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L’Etat guinéen condamné par un tribunal du pays

Dec 14, 2014
L’Etat guinéen condamné par un tribunal du pays

En août dernier, des ONG de défense des Droits humains exigeaient «la libération immédiate et inconditionnelle» de cinq officiers militaires détenus sans jugement depuis août 2011 à la Maison centrale [prison civile] de Conakry. Des militaires interpelés et détenus à la suite de l’attaque de la résidence privée de Kipé du Président Alpha Condé, dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011.

Ces organisations humanitaires avaient aussi, condamné «avec fermeté, l’indifférence notoire des autorités guinéennes face à la détention arbitraire et illégale» de ces militaires: le général Nouhou Thiam, le colonel Sadou Diallo, le lieutenant Kémo Condé, le lieutenant Mohamed Condé et l’adjudant Mohamed Kaba. Depuis cette date donc, ils attendent d’être jugés, en vain.

En effet, il est, par exemple, reproché au général Nouhou Thiam, le délit de «désertion»; quant au colonel Sadou Diallo, celui de «violation des consignes».

A la suite de ces ONG, c’est le Tribunal de Première Instance de Kaloum qui vient de se faire entendre en reprochant d’abord, à l’Etat guinéen, la «détention abusive» des deux infortunés puis, en le condamnant à verser cinquante millions (50 000 000) de francs guinéens à chacun de ces deux détenus, à titre de dommages et intérêts. Cela, en réponse à l’assignation de l’Etat par l’avocat de deux détenus (Nouhou Thiam et Sadou Diallo), Me Mohamed Traoré. Assignation qui remonte à mars dernier.

La grosse du Tribunal ressort «que la durée de la détention provisoire dépasse largement le maximum de la peine prévue par les articles 546, 547 et 601 du Code Pénal; dit que cette détention abusive est une atteinte grave à la liberté individuelle des susnommés».

Pour la défense, «Nous contestons cette décision du Tribunal». Me Mory Doumbouya du barreau guinéen, annonce, du coup, qu’il va interjeter appel: «Je ne suis pas d’accord et un recours immédiat sera déposé contre une telle décision. Lorsqu’une décision de ce genre tombe, le premier réflexe c’est d’exercer les recours possibles».

AfricaLog.com suit le dossier

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