Des centaines de femmes ont manifesté dans la région anglophone du Cameroun, vendredi, pour dénoncer les violences commises pendant des mois d'affrontements entre les forces gouvernementales et les séparatistes anglophones.
Les femmes, réunies dans un stade de Bamenda, ont réclamé un dialogue urgent sur la paix. Elles réclament de pouvoir sortir de la maison sans crainte pour aller au marché et aux champs, comme avant.
En chantant, en pleurant, en criant ou en priant, les femmes ont décrit le viol de leurs filles et le meurtre de membres de leur famille.
Les manifestantes ont dit qu'elles ne pouvaient rester silencieuses face au conflit, qui a provoqué la fuite de 200 000 personnes.
Les troubles liés aux séparatistes anglophones dans le sud-ouest et le nord-ouest du Cameroun, un pays majoritairement francophone, pourraient influencer l'issue des élections d'octobre. Le président Paul Biya, âgé de 85 ans et au pouvoir depuis 1982, est de nouveau candidat.
Le conflit s'est enflammé en 2016 lorsque des enseignants et des avocats se sont mobilisés pour exiger le respect des systèmes éducatifs et judiciaires anglophones dans la région. Leurs revendications ont mené à une répression gouvernementale et à l'émergence de séparatistes armés réclamant la création d'un pays anglophone distinct.
Les tensions se sont encore accrues jeudi à Bamenda, lorsqu'un directeur d'école et trois enseignants ont été enlevés par des hommes armés. - AfricaLog avec agence