L'avocat de l'homme d'affaires français Vincent Bolloré a émis mercredi des "réserves" sur la "réalité" d'une convocation de son client comme témoin par la justice camerounaise à la suite d'une plainte pour "favoritisme et corruption" déposée par le groupe espagnol Progosa.
Dans une déclaration mercredi soir, Me Olivier Barratelli estime qu'il s'agit "d'une fausse information voulue pour une tentative de déstabilisation" contre le groupe dirigé par l'homme d'affaire français.
Dans un communiqué, le groupe Bolloré a "démenti" mercredi soir toute convocation, en assurant ne faire "l'objet d'aucune procédure judiciaire au Cameroun".
Me Barratelli émet en conséquence "les plus expresses réserves sur l'existence, la crédibilité et la réalité" de cette convocation.
A Yaoundé, une source judiciaire avait affirmé plus tôt que Vincent Bolloré était convoqué par la justice camerounaise pour être entendu comme témoin à la suite d'une plainte contre X pour "favoritisme et corruption" déposée par le groupe espagnol Progosa.
Fin 2006, le Français Jacques Dupuydauby, président du groupe de services logistiques portuaires espagnol Progosa, avait porté plainte contre X pour "favoritisme et corruption", estimant que le processus d'attribution, en 2003, pour 15 ans, du terminal à conteneurs du port autonome de la capitale économique Douala (PAD) à Bolloré, en association au danois Maerks, avait été truqué.
Progosa accuse le groupe Bolloré "d'avoir utilisé différentes manoeuvres dignes de la mafia", selon la plainte.
Pour Me Barratelli, "il est très improbable que la présidence de la République du Cameroun ou les instances judiciaires, qui ne s'en sont jamais ouvert, ni auprès du consortium, ni auprès du groupe Bolloré, aient pu adopter une telle position dès lors qu'à ce jour encore le consortium exploite, au mieux des intérêts économiques du Cameroun, le port de Douala".
"Les seuls soupçons sur la parfaite régularité des opérations économiques menées au Cameroun sont nourris et distillés par Jacques Dupuydauby" qui a "un intérêt personnel", ajoute-t-il, "à entretenir une vaine querelle et à mener une politique de déstabilisation à l'encontre du groupe Bolloré".
D'autres procédures judiciaires sont actuellement en cours entre les deux groupes, en Espagne, en France et au Cameroun.