La rupture semble désormais consommée entre les deux compagnons d’armes signataires de l'accord politique de sortie de crise à Ouagadougou. Le dimanche 7 Mars 2010, le général Konaté signe un décret nommant Tibou Kamara au poste de secrétaire général à la présidence sans l’accord du capitaine Dadis. C’est le début de la fin de la cohabitation au sommet de l’Etat.
Le capitaine convalescent a perdu le contrôle politique et militaire. Le commandant Claude Pivi, celui qui avait envoyé une « mission d’Etat » au Burkina Faso le chercher s’est reconverti en pro-Konaté. Dadis ne peut plus compter sur lui pour retourner la situation. L'entrée en scène de Alexandre Cécé Loua, ancien ministre des Affaires Etrangères, resté l'un des fidèles du capitaine Dadis, démontre que Dadis n’a plus l’intention de jouer sur l’échiquier politique.
Des tensions ont éclaté entre les camps opposés, pro-Dadis contre pro-Konaté lors de ce qui devait être les obsèques du capitaine Joseph « Makambo » Loua. Les pro-Dadis voulaient une cérémonie grandiose pour celui qui a sauvé la vie à Dadis le 3 décembre 2009 lors de la tentative d’assassinat par Toumba Diakité. Puisque la cérémonie prévue n’était pas à la hauteur de l’attente, les pro-Dadis ont décidé de ne pas procéder à l’inhumation à Conakry.
Dans l’évolution de la situation politique, le Premier ministre Jean-Marie Doré n’a pas l’intention de se présenter à l’élection présidentielle mais souhaite néanmoins utiliser les leviers de son poste pour des tractations.
Selon nos informations, Dadis passe beaucoup de temps à prier, retranché dans sa villa. Son souci n’étant plus de revenir aux affaires mais d’éviter une poursuite par la cour pénale internationale pour les massacres du 28 Septembre 2009.
Dadis compte sur l’aide du Premier Ministre Jean-Marie Doré mais ce dernier n’a pas une grande marge de manœuvre pour aller à la rencontre des partenaires de la communauté internationale puisque le général Konaté est en charge de « l’offensive diplomatique ». Qu’est ce que cela signifie ? En tout cas, on peut déduire que le général Konaté possède des aptitudes pour répondre à cette question.
Après le Burkina Faso, le capitaine Dadis ira où ? C’est « entre les mains de Dieu.» ? Comme le miraculé aimait répondre quand il s’agissait de se prononcer sur son intention de se présenter ou pas à l’élection présidentielle. – AfricaLog