Dans un discours, le Général sékouba Konaté a invité les Guinéens à l’unité d’action, à l’entente et à la cohésion, pour respecter la date butoir du 27 juin 2010 et combler les attentes d’un peuple qui a renoué avec l’espoir.
Voici quelques extraits du Général sékouba Konaté lors de la cérémonie d'investiture des membres du CNT, ce 13 mars à Conakry
"Nous sommes réunis aujourd'hui encore pour poser un acte qui marque une volonté de démocratisation, voire de libération de notre pays de la violence et du désordre. Faire d'avance que notre pays avance dans le processus de la transition, de la démocratie, une quête permanente du peuple martyr de Guinée, éprouvé par de nombreuses années de lutte pour le bien-être matériel, moral, la liberté, la démocratie, jusqu'à ce jour, en fait trop d'occasions perdues. Comme si cela ne suffisait dans un passé récent encore, la Guinée a connu une grande tragédie, à la faveur des douloureux évènements du 28 septembre 2009, qui nous détermine davantage aujourd'hui à nous engager résolument pour une société de droit, de liberté, de tolérance. Je vous prie de bien vouloir observer une minute de silence à la mémoire de nos compatriotes qui, ce jour sombre de notre histoire, que nous regrettons pour toujours ont perdu la vie, ont perdu la vie dans des circonstances difficiles.
Mes pensées vont vers ces victimes innocentes dont le souvenir nous hante autant qu’ils nous condamnent à plus de lucidité et de sincérité dans l’exercice du pouvoir d’Etat, pourque plus jamais ça dans un pays profondément croyant et humaniste. Cette cérémonie pleine d'émotions pour chacun, et de fierté pour tous, se déroule à un moment où il n'y a plus l'ombre d'aucun doute que tout recul et tout retard sont exclus dans la mise en Å“uvre du programme et du calendrier de la transition.
La Guinée, notre pays, était ébranlée dans ses fondements et menacée dans son unité est encore débout et plus que jamais, maître à part entière de son destin. La crise politique et sociale que la Guinée a connue, a été le point de départ d'un véritable sursaut national qui a réuni et uni les Guinéens dans leur avenir et devenir communs. Chacun de nous a compris dans ce nouvel élan, que la Guinée sera ce que les Guinéens voudront qu’elle soit...! C’est une victoire de la raison sur la passion, de l’amour sur la haine, du dialogue sur la logique, c’est la victoire des Guinéens dont il faut saluer et souligner l’esprit civique, la maturité politique. Nous donnons une leçon d’histoire et posons les jalons essentiels d’un avenir sans nuage et mirage (...)
La transition est une chance pour la Guinée de changer les cours de son histoire et de son destin. Une opportunité pour les Guinéens de tourner définitivement la page de son passé sombre. Un passé de rancœurs et de rancune qui nous ont opposés de tout temps.
Il vous appartient dans les délais requis de doter votre pays d’une Constitution digne pour une fois qui ne soit ni dictée par des intérêts partisans, mais qui sera l’expression la plus achevée possible de la volonté de l’aspiration du peuple souverain de Guinée ...
Les textes et les lois qui nous gouvernent les années à venir, seront jugés pertinents. Le principal défi à relever est le temps. Respecter à la fois les accords de Ouagadougou et le vÅ“u des Guinéens de se doter dans les échéances définies, d’institutions légitimes, fortes issues du suffrage universel. Il nous faut hâter le pas pour être au rendez-vous du 27 juin prochain, date du premier tour de l’élection présidentielle. Un scrutin qui marquera la fin de la transition et le début d’un régime démocratique et légitime (... ) Il n’y a pas de démocratie sans démocrates et les élections ne suffisent pas à elles seules à instaurer la culture démocratique de celle de la paix. La paix, nous l’aurons en restant fidèles à l’engagement d’organiser des élections et de se retirer par la suite, de la vie politique et publique.
Le lieu est tout indiqué et le moment opportun pour dire à la face du monde, solennellement et fermement que ni moi, ni aucun autre acteur de la transition, quel que soit son niveau de responsabilité, les autorités qui l’encadrent ne doivent et ne peuvent se présenter aux prochaines élections. Je dis bien aucun responsable de la transition ne peut faire acte de candidature pour ces premières élections. Pour une question d’éthique et dignité. Aussi tout acteur de la transition devrait s’imposer l’obligation de réserver la stricte neutralité et impartialité durant tout son mandat.
La Guinée aura marqué la rupture avec son passé d’injustice, de frustration. C’est un pari ambitieux, mais ce n’est pas une mission impossible au regard de la volonté affichée par tous les intervenants dans le processus électoral... " – AfricaLog