La délégation du Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), qui séjourne en Guinée depuis le 19 mai dernier en vue d’évaluer l’enquête nationale en cours sur les tueries perpétrées par l’armée le 28 septembre 2009 à Conakry, a bouclé, ce vendredi dans la capitale guinéenne, sa seconde visite travail de trois jours, avec une note d’optimisme, appris APA auprès de la Cour.
Au cours de ce séjour, la mission du Bureau de la CPI s’est concertée avec les autorités judiciaires guinéennes afin de rassembler des informations sur les dernières évolutions de l’enquête nationale sur les événements du 28 septembre 2009.
"Il nous est apparu des avancées significatives dans l’enquête et la poursuite des responsables des crimes odieux commis contre les victimes guinéennes des événements du 28 septembre 2009" a indiqué le chef de mission, Amadi Bâ, ajoutant que les juges guinéens ont déjà auditionné plus de 200 témoins :
Se félicitant du ‘’bon travail’ accompli par les enquêteurs de la CPI de février à nos jours, le juge de la CPI poursuit que le travail se poursuit sur la base d’informations à la suite d’investigation par tous les moyens, verticalement et horizontalement.
"Nous ne sommes pas venus pour les conseiller ou pour interférer dans leur travail, mais nous sommes venus pour les écouter. En fonction de ce qu’ils nous diront, nous constaterons concrètement les actes posés. Mais pour l’instant, leur méthodologie nous rassure" a-t-il encore dit.
Le chef de mission de la CPI a affirmé qu’il y a eu deux personnes impliquées dans les massacres et qu’elles sont sous les verrous.
Il a toutefois invoqué le secret de l’instruction pour révéler leur identité.
Par ailleurs, il a promis que le Bureau du Procureur de la CPI poursuivra quotidiennement son mandat d’évaluation des différents actes posés par les magistrats guinéens en vue de rendre justice aux victimes du 28 septembre 2009 :
"Il faudra juger les responsables des crimes odieux commis le 28 septembre 2009, y compris les violences sexuelles" a-t-il insisté.
Le 28 septembre 2009, les forces de l’ordre avaient réprimé dans un stade de Conakry une manifestation pacifique de l’opposition radicale, hostile à la candidature de la junte militaire aux futures élections, faisant 156 morts et de nombreux blessés, dont des victimes de viols, selon les nations unies et d’autres organisations indépendantes.
Au lendemain de cette répression, qui avait été condamnée par toutes les organisations internationales, le Bureau du Procureur de la CPI avait annoncé l’ouverture d’un examen préliminaire de la situation guinéenne, sur la base d’informations selon lesquelles des crimes relevant de sa compétence auraient été commis en Guinée.
Le 17 février 2010, le Procureur adjoint de la Cour Pénale Internationale (CPI), la Gambienne Fatou Bensouda (sur la photo) avait effectué une première mission de travail de trois jours à Conakry, pour s’assurer que les crimes perpétrés en Guinée, le 28 septembre 2009, relèvent de sa compétence et que la justice guinéenne est en mesure de poursuivre et de punir les principaux accusés. - APA