'OMS avant une éventuelle diffusion du vaccin notamment en Afrique. – AfricaLog avec agence