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Ebola et pèlerinage à la Mecque

Aug 11, 2014
Ebola et pèlerinage à la Mecque

En dépit des dénégations et des mises en confiances des autorités, il est de plus en plus probable que l’accomplissement du 5ème pilier de l’Islam par les 7 200 candidats guinéens semblerait compromis. En tout cas pour 2014. En raison, avance-t-on, de la persistance de la fièvre hémorragique à virus Ebola. La mesure serait élargie aux ressortissants des deux autres pays du "bec du perroquet", que sont le Libéria et la Sierra Leone.

La mesure vise à interdire le visa d’entrée sur le territoire saoudien. La confirmation vient d’être donnée par le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Royaume d’Arabie saoudite en Guinée. Mohammed Ahmad Almaoad l’a signifié lors d’un point de presse.

Il a précisé qu’il s’agit de mesures préventives quand on sait qu’il y a quelque 12 millions de pèlerins venus du monde entier qui convergent vers les lieux saints de l’Islam en cette période, «C’est ce qui nous [les autorités saoudiennes ; NDLR] a amenés à prendre la décision de suspendre les visas "Hadj" et "Umra" pour les candidats guinéens à l’accomplissement de ce pilier de l’Islam. Et je le précise, cela c’est pour le bonheur du peuple de Guinée et celui du monde entier».

Après avoir regretté la décision, le diplomate saoudien s’est félicité de l’exemplarité «des relations» entre le Royaume wahhabite et la Guinée «depuis plus de cinquante ans». Mohammed Ahmad Almaoad exhorte cependant «les populations et les autorités des pays concernés à prendre cette décision dans ce contexte qui privilégie l’intérêt général».

Côté gouvernement guinéen, l’évidence semblait difficile à accepter, en ce sens que la pratique de l’Islam est majoritaire dans le pays. Et, accomplir ce pilier, est un rêve pour chaque musulman, notamment ceux du 3ème âge.

On se rappelle encore les propos du Ministre de la Coopération internationale en avril dernier : «La suspension des visas pour les pèlerins guinéens à destination des lieux Saints de l'Islam est préventive et temporaire».

A cette époque l’argument était tout simple et le Ministre Moustapha Koutoubou Sanoh rassurait «les futurs pèlerins guinéens de ne pas céder à la panique. D'abord, avait-il convaincu, Nous avons contacté les autorités saoudiennes. Elles nous ont rassurés en disant qu'il n'y a pas lieu de paniquer. Cinq mois nous séparent du grand pèlerinage. Nous prions la Clémence divine pour que le virus Ebola nous quitte d'ici-là».

A l’époque, l’autre argument était que «l'Arabie saoudite attend une certification de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour lever la suspension visant les pèlerins guinéens aux lieux saints de l'Islam».

Le Secrétaire général adjoint des Affaires religieuses a dû continuer à attendre le fameux "sésame" et en exprimant la "préoccupation" de son Département par rapport à la présence ou non des fidèles musulmans guinéens à la Mecque: «Ça préoccupe tous les fidèles guinéens». El hadj Aboubacar Fofana de poursuivre: «En tant que Secrétaire général adjoint, je n’ai pas encore reçu de rapport final [notification officielle de la part des autorités saoudiennes ; NDLR] pour dire que non, cette fois-ci, il n’y a pas de pèlerinage [pour les candidats guinéens ; NDLR]».

Il y a seulement, quelques jours, que tombait le "couperet saoudien". Et la mauvaise nouvelle a été donnée par le Ministre de la coopération internationale: «Compte-tenu de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit en Guinée, les autorités saoudiennes ont refusé d’accorder le visa aux pèlerins guinéens. Le gouvernement a tout fait pour les convaincre afin d’accorder le visa aux candidats en provenance de la Guinée».

Dr Moustapha Koutoubou Sanoh de faire un rappel des démarches menées par les autorités guinéennes auprès de celles saoudiennes: «Depuis avril, le gouvernement guinéen négocie avec l’Arabie saoudite pour la levée de la suspension. L’Etat a mené toutes les démarches. Mon dernier voyage en Arabie saoudite date du 28 juillet 2014. Nous espérions que les autorités saoudiennes allaient revenir sur leur décision».
Soulignant que «l’Arabie Saoudite attendait le quitus de l’OMS pour revoir la décision et permettre aux pèlerins guinéens d’effectuer le Hadj», le Ministre déclare que «Nous sommes allés jusqu’au bout. Il faut respecter la souveraineté de l’Arabie saoudite. Cette interdiction n’entamera en rien les relations entre les deux pays», soutient-il.

Hadja Aïssatou Bella Guissé, patronne de l’agence "Guinée voyages", se montre philosophe: «C’est dur. Si Dieu le veut bien, on va y aller. Mais, je pense que ce serait mieux que l’on se consacre sur ce qui est plus important, pour que notre population retrouve sa santé». Allusion à la présence de la fièvre hémorragique à virus Ebola dans le pays.

Surtout que l’OMS vient de demander aux des autorités guinéennes, dans le cadre de la lutte contre la fièvre hémorragique Ebola, à «déclarer l'Etat d'urgence» tout en soulignant qu’«Une réponse internationale coordonnée est considérée comme essentielle pour arrêter et faire reculer la propagation internationale d'Ebola».

D’où, le refus, à coup sûr, de l’Arabie saoudite d'octroyer des visas candidats des trois pays frappés par l’épidémie de la maladie afin d’éviter une propagation "planétaire" du virus maudit, Ebola lors du pèlerinage aux lieux saints de l'Islam.

AfricaLog.com

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