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Communauté guinéenne de New York: le torchon brûle toujours

Apr 29, 2010

Malgré la rencontre des Guinéens de tous les bords le mardi 28 avril 2010 dans la
salle de conférence du consulat de l’Ambassade de Guinée à New York pour trouver une
solution à la crise qui sévit entre la commission de rédaction du statut et le
bureau de la Guica sortant, le torchon continue toujours de brûler.

Cette réunion, élargie aux représentants des quatre régions naturelles de la Guinée,
aux représentants des différentes associations et aux sages de la communauté, a été
placée sous la présidence de Mr. le Consul, l’éternel Babara Touré.

Après les salamecs d’usage et les remerciements, Mr. Babara rappellera les
circonstances dans lesquelles cette réunion a été convoquée et les raisons pour
lesquelles toutes les sensibilités régionales y ont été conviées.

Selon notre interlocuteur, l’infatigable Babara, c’est après plusieurs négociations
entre les jeunes « révolutionnaires » et les membres du Bureau de la GUICA, qui se
regardaient en chiens de faïence depuis le retour d’Amadou Sara, que l’initiative
a été prise de convoquer tous les protagonistes autour d’une même table pour tenter
de faire converger les positions qui sont aussi différentes que rigides.

En substance, le Consul dira ceci: « Je suis pris entre le marteau et l’enclume.
Amadou Sara est là, il est toujours le président de la communauté. Mais, le bureau
ne fonctionnant plus malgré les efforts de quelques éléments, des jeunes
volontaires, sans légitimité, ni mandat, se sont levés pour sauver une situation qui
a commencé à perdurer. Nous sommes donc ici aujourd’hui pour trouver un terrain
d’entende afin de pouvoir renouveler le bureau le plus rapidement que possible. Il
n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas s’entendre ». C’est sur ces mots que Mr.
Babara Touré déclarera le débat ouvert et passera la parole au Président de la
GUICA.

Amadou Sara exprimera sa gratitude à tous les Guinéens qui lui ont apporté leur
soutien matériel et financier durant la grande épreuve qu’il vient de subir et
remerciera la commission de rédaction pour son bon travail.

« Si j’ai tenu à être parmi vous ce soir, c’est de rabattre le caquais à ceux qui
disent que je ne voulais pas la tenue d’élection démocratique du nouveau bureau.
Soyez sûres et certains que je ne suis là que pour l’intérêt général, celui du
peuple qui m’a toujours fait confiance », déclarera Sara.

Après cette brève allocution d’Amadou Sara, le Président de la commission de
rédaction du statut, Demba Cissé fera un survol panoramique sur tout ce qui a été
fait depuis la mise en place de ladite commission jusqu’à aujourd’hui. Mais avant,
il tiendra à remercier Mr. Bangoura, Dr. Baldé, El hadj Koukolo et le président de
Manden n’ko, Moussadian Kourouma. Il louera également les efforts fournis par Amadou
Sara depuis qu’il est à la tête de cette organisation.

Selon Demba, la commission a commencé ce travail depuis novembre 2008. Tout a été
mis en œuvre pour que l’élection ait lieu le 20 décembre 2009. Mais après
consultation des leaders de la Haute Guinée, à savoir, le Doyen Mohamed Baro et
Bangaly Condé, il a été décidé de reporter l’élection à une date ultérieure.

De report en report, nous avons été finalement bloqués pendant un bout de temps par
l’instabilité politique en Guinée provoquée par le changement survenu au sommet de
l’Etat. « Maintenant comme la situation commence à se stabiliser, nous voulons que
l’élection du bureau ait lieu. Les urnes sont prêtes. Les bulletins seront faits dès
qu’on connaîtra les candidats. Déjà nous avons reçu un dossier de candidature, un
deuxième est en passe d’être déposé. C’est pourquoi nous souhaitons aujourd’hui
qu’ensemble, nous fixons une date d’élection», a-t-il ajouté.

Le Président de la commission conclura son allocution par des excuses qu’il
présentera aux sages pour les petits dérapages commis lors des échanges directs
et/ou à la radio.

Fernand Loua, au nom de la Guinée Forestière, posera une série de questions
embarrassantes, à savoir, qui a approuvé le statut ? De qui la commission tient-elle
sa légitimé et son mandat ?

C’est Mohamed Diallo (membre de la commission) qui aura l’épineuse tâche de répondre
à ces questions. D’abord il martèlera que le statut a été adopté en présence du vice
président du Bureau de la GUICA, Dr. Billy Nankouman Kéita et les représentants des
quatre régions naturelles. Ensuite, il précisera que la commission est venue
plusieurs fois rencontrer le Consul pour faire le compte rendu de leur travail.
C’est à ce niveau que Mr. Babara précisera avec vigueur, que l’ambassade n’a jamais
mandaté cette commission de faire ce travail. Ce sont des jeunes de bonne volonté
qui se sont engagés à combler le vide qui existait depuis que le bureau de la
communauté est devenu inactif. « J’ai toujours dit aux membres de la commission de
contacter le Bureau des Guinéens», dira-t-il.

Alors à Fernand d’enfoncer le clou. « Ce que la commission a fait, relève de la
morale, or pour faire la morale, il faut aller à la mosquée ou à l’église. En ce qui
concerne une communauté, tout doit être basé sur le droit ». Ne dit-on pas « Dura
lex sed lex » ?

Même son de cloche au niveau de la Haute Guinée. Son porte-parole Baba Sylla
remerciera la commission pour le travail réalisée, mais mettra en cause sa légitimé.
Aussi, contrairement à la commission, Baba Sylla proposera l’élection du bureau au
suffrage indirect. Chaque région naturelle élira cinq représentants qui composeront
le futur Bureau guinéen. Il appartiendra à ces vingt élus des 4 régions naturelles
d’élire le président de la communauté guinéenne. Ceci, pour éviter que ce soient
toujours les ressortissants de la même région qui préside aux destinées de la
communauté. Comme c’est le cas depuis la création de la GUICA, il y a à peu vingt
ans.

Le porte-parole de la moyenne Guinée quant à lui, regrettera le fait que le Fouta
n’ait pas reçu de copie du statut rédigé par la commission. Aussi, fustigera-t-il
les comportements désobligeants de certains jeunes à l’égard des vieux. C’est
pourquoi le vieux Barry lancera cette boutade ; « même si la souris boit de l’alcool
elle ne se couchera jamais sur le lit du chat ». Voudrait-il dire que quelque soit
le degré d’instruction des jeunes, ils ne devraient pas manquer du respect aux
vieux ? Certainement.

A l’issue de plusieurs interventions, deux positions se dégageront:
Les tenants de la première position reconnaissent la légitimité de la commission,
exigent la fixation d’une nouvelle date d’élection séance tenante, estiment que le
Bureau de la GUICA n’est plus légitime et souhaitent que l’ancien mode
d’élection soit maintenu, c’est-à-dire le suffrage universel direct.

Les tenants de la deuxième position, nient toute légitimité de la commission,
souhaitent la fixation de la date de l’élection après avoir trouvé un consensus, et
exigent le rétablissement de l’ancien Bureau dans tous ses droits pour organiser
l’élection. Car pour la haute Guinéen, Basse Guinée et la Guinée Forestière c’est
seul le Bureau sortant, représentant légitime de la communauté qui pourra organiser
une élection libre et transparente. Aussi, ces trois régions naturelles
seraient-elles pour un scrutin au suffrage universel indirect, c’est-à-dire
l’élection du président par les vingt représentants élus des 4 régions naturelles.
Vu, l’impossibilité de concilier les positions, Mr. Babara Touré proposera une
deuxième rencontre le mercredi 5 mai 2010 dans la salle de conférence de l’Ambassade
à partir de 16 heures précises à New York.

Sont conviés à cette réunion : Cinq membres du Bureau sortant, cinq représentants
de chaque région naturelle et cinq représentants de la commission de rédaction du
statut.

En dehors de quelques échauffourées provoquées par certains perturbateurs qui ne
représentaient aucune organisation, aucun autre incident n’était à signaler. On
peut dire alors que la réunion s’est déroulée dans une bonne ambiance.
Chapeau au Consul qui a pu canaliser les esprits qui s’échauffaient souvent.
Gare aux perturbateurs qui se présenteront à la prochaine réunion que le Consul a
qualifiée de technique !

Un reportage de Bangaly Condé « Malbanga »

 

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