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Steve Bantu Biko: Martyr de la lutte anti-apartheid

Feb 21, 2010

A la fin des années 60, Steve Biko, brillant intellectuel, mit la main à la pâte, divulguant sur l'ensemble du territoire sud-africain, l'idéologie de la Conscience noire. Importée des Etats-Unis, elle se présentait comme non violente  et visait à rendre sa dignité et son identité à la  population noire. C'est à la même année qu'il fit ses premiers pas en politique sur le campus universitaire de Durban-West Ville où il contribua à la création du syndicat  Ã©tudiant noire Saso.

Né à King Williams Town,  dans la province du Cap en 1946, il intègre l'Union nationale des Etudiants d'Afrique du Sud  dominée par des libéraux blancs, qu'il quitte en 1968 pour devenir le premier président de la  South African Students Organisation. En 1972, le symbole de la lutte  anti-apartheid entame les travaux pour les "programmes  de la communauté " à Durban. Son activisme donne des insomnies aux autorités sud-africaines. Un an plus tard, il est frappé d'un ordre de bannissement avec d'autres leaders. Il reste imperturbable. 

Obsédé qu'il est, il continue, à mener ses activités en vue de terrasser l'apartheid. En 1975, il fonde le Zimele Trust Fund, un fonds d'aide aux prisonniers politiques et à leurs familles, et le Ginsberg Educational Trust, organisme d'assistance aux étudiants noirs. Le leader de la Conscience noire fut incarcéré quatre fois. En 1974, il est accusé d'avoir violé son ordre de bannissement. Trois ans après, on lui  reproche d'avoir incité des témoins  Ã  modifier  leurs témoignages. 

C'est que des jeunes  avaient été  torturés par la police et contraints de signer des  aveux qu'ils  n'avaient pu lire. Steve n'ayant pas  apprécié cet état de chose leur avait conseillé  de révéler  au juge  l'exactitude  de ce qu'ils avaient  vécu. Il est mis  aux arrêts  pour l'ultime fois, avec  Peter  Jones, militant de la BPC, aussi  banni en août  1977. Le 12 septembre  de la même  année, après  16 jours de détention  sans procès, il décède à la prison  de Pretoria.

Mensonges

Pour éviter des manifestations populaires, les autorités sud-africaines se dédisent  sur l'origine de cette mort. C'est le cas de Jimmy  Kruger, ministre de la police,  qui affirme une chose et son contraire. Selon lui, Steve  est mort  suite à une grève de la faim de cinq jours, par la suite, il a succombé  Ã  ses blessures  qu'il aurait eues  lors d'un affrontement  avec la police de sécurité. Les médecins sont  mis à contribution  pour casser la stupeur et la révolte générales. "Perdant brusquement  le contrôle de lui-même, Steve aurait été blessé à la tête  alors qu'il tentait  d'envoyer une chaise  sur l'un de ses gardiens. Avant d'être maîtrisé  et emmené à l'hôpital  de la prison de Port Elisabeth, puis à celle de Pretoria où il devait décéder le 12 septembre" indique la version officielle. 

Pourtant, plusieurs mois plus tard,  l'enquête  révèle que Steve avait été  gardé nu dans sa cellule  pendant une grande partie  de sa détention  et enchaîné  aux mains et aux pieds. Il fut attaché  Ã  une  grille métallique  et soumis à un interrogatoire  pendant 22 heures consécutives au cours desquelles, il fut battu, torturé  et reçu plusieurs  coups à la tête  qui provoquèrent des lésions  fatales au cerveau. Lorsqu'il tomba dans le coma, Steve fut  jeté à l'arrière d'une Land-Rover  et emmené  Ã  Pretoria  sur une distance de 1200 km, où il mourut  quelques heures  après son  arrivée. 

A  la dimension de l'homme, des obsèques grandioses furent  organisées pour lui rendre un dernier hommage. Les dirigeants  sud-africains  de l’après  apartheid  ont réédité  vingt ans après. Nelson Mandela  a inauguré  une statue du leader du mouvement  de la Conscience noire. - AfricaLog

 

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