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Kadhafi: la CPI est une "nouvelle forme de terrorisme mondial"

Mar 29, 2009

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, président en exercice de l'Union Africaine (UA), a déclaré à des journalistes dimanche que la Cour pénale internationale (CPI) représentait "une nouvelle forme de terrorisme mondial".

"Il est connu que tous les pays du tiers-monde s'opposent à cette soi-disant Cour pénale internationale. A moins que tout le monde y soit traité également, ça ne marchera pas", a déclaré M. Kadhafi après une réunion avec les responsables de l'UA à Addis Abeba.

"C'est le cas maintenant. Cette cour est contre les pays qui ont été colonisés dans le passé et que (les occidentaux) veulent recoloniser. Il s'agit de la pratique d'un nouveau terrorisme mondial", a-t-il estimé.

"Il n'est pas juste qu'un président soit arrêté", a-t-il précisé en référence au mandat d'arrêt émis le 4 mars par la CPI contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour (ouest du Soudan).

"Si nous autorisons une telle chose, qu'un président soit arrêté et jugé, comme le président Béchir, nous devrions aussi juger ceux qui ont tué des centaines, des millions d'enfants en Irak et à Gaza", a souligné le Guide libyen.

L'UA a déjà à plusieurs reprises condamné la décision de la CPI, estimant qu'elle menaçait la paix au Soudan, tant au Darfour (région en proie à la guerre civile depuis 2003), qu'entre Khartoum et le Sud-Soudan.

Elle a entamé des démarches auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour que la décision de la CPI soit suspendue, conformément à l'article 16 du statut de Rome qui régit le fonctionnement de la Cour.

"Sur l'article 16, nous attendons juste que le sommet arabe de Doha (qui débute lundi) prenne une décision et nous ferons mouvement ensemble, parce que en ce qui nous concerne, nous avons déjà la décision du sommet" de l'UA de février, a indiqué Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA à la paix et la sécurité.

Le sommet de l'UA à Addis Abeba en février avait demandé la suspension des poursuites contre M. Béchir.

"Nous sommes en train de mettre en place une délégation de haut niveau qui ira à New York pour tenter d'influencer le Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il ajouté, soulignant que les Etats arabes et africains travailleront de concert sur ce dossier. - AFP