Ebola s’invite dans l’organisation du meeting de l’opposition
Aug 10, 2014
L’opposition veut coûte que coûte marquer des points auprès de l’opinion. En effet, après avoir reporté son «meeting géant» pour cause de deuil national suite à la mort de 34 jeunes sur une plage de Conakry, l’opposition vient d’annoncer le report, pour la seconde fois, de cette mobilisation qui du lundi 4 août, avait été remise au lundi 11 août 2014.
Elle avance comme prétexte, la présence de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui a pris des proportions de plus en plus inquiétantes. Elle se fait forte notamment, de l’annonce de l’OMS qui a recommandé aux trois pays fortement touchés par cette épidémie (Guinée, Libéria, Sierra Leone) à décréter l’Etat d’urgence afin de parer à cette maladie qui avoisine un bilan macabre de 1000 morts.
Il faut signaler que ledit meeting, avait déjà reçu la caution des autorités: «Pour le rayonnement de la démocratie, nous avons décidé d’autoriser le meeting de l’opposition». Mais, au regard de la réalité sanitaire que connait le pays, l’opposition a finalement reconsidéré sa décision d’organiser le meeting à la date du 11 août.
Le Porte-parole du Gouvernement soutient que «Nous sommes résolument déterminés à respecter les libertés constitutionnelles et le meeting que l’opposition va organiser en est une». Toutefois, Albert Damantang Camara de titiller la fibre patriotique de ses concitoyens de l’opposition: «Est-ce que le contexte s’y prête?», s’interroge-t-il avant de souhaiter que l’opposition veille «à ce que la collaboration avec les autorités administratives garantisse la sécurité et la santé des participants pendant ce meeting et notamment, les plus jeunes».
Le Chargé de communication du PEDN, membre du Comité d’organisation de cette manifestation, affirme que «l'opposition a reporté son meeting après la doléance formulée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) auprès des leaders».
De son côté, le Porte-parole de l’opposition républicaine, Aboubacar Sylla, a confirmé «le report à une date ultérieure en raison de la propagation de l'épidémie, qui est devenue une menace sécuritaire».
L’opposition non parlementaire, par la voix de Dr Faya Millimouno du Bloc libéral, annonce quant à lui, que «La décision d’organiser un meeting le 11 août à l’esplanade du stade du "28 septembre" a été prise en l’absence de l’opposition extraparlementaire qui avait suspendu sa participation aux activités de l’opposition dite républicaine. Elle conditionne son retour à la création d’une plateforme au sein de cette opposition», a-t-il souligné.
La démarche d’autres sensibilités de l’opposition extra-parlementaire est tout autre. Si l’opposition républicaine reproche au pouvoir le fait de pas être conséquent à travers un dialogue franc, un autre Porte-voix de la mouvance extra-parlementaire a surpris plus d’un. Il s’agit de Mohamed Lamine Kaba, leader du parti FIDEL. Ancien proche de l’opposant Alpha Condé, il était, jusqu’il y a peu, un opposant irréductible à l’homme. Au point de prendre la tête d’un mouvement qui ne voudrait pas voir le Président Alpha Condé solliciter un nouveau mandat à la tête du pays.
La surprise vient ainsi du changement de discours de Mohamed Lamine Kaba lorsqu’il estime: «Celui-là qui gère le pays, s’il est sur le mauvais chemin, on va le dissuader pour qu’il sache notre regard sur sa gouvernance. Un parti politique n’a pas le droit de refuser l’appel d’un citoyen guinéen surtout, quand c’est le Président [de la République; NDLR] qui nous a appelés». C’était au lendemain d’une récente audience que Mohamed Lamine Kaba a eue avec le Président Alpha Condé: «J’étais avec Alpha Condé, je l’ai beaucoup aidé dans l’opposition mais, aujourd’hui, nous ne sommes plus ensemble parce qu’il ne fait pas l’affaire des Guinéens». Toutefois, souligne-t-il: «Si Alpha Condé répond aux aspirations du peuple de Guinée, rien ne va nous empêcher de l’accompagner dans sa mission». Comprenne qui pourra ou voudra.
AfricaLog.com
