Rapports d’audits du fonds koweitien et la vente d’Air GuinĂ©e | Alog News | www.africalog.com
home

Rapports d’audits du fonds koweitien et la vente d’Air GuinĂ©e

Jul 09, 2014
Rapports d’audits du fonds koweitien et la vente d’Air GuinĂ©e

Rapports d’audits concernant le fonds koweitien et la vente d’Air GuinĂ©e. L’actualitĂ© est Ă  la publication des rapports d’audits. Ainsi, aprĂšs la partie du rapport d’audit qui a fait place au dĂ©mantĂšlement du chemin de fer Conakry – Niger, AfricaLog propose dans la prĂ©sente mise on line, deux autres dossiers : le Fonds koweitien et la vente de la compagnie Air GuinĂ©e. Le premier met en exergue le rĂŽle jouĂ© par l’ancien Directeur du protocole d’Etat et le second, Cellou Dalein Diallo.
1 - Synthùse du rapport d’audit du fonds koweitien
Présenté par : Lanfia TOURE, Chef de mission(CASSSE)
Fodé Oumar TOURE (IGE) ; Ibrahima CAMARA (IGE) ; Sékou CONDE
Supervision : Dr. Ousmane KABA, Vice- président Chargé des Audits
Mars 2010
I- Contexte:
La Banque Centrale de la République de Guinée recevait en 1976 en placement de la Banque Centrale de Koweït un dépÎt de 15 000 000 $ US aux conditions ci-aprÚs :
- dépÎt à 02 ans, renouvelable sur accord des deux parties ;
- taux d’intĂ©rĂȘt, le taux du marchĂ© interbancaire international moins 1%.
Ce montant devait ĂȘtre virĂ© sur le compte de la BCRG ouvert dans les livres de la First national Citibank Ă  New York (confĂšre lettre n°572 du 24 Mai 1974 du Gouverneur de la BCRG).
A la date du 06 Juillet 2001 le compte présentait un solde de 23 478 687,27 USD, dont :
‱ Montant du principal 4 213 776,04 USD
‱ Montant des intĂ©rĂȘts 19 264 911,23 USD.
Ce solde a fait l’objet d’un accord de conversion de dette signĂ© le 16 Juillet 2001 entre le Gouvernement de la RĂ©publique de GuinĂ©e, le DĂ©biteur et la SociĂ©tĂ© Ashanti Capital Limited (SAG), le CrĂ©ancier. La dette est convertie en Francs GuinĂ©ens au taux de 28% de sa valeur nominale soit 6 574 032,23 Dollars US.
Le paiement des 6 574 032,23 Dollars US devrait dĂšs lors ĂȘtre effectuĂ© en deux tranches au taux de change de la BCRG le jour de l’opĂ©ration, soit :
a) 1 643 508 ,10 US$ aux échéances de Juillet et Août 2001.
b) 4 930 524,32 US$ en douze semestrialitĂ©s Ă©gales Ă  compter d’Octobre 2001.
Le rÚglement du créancier en devises était subordonné au paiement en Francs Guinéens effectué par le débiteur au compte de la Société Ashanti Goldfields de Guinée (SAG), seule entité du Groupe Ashanti Goldfields opérant en Guinée.
La SAG recevant ainsi le paiement en Francs Guinéens aurait charge de régler le créancier en devises étrangÚres.
Le remboursement devait s’effectuer en deux tranches telles qu’il suit :
- PremiĂšre tranche :
‱ Juillet 2001 : 821 754,05 USD
‱ AoĂ»t 2001 : 821 754,05 USD
Soit : 1 643 508,10 USD
- DeuxiÚme tranche : A rembourser en douze semestrialités égales et successives.
‱ PremiĂšre Ă©chĂ©ance Octobre 2001 : 410 877,03 USD
‱ Derniùre tranche Avril 2007 : 410 877,03 USD.
Soit 4 930 524,32 USD.
La Direction Nationale du Trésor a procédé à un paiement de 6 574 032,42 USD dont :
- 4 108 771,24 USD Ă  ECOBANK ;
- 821 753,08 USD Ă  la SGBG et
- 1 643 753,08 USD en titres Ă©mis Ă  l’ordre de l’Ashanti Capital Limited endossĂ©s Ă  Ashanti Services Limited au montant de 2 160 000 000 GNF.
Le détail de ces paiements est présenté dans le tableau ci-dessous : N° DND Encaissé à Ecobank Encaissé à SGBG Retenue ă la source
N°eng. Montant
1 1 080 000 000 1 080 000 000
2 452/01 1 620 498 986 1 620 498 986
3 361/03 2 446 772 714 2 260 154 456 186 618 258
4 254/04 2 095 475 250 2 095 475 250
5 168/05 1 559 689 206 1 470 375 682 89 313 524
6 305700002 1 080 000 000 1 080 000 000
7 314800008 1 080 000 000 1 080 000 000
8 131/06 3 500 672 296 3 500 672 296
9 560/06 2 299 678 737 2 124 279 511 175 399 226
10 127/07 1 273 718 793 1 273 718 793
Total 18 036 505 982 15 964 675 996 1 620 498 986 451 331 000
NB : Notons que sur le montant total de 18 036 505 982 GNF payĂ©s au titre du remboursement de la dette convertie, il a Ă©tĂ© retenu Ă  la source au titre du prĂ©lĂšvement forfaitaire le montant de 451 331 000 GNF pour lequel aucune quittance n’a Ă©tĂ© fournie par le trĂ©sor.
Les paiements faits par titres et pour lesquels aucune justification n’a Ă©tĂ© fournie portent sur :
- L’échĂ©ance d’Octobre 2003 : 410 877,03 USD
- L’échĂ©ance d’Avril 2004 : 410 877,03 USD
Soit 821 754,06 USD.

‱ Le montant de 1 620 498 986 GNF a Ă©tĂ© virĂ© au compte n° 35 137 – 005-107 ouvert Ă  la SGBG au nom de la SAG conformĂ©ment Ă  l’accord de conversion. La SAG a payĂ© l’équivalent de ce montant soit 821 754,04 USD au compte n° 301. 4586 de Goldplan Management Services Limited ouvert dans les livres de la BANK JULIUS BAER & CO LTD en Suisse.

‱ Le montant de 15 964 675 996 GNF a Ă©tĂ© virĂ© au compte n° 100 103 501-10-13 ouvert dans les livres de ECOBANK au nom de la SociĂ©tĂ© Ashanti Services Limited et utilisĂ© comme suit :
N° Bénéficiaires Montants Observations
1 Idrissa Thiam 9 617 000 000 ChĂšques Ă©mis Ă  son ordre
2 Sergent Almamy Conté 1 060 000 000 ChÚques émis à son ordre
3 Lansana Bissiri Camara 160 000 000 ChĂšques Ă©mis Ă  son ordre
4 Mohamed Diakhabi 68 000 000 ChĂšques Ă©mis Ă  son ordre
5 SĂ©kou Mouctar Camara 100 000 000 ChĂšques Ă©mis Ă  son ordre
6 ChÚques non communiqués 4 956 117 448 émis par I. Thiam
7 Solde du compte au 30/09/09 3 558 548
Total 15 964 675 996
II -Observations de l’audit:
II-1 : Sur la revue documentaire:
Hormis les correspondances Ă©changĂ©es entre la Banque Centrale de la RĂ©publique de GuinĂ©e (BCRG), le MinistĂšre de l’Economie et des Finances, la SociĂ©tĂ© Ashanti Goldfield de GuinĂ©e, la Gold plan Management Services Limited et la Kuwait Investiment Authority, la mission n’a pas accĂ©dĂ© Ă  la convention primaire portant sur le dĂ©pĂŽt de la Banque Centrale du KoweĂŻt Ă  la BCRG.

Sur l’Accord de Conversion de Dette, la mission observe que :
- L’opportunitĂ© du rachat de la dette n’a pas Ă©tĂ© prouvĂ©e par le Ministre de l’Economie et des Finances Ă  l’époque.
Le prĂ©alable Ă©tant que l’accord de conversion devait ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ© du protocole de cession officielle de la crĂ©ance de Koweit Investment Authority Ă  Goldplan Management Service Limited. A dĂ©faut de ce protocole, le Ministre de l’Economie et des Finances n’avait pas le droit de rembourser un quelconque autre crĂ©ancier.
- L’accord est signĂ© entre Monsieur Cheick Amadou Camara, Ministre de l’Economie et des Finances, au nom du Gouvernement GuinĂ©en et Monsieur Ibrahima Danso dit « reprĂ©sentant autorisĂ© » d’Ashanti Capital Limited. La copie de cet accord communiquĂ©e Ă  la mission ne comporte pas de cachet des deux reprĂ©sentants.

- Les autres partenaires visĂ©s n’ont pas signĂ© l’accord, notamment la Kuwait Investment Authority, la Gold plan Management Services Limited, la sociĂ©tĂ© Ashanti Goldfields de GuinĂ©e (SAG) et la BCRG.

- La fausse opération montée se résume alors au virement de Francs Guinéens par le Trésor public sur le compte de la Société Ashanti Goldfields de Guinée et de la Société écran Ashanti Service Limited qui payeront à leur tour les montants détournés aux bénéficiaires locaux et étrangers.

- Le changement de domiciliation bancaire a Ă©tĂ© rendu possible par la signature le mĂȘme jour et par les mĂȘmes auteurs d’une seconde version de l’accord de conversion de dette au seul motif, ce fallacieux changement de domiciliation bancaire fait Ă  dessein pour permettre Ă  monsieur THIAM de soustraire d’importants deniers publics.

- Le MinistÚre des Affaires EtrangÚres a été indiqué contre toute logique comme siÚge de la dite Société Ashanti Services Limited.

- Aucun agrĂ©ment ni statut de cette sociĂ©tĂ© n’a Ă©tĂ© versĂ© au dossier Ă  l’ouverture du compte Ă  ECOBANK, ceci en violation des dispositions en vigueur dans cette banque.
75

- L’ouverture du compte bancaire n° 100 103 501-10-13 Ă  ECOBANK a Ă©tĂ© effectuĂ©e au nom de la SociĂ©tĂ© Ashanti Services Limited sur la base du certificat de rĂ©sidence, la copie de la carte d’identitĂ© nationale de Mr Idrissa Thiam GĂ©rant de ladite sociĂ©tĂ© et un « Plein Pouvoirs » dit donnĂ© par Goldplan Management Service Limited.

- Ledit Plein Pouvoirs a Ă©tĂ© reconnu par Mr Idrissa Thiam comme un faux document utilisĂ© pour la circonstance afin de faciliter l’ouverture du compte Ă  ECOBANK et de faire les dĂ©caissements au bĂ©nĂ©fice de personnes physiques.

II-2 : SUR LES PAIEMENTS :
- Les titres d’Etat n° 7325 Ă  7541 Ă©mis le 08 Aout 2002 avec pour Ă©chĂ©ance le 30 Octobre 2002 au bĂ©nĂ©fice de Ashanti Capital limited ont Ă©tĂ© encaissĂ©s Ă  ECOBANK et servi Ă  l’ouverture du compte n°100 103 501-10-13 au nom d’Ashanti Services Limited.

Ce compte a Ă©tĂ© alimentĂ© par l’encaissement des titres d’Etat ainsi qu’il suit :
‱ Le 02/01/03 pour 1 080 000 000 GNF
‱ Le 26/02/03 pour 1 080 000 000 GNF
‱ Le 28/05/03 pour 1 080 000 000 GNF.

Ces opĂ©rations sont Ă  la base de la substitution du compte de l’ECOBANK au compte de la SGBG. Ce qui a Ă©galement permit l’encaissement illĂ©gal de tous les autres fonds engagĂ©s par les services techniques du MEF sous l’ordre du Ministre ; A savoir : la DNIPD et la DNTCP via la BCRG.
Les titres Ă©mis au TrĂ©sor sont au bĂ©nĂ©fice de personnes physiques identifiĂ©es qui n’ont aucun lien avec le crĂ©ancier ni avec les projets visĂ©s dans l’accord. Le numĂ©ro du compte bancaire portĂ© Ă  la main et initiĂ© par le ministre des finances a Ă©tĂ© transmis Ă  l’ECOBANK via la BCRG. Cet acte a Ă©tĂ© la pierre angulaire du dĂ©tournement des fonds. Ce qui a permis d’alimenter le compte n° 100 103 501-10-13 ouvert Ă  ECOBANK au bĂ©nĂ©fice de Idrissa THIAM en lieu et place du compte n°35 137 – 005-107 ouvert Ă  la SGBG au nom de Ashanti Capital Limited (SAG)
 Ainsi, les autres encaissements en cause sont les suivants :
‱ Le 8/06/04 pour 2 260 154 456 GNF
‱ Le 17/01/05 pour 2 095 475 250 GNF
‱ Le 12/07/05 pour 1 470 375 692 GNF
‱ Le 16/05/06 pour 3 500 672 296 GNF
‱ Le 2/02/07 pour 2 124 279 511 GNF
‱ Le 8/10/07 pour 1 273 718 793 GNF
‱ Total partiel : 12 724 675 998 GNF

Seul le paiement de 1 620 498 986 GNF soit l’équivalent de 821 754,04 $ suivant l’engagement n°452 de la Direction nationale des Investissements Publics et de la Dette a Ă©chu au compte visĂ© de la SAG conformĂ©ment aux clauses de premier accord de la mĂȘme date.
Ces engagements opĂ©rĂ©s Ă  la Direction Nationale de la Dette Publique couvrent l’échĂ©ancier. Le solde dĂ» Ă  ce jour est Ă©gal au montant des prĂ©lĂšvements forfaitaires de 451 331 000 GNF. Les services de la dette n’étant pas imposables, ce prĂ©lĂšvement autant anormal a seulement le don de ne pas ĂȘtre un dĂ©caissement effectif.
- Les chĂšques Ă©mis sur le compte n° 100 103 501-10-13 ouvert dans les livres de l’ECOBANK sont tous signĂ©s de Monsieur Idrissa Thiam GĂ©rant de la sociĂ©tĂ© comme indiquĂ© au carton d’ouverture de compte « signe seul ».

- Les chĂšques Ă©mis sur le compte n° 100 103 501-10-13 sont tous au bĂ©nĂ©fice de personnes identifiĂ©es qui n’ont aucun lien avec le crĂ©ancier ni avec les projets visĂ©s dans l’accord.

- Le MinistĂšre de l’Economie et des Finances et la BCRG n’ont pas Ă©tĂ© Ă  mesure de prouver l’extinction de la dette de KoweĂŻt Investment Authority.

- Face Ă  Goldplan Management Services Limited, soit disant crĂ©ancier assignataire de la dette convertie, le solde dĂ» par le dĂ©biteur (Etat GuinĂ©en) est de 5 752 278,40 $. Vu l’inopportunitĂ© de la conversion de la dette, Golplan ne pouvait pas rĂ©clamer le paiement de ce solde. A ce jour il n’est pas Ă©vident donc que cette dette soit Ă©teinte.

II-3 Sur le service fait:
L’emploi des produits de la conversion de la dette (confĂšre point 4 ) est un amalgame insĂ©rĂ© dans l’accord sans aucune signification par rapport aux obligations des diffĂ©rentes parties. Cette conversion de dette ne gĂ©nĂšre aucun produit destinĂ© Ă  financer un quelconque investissement de la SociĂ©tĂ© Ashanti Goldfields de GuinĂ©e (SAG) sur le site Ă  Siguiri.
Il s’agissait tout juste pour la SAG de verser au crĂ©ancier des devises Ă©trangĂšres contre les Francs GuinĂ©ens reçus du TrĂ©sor.
L’accord de conversion est disponible au ComitĂ© d’Audit en deux versions (la premiĂšre domiciliĂ©e Ă  SGBG et la deuxiĂšme Ă  ECOBANK).
III – Conclusions:
Suite Ă  la procĂ©dure contradictoire Ă  laquelle ont participĂ© toutes les personnes concernĂ©es par le dossier, voir ci-joints les diffĂ©rents procĂšs-verbaux d’audition et les attestations, il ressort de nos travaux que les accords de conversion de la dette signĂ©s le 16 Juillet 2001 entre la SociĂ©tĂ© Ashanti Capital Limited et le MinistĂšre de l’Economie et des Finances n’étaient pas opportuns, ils ont servi Ă  donner une base vraisemblablement lĂ©gale Ă  des dĂ©marches ayant conduit Ă  d’importants dĂ©tournements de fonds publics.
Il s’agit notamment :
a) De la signature d’un accord de conversion de dette qui n’engage pas toutes les parties concernĂ©es par:
-Mr Cheick Amadou Camara Ministre de l’Economie et des Finances ;
-Mr Ibrahima Danso, représentant délégué de la Société Ashanti Capital Limited.
b) Du changement opĂ©rĂ© par le biais d’un second accord de conversion signĂ© le mĂȘme jour et par les mĂȘmes signataires, de la domiciliation bancaire des paiements Ă  faire au crĂ©ancier, en lieu et place du compte bancaire n°35 137 – 005-107 ouvert Ă  la SGBG comme indiquĂ© dans l’accord ; les paiements ont Ă©tĂ© faits au compte bancaire n°100 103 501-10-13 ouvert dans les livres de ECOBANK.

Sont solidairement et individuellement responsables de cette facilitation de la fraude, les personnes suivantes au moment des faits :
- Mr Cheick Amadou Camara Ministre de l’Economie et des Finances ;
- Mr Idrissa Thiam employé au service du Protocole au MinistÚre des Affaires EtrangÚres ;
- Mr Ibrahima Danso, représentant délégué de la Société Ashanti Capital Limited.
- La direction gĂ©nĂ©rale de l’ECOBANK pour avoir permis pour des raisons commerciales l’ouverture d’un compte sans support sur lequel sept ans durant d’importants retraits (plus de 16 Milliards GNF) ont Ă©tĂ© faits au prĂ©judice de l’Etat. Ce dĂ©rapage a Ă©tĂ© reconnu par M. HABA conseillĂ© juridique de la banque au nom de sa direction.

c) De l’utilisation d’un faux document dit le « Plein Pouvoirs » pour ouvrir un compte bancaire au nom de la SociĂ©tĂ© Ashanti Services Limited, sociĂ©tĂ© fictive non immatriculĂ©e au Registre de commerce GuinĂ©en.

Sont solidairement et individuellement responsables de cette irrégularité les personnes suivantes au moment des faits:
- Mr Cheick Amadou Camara Ministre de l’Economie et des Finances ;
- La direction gĂ©nĂ©rale de l’ECOBANK ;
- Mr Idrissa Thiam employé au service du Protocole au MinistÚre des Affaires EtrangÚres au moment des faits et qui a déclaré avoir été instruit à cet effet par la Haute Autorité;
- Mr Ibrahima Danso, représentant délégué de la Société Ashanti Capital Limited.

d) Du non respect des conditions d’ouverture de compte pour les sociĂ©tĂ©s (Statuts, immatriculation au registre de commerce).

Sont responsables de cette facilitation Ă  la fraude les personnes suivantes :
- La direction de l’ECOBANK ;
- Mr Idrissa THIAM Directeur du Protocole au MinistĂšre des Affaires EtrangĂšres ;

e) De l’émission de titres d’Etat au bĂ©nĂ©fice de crĂ©anciers fictifs pour permettre le dĂ©tournement de fonds publics au bĂ©nĂ©fice de personnes physiques. Sont responsables individuellement et solidairement de cette fraude, les personnes suivantes au moment des faits :
- Mr Cheick Amadou Camara Ministre de l’Economie et des Finances au moment des faits.
- Mr Ibrahima Danso, représentant délégué de la Société Ashanti Capital Limited.

f) Du recel de fonds publics détournés, les responsables de cette irrégularité partagent la charge, ce sont :

- Mr Ibrahima Danso, représentant délégué de la Société Goldplan ;
- Idrissa Thiam et les bénéficiaires à ses dépends des chÚques tirés ;
- La direction de l’ECOBANK.
g) En consĂ©quence et sauf preuve du contraire, la mission estime que les malversations sus identifiĂ©es n’engagent pas formellement les cadres des services techniques Ă  savoir : les Directions Nationales des Investissements Publics et de la Dette, du TrĂ©sor, du Budget, du ContrĂŽle Financier et de la Banque Centrale. Les instructions leurs ont Ă©tĂ© matĂ©riellement transmises par voie d’autoritĂ© sans possibilitĂ© pour eux d’apprĂ©cier les opportunitĂ©s et la rĂ©gularitĂ© de telles dĂ©penses sur la chaĂźne du MEF.
h) Il en dĂ©coule que malheureusement, en plus des dommages subis par le trĂ©sor public, il n’est pas encore Ă©vident qu’à ce jour la GuinĂ©e se soit libĂ©rĂ©e d’une dette qui court depuis plus de 30 ans vis-Ă -vis d’un partenaire aussi gĂ©nĂ©reux qu’est la Kuwait Investment Authority.

Les fonds dĂ©tournĂ©s identifiĂ©s par la mission s’élĂšvent Ă  42 731 210 730 GNF correspondant Ă  6 574 032,42 USD montant global de l’accord de conversion dont :
- 1 620 498 986 GNF soit l’équivalent de 821 754,04 $ virĂ©s au compte n° 35 137 – 005-107 ouvert Ă  la SGBG au nom de la SAG et entiĂšrement payĂ©s Ă  Goldplan ;
- 16 416 006 996 GNF soit l’équivalent de 5 752 278,38 $ virĂ©s au compte n° 100 103 501-10-13 ouvert dans les livres de l’ECOBANK au nom d’Ashanti Services Limited.

Les autorités de la BCRG doivent à présent apporter toute la lumiÚre sur la situation actuelle dans leurs livres du dépÎt de Kuwait Investment Authority.
En outre, la mission recommande l’audit gĂ©nĂ©ral des services de la dette au regard des constats et rĂ©vĂ©lations sur le dossier appelĂ© communĂ©ment Fonds Koweitien afin de qualifier davantage la chaine des dĂ©penses du MEF.
Conakry, le 09 Mars 2010
Fodé Oumar TOURE
2 - SynthĂšse du rapport d’audit des comptes et des procĂ©dures de cession des actifs d’air GuinĂ©e
Réalisé par : COULIBALY Mamadou Salifou (IGE) ; CAMARA Lamine (IGE)
CAMARA Siaka (IGF) ; BLEMOU Francis (CASSSE)
Supervision : Dr Ousmane KABA, Vice Président, chargé des Audits
FĂ©vrier 2010
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE République de Guinée

Note de synthĂšse:
En exĂ©cution de la mission qui nous a Ă©tĂ© confiĂ©e et conformĂ©ment aux termes de l’ordre de mission n° 004/CASSSE/CNDD/2009 du 15 septembre 2009, nous Mohamed Salifou Coulibaly inspecteur des affaires administratives et financiĂšres, Francis BlĂ©mou ISFC membre du CASSSE, Siaka Camara inspecteur des finances, avons Ă©tĂ© commis Ă  procĂ©der Ă  l’audit des procĂ©dures de cession d’une partie des actifs d’Air GuinĂ©e Ă  un opĂ©rateur Ă©conomique guinĂ©en.
Nous avons menĂ© nos diligences conformĂ©ment aux normes d’audit gĂ©nĂ©ralement admises au plan national et international, en harmonie avec les Actes Uniformes de l’OHADA.
Un audit consiste Ă  examiner par sondage, des Ă©lĂ©ments probants justifiant les donnĂ©es contenues dans des comptes ou dans des situations pĂ©riodiques retraçant l’historique des donnĂ©es comptables et financiĂšres.
DILIGENCES:
Nos diligences ont consisté :
1° Ă  la collecte des documents et informations nĂ©cessaires Ă  l’accomplissement de notre mission ;
2° au dĂ©pouillement et Ă  l’analyse des documents collectĂ©s ;
3° aux investigations menées sur le terrain.
RĂ©sultat de nos travaux:
Nos travaux de contrĂŽle, de vĂ©rification et d’analyse des documents et informations reçus nous donnent une base raisonnable pour exprimer nos opinions contenues dans ce rapport.
En effet, le résultat de nos travaux porte essentiellement sur sept aspects de la convention de cession à savoir :
_ L’importance quantitative des actifs cĂ©dĂ©s, des infrastructures et installations qui ont fait l’objet d’un contrat commercial et de bail,
_ Les biens acquis en dehors de la convention de cession et consécutifs aux manoeuvres frauduleuses du cessionnaire
_ La valeur des actifs cédés, ainsi que les loyers et les redevances des infrastructures baillées,
_ Les paiements effectués par le cessionnaire,
_ Le solde restant du à l’Etat et
_ La valeur marchande des actifs détournés par le cessionnaire
_ Les responsabilités sur les opérations de cession
1. L’importance des Actifs cĂ©dĂ©s, des infrastructures et installations ayant fait l’objet de bail :
(a) Les actifs cédés comprennent :(Article 1 de la convention de cession)

. Un Boeing 737-200 ;
. Un Dash 7 ;
. Un important stock de piĂšces de rechange.
(b) Les infrastructures et installations, objet de la convention comprennent :

. Un immeuble abritant le siĂšge de l’ancienne Compagnie Air GuinĂ©e ;
. Un terrain de 1796,94 MÂČ donnĂ© en bail Ă  construction ;
. Les ateliers et garage situĂ©s Ă  l’aĂ©roport de Gbessia Conakry ;
. Les immeubles appartenant Ă  la Compagnie et situĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du pays.
(b.1)- Le contrat commercial :
La Convention de cession est signĂ©e le 18/07/2002 entre la RĂ©publique de GuinĂ©e, reprĂ©sentĂ©e par Messieurs Cellou Dalein DIALLO et Cheick Ahmadou CAMARA, respectivement Ministre des Transports et des Travaux Publics et Ministre de l’Economie et des Finances Ă  l’époque des faits, et Air GuinĂ©e Express, reprĂ©sentĂ©e par Mr Mamadou SYLLA, PDG du Groupe Futurelec.
Le 04/09/2002, la Direction Générale du Patrimoine Bùti, représentée par Mr Mamadou Kobro BANGOURA, Signait un contrat commercial avec Air Guinée Express, représentée par Mr Mamadou SYLLA, PDG de Futurelec S.A.
Par ce contrat commercial, la Direction GĂ©nĂ©rale donnait Ă  louer Ă  Air GuinĂ©e Express, un bĂątiment R+1 et un bĂątiment Ă  rĂ©ez de chaussĂ©e avec cour d’une superficie de 1.163,98mÂČ pour usage de bureaux au Quartier Almamya Commune de Kaloum, ville de Conakry, Ă  compter du 1er Septembre 2002.
Selon l’article 4 dudit contrat commercial, les loyers des deux bñtiments coutaient 2000 000 GNF par mois.
MalgrĂ© ce loyer dĂ©risoire, Air GuinĂ©e Express n’a pu payer que 11 mois sur les 26 qu’a durĂ© le contrat commercial, soit 15 mois de loyers impayĂ©s.
Force est de constater que les 15 mois des loyers impayĂ©s n’ont provoquĂ© aucune rĂ©action de la part du bailleur, reprĂ©sentĂ© par la Direction Nationale du Patrimoine BĂąti public.
Ce silence coupable est contraire aux termes de l’article 7 du contrat de bail qui dit, citation : « A dĂ©faut du paiement d’un terme de loyer Ă  son Ă©chĂ©ance comme en cas d’inexĂ©cution de l’une des clauses ci-dessus et un mois aprĂšs une mise en demeure restĂ©e infructueuse, le prĂ©sent contrat sera rĂ©siliĂ© de plein droit
 », Fin de citation.
(b.2)- Le bail Ă  construction :
Le 23/08/2004, il est conclu un bail Ă  construction entre l’Etat GuinĂ©en, reprĂ©sentĂ© par le Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mr Blaise OUO FOROMO et le Directeur National des Domaines et du Cadastre, Mr ZAOU GUILAVOGUI, et le Groupe Futurelec, reprĂ©sentĂ© par Mr Mamadou SYLLA.
Ce contrat de bail stipule en son article 3 : Le prĂ©sent bail est fait avec les charges et conditions suivantes que le preneur s’oblige formellement Ă  exĂ©cuter. L’alinĂ©a 6 de cet article prĂ©cise : DĂ©marrer les travaux dans un dĂ©lai maximum de un(1) an Ă  compter de la date de signature du prĂ©sent bail, celui de la mise en valeur dĂ©finitive Ă©tant fixĂ© Ă  trois (3) ans.
Article 4 : Faute de déférer aux charges ci-dessus spécifiées, le bailleur pourra faire prononcer en justice, la résiliation du bail aprÚs une mise en demeure notifiée au preneur en la forme administrative demeurée sans effet au domicile élu.
L’article 4 ci-dessus est clair pour la protection du patrimoine de l’Etat vis-Ă -vis du mauvais bailleur, mais malheureusement les reprĂ©sentants du bailleur sont restĂ©s muets et aveugles devant les violations des articles 3 et 4 du contrat de bail.
Le contrat de bail est signĂ© en effet le 23/08/2004. Le dernier dĂ©lai pour la mise en valeur dĂ©finitive des lieux baillĂ©s Ă©tait fixĂ© en Aout 2007. Selon les termes de l’article 3 alinĂ©a 6, le dĂ©lai d’un an Ă©tait donnĂ© au preneur pour le dĂ©but des travaux de mise en valeur.
Nos investigations sur les lieux ont rĂ©vĂ©lĂ© qu’aprĂšs cinq (5) ans, depuis la date de signature du contrat de bail, les bĂątiments baillĂ©s sont restĂ©s tels qu’ils Ă©taient au moment de la signature du contrat de bail.
Deux ans se sont Ă©coulĂ©s depuis la date d’expiration du dĂ©lai de mise en valeur dĂ©finitive.
Dans ces conditions et selon les termes de l’article 4 ci-dessus du contrat de bail, le preneur a perdu à date, le droit de jouissance du bail depuis plus de deux (2) ans.
2. Les biens acquis en dehors de la convention de cession et consĂ©cutifs aux manƓuvres frauduleuses du cessionnaire :
(a) Deux moteurs d’avion laissĂ©s en gage en IsraĂ«l
Nos investigations ont rĂ©vĂ©lĂ© qu’en dehors des actifs acquis sur cession aux conditions inappropriĂ©es, le cessionnaire aurait laissĂ© en gage en IsraĂ«l, deux (2) moteurs de la Compagnie Air GuinĂ©e.
La valeur gagĂ©e de ces deux moteurs serait de 550 000 USD. Ce gage serait consĂ©cutif au non paiement de la facture de rĂ©vision du Boeing 737-200, avant l’enlĂšvement de l’avion par le cessionnaire.
(b) Deux groupes électrogÚnes détournés par le cessionnaire
Selon les informations reçues des anciens dirigeants de la Compagnie Air GuinĂ©e qui ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ  auditionnĂ©s, au moment de l’entrĂ©e en jouissance de la convention de cession, le cessionnaire a enlevĂ© dans l’enceinte des ateliers de l’ancienne Compagnie Air GuinĂ©e deux grands groupes Ă©lectrogĂšnes neufs de 75 KVA. La destination de ces deux groupes Ă©lectrogĂšnes serait restĂ©e inconnue des travailleurs de la Compagnie. Ces deux engins ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s par la mission, Ă  USD 25 000 l’un, soit USD 50 000 pour les deux.
3. La valeur des actifs cédés :

L’ensemble des actifs ci-dessus citĂ©s ont Ă©tĂ© cĂ©dĂ©s Ă  un prix forfaitaire d’USD 5 000 000, Payables de surcroit par tranches.
4. Les paiements effectués par le cessionnaire :

MalgrĂ© la valeur dĂ©risoire des actifs cĂ©dĂ©s, nos investigations sur le terrain ont rĂ©vĂ©lĂ© qu’à date, aussi avantagĂ© qu’il Ă©tait dans cette opĂ©ration de cession, le cessionnaire Air GuinĂ©e Express, reprĂ©sentĂ© par Mr Mamadou SYLLA, n’a pu payer en tout et pour tout qu’un montant de USD 1 291 406.
5. Solde restant du Ă  l’Etat par le cessionnaire Air GuinĂ©e Express :
Le solde du par le cessionnaire tient compte d’une part, de la valeur des actifs cĂ©dĂ©s et, d’autre part, des dettes sur les redevances et les loyers consommĂ©s, depuis la date d’entrĂ©e en vigueur de la convention de cession jusqu’à nos jours.
En opposant d’une part la valeur totale des biens acquis par Air GuinĂ©e Express aux montants payĂ©s, et, d’autre part les loyers et redevances dus, et les loyers et redevances payĂ©s, il se dĂ©gage le solde ci-aprĂšs en faveur de l’Etat :
A/ Créances consécutives à la cession des actifs
Montant total des crĂ©ances de l’Etat USD 5 000 000
Montant total payé USD 1 291 406
Solde restant du /cession actifs USD 3 708 594
B/créances consécutives au contrat commercial et au bail
Montant total des dettes locatives GNF 92 431 150
(Loyers et redevances)
Montant total des redevances et loyers payés :
Contrat commercial GNF 22 000 000
Bail Ă  construction GNF 37 293 000
Montant total payé GNF 59 293 000
Solde du : GNF 92 431 150 – 59 293 000 = GNF 33 138 150
6. Valeur marchande des actifs détournés par le cessionnaire :
Les actifs détournés par le cessionnaire comprennent . Deux(2) moteurs du Boeing 737-200 laissés en gage en Israël : 550 000 USD ;
. Deux(2) groupes Ă©lectrogĂšnes de 75 KVA estimĂ©s Ă  25 000 USD l’un, soit 50 000 USD.
Valeur totale des actifs détournés : 600 000 USD
7. Les responsabilités :
Nos investigations nous ont permis d’identifier trois groupes de responsabilitĂ© dans les opĂ©rations de cession des actifs d’Air GuinĂ©e :
- Les personnes qui ont initié et effectué les opérations de cession,
- Les personnes ayant participé directement et/ou indirectement aux opérations de cession,
- Les personnes qui ont détourné une partie des sommes destinées au rÚglement des travailleurs.

(a) Les personnes qui ont initié et effectué les opérations de cession :

Dans ce premier groupe on peut citer:
1°) Mr Cellou Dalein DIALLO, Ministre des Transports et des Travaux Publics Ă  l’époque des faits qui a instruit Mr Ibrahima CAMARA, alors Directeur de l’UnitĂ© de Privatisation, de prĂ©parer le DĂ©cret de dissolution de la Compagnie Air GuinĂ©e et la convention de cession des actifs Ă  Mr Mamadou SYLLA, opĂ©rateur Ă©conomique.
Audition : n’a pu ĂȘtre auditionnĂ© pour cause d’absence du territoire national.
2°) Mr Ibrahima CAMARA, Ă  son tour, sans avoir le moindre souci de se rĂ©fĂ©rer Ă  son Ministre de tutelle, a prĂ©parĂ© et soumis pour signature, les projets du DĂ©cret de dissolution d’Air GuinĂ©e et la convention de cession de ses actifs.
C est aprÚs avoir exécuté les instructions reçues de Mr Cellou Dalein DIALLO, que Mr Ibrahima CAMARA a informé son Ministre de tutelle, par lettre Réf. n° 050/MEF/UP/2002 du 04/07/2002, accompagnée des deux projets.
Audition : refus de répondre aux questions de la mission au cours des auditions.
3°) Mr Cheick Ahmadou CAMARA, alors Ministre de l’Economie et des Finances, Signataire avec Mr Cellou Dalein DIALLO, de la convention de cession des actifs.
En effet, selon le RĂšglement GĂ©nĂ©ral de la ComptabilitĂ© Publique et la Loi des Finances, seul le Ministre des Finances en sa qualitĂ© de l’Ordonnateur Principal du Budget National, peut aliĂ©ner les biens de l’Etat.
Audition : a été entendu par la mission, mais les réponses fournies se sont avérées évasives et non convaincantes.
4°) Mr Mamadou SYLLA, opĂ©rateur Ă©conomique, considĂ©rĂ© en effet comme complice de l’aliĂ©nation des biens de l’Etat d’une part et, d’autre part, en sa qualitĂ© d’acteur principal des opĂ©rations de cession qui, sans aucune procĂ©dure lĂ©gale, a acceptĂ© l’achat des actifs de la compagnie Nationale Air GuinĂ©e.
Audition : n’a pas pu ĂȘtre auditionnĂ© pour cause d’absence du territoire national. Mais s’est fait reprĂ©sentĂ© par son directeur gĂ©nĂ©ral Dembo SYLLA qui n’a pas pu donner de rĂ©ponses convaincantes.
(b) Les personnes ayant participé directement et/ou indirectement aux opérations de cession:
1°) Mado THIAM, Directrice Nationale du Trésor, pour avoir acquitté un chÚque de plus de deux milliards (2 000 000 000 GNF) sans provision ; chÚque passé a la banque, annulé, puis repassé, puis annulé. Et le non suivi du paiement du prix de cession des actifs.
Audition : pas d’explication satisfaisante par rapport a la remise a l’encaissement du chĂšque, pas de preuve Ă©crite du suivi des paiements du prix de cession.
2°) Youssouf CISSE, Directeur National du Portefeuille, pour avoir conduit une liquidation illégale et détourné une partie des fonds alloués au rÚglement du droit de séparation des ex travailleurs de la compagnie.
Audition : pas de réponses satisfaisantes aux questions de la mission
3°) Naby CONTE, Directeur du Cabinet FIDU- INTER, pour avoir refusĂ© de nous fournir tous les documents relatifs a la liquidation dont il avait Ă©tĂ© commis suite a un contrat avec l’unitĂ© de privatisation.
Audition : entretien avec promesse jusqu'à ce jour non réalisée de dépÎt de tous les documents relatifs a la liquidation.
4°) Blaise Ouo FOROMO, Ex-ministre de l’urbanisme et de l’habitat, signataire du contrat de bail a construction portant sur le terrain qu’abrite le siĂšge d’Air GuinĂ©e ;
5°) Zaou GUILAVOGUI, Ex-Directeur national des domaines et du cadastre, cosignataire du mĂȘme contrat de bail ; 94
6°) Mamadou Kobro BANGOURA, Ex-Directeur gĂ©nĂ©ral du patrimoine bĂąti public, signataire du contrat commercial portant sur les bĂątiments du siĂšge d’Air GuinĂ©e ;
Ces trois derniĂšres personnes n’ont pu ĂȘtre auditionnĂ©es par ce qu’ils n’ont pas rĂ©pondu Ă  la convocation.
(c) Les personnes qui ont détourné les fonds payés par le cessionnaire :

L’autoritĂ© de l’époque de cession avait pris la dĂ©cision de rĂ©gler les travailleurs de la compagnie Air GuinĂ©e avec une partie des fonds payĂ©s par le cessionnaire. Dans ce contexte, les 988 000 000 GNF (500 000 USD) payĂ©s par Air GuinĂ©e Express, virĂ©s dans le compte du Portefeuille de l’ETAT, devait servir Ă  cette fin.
Des investigations menĂ©es par la mission ont rĂ©vĂ©lĂ© qu’une partie de ce montant a Ă©tĂ© utilisĂ©e Ă  d’autres fins par les gestionnaires du compte du Portefeuille. La somme compromise reprĂ©sente
Un montant de 238 844 352 GNF, Ă  justifier par les personnes dont les noms suivent :
1° Youssouf CISSE, Directeur national du portefeuille de l’Etat ;
2° Ibrahima CAMARA, Ex Directeur de l’unitĂ© de privatisation
3° Amadou SOW, Ex Secrétaire Général du MinistÚre des Finances ;
4° BEN Yala SYLLA, EX Chef de Cabinet du MinistÚre des Finances ;
Ce dernier groupe de personnes a effectivement rĂ©pondu Ă  la convocation, mais n’a pu donner de justification matĂ©rielle au montant compromis.
LIMITATIONS ET DIFFICULTES RENCONTREES :
La mission a rencontrĂ© des difficultĂ©s dans l’exĂ©cution de son programme de travail.
D’abord au niveau de la collecte des informations (interviews et documents) ; le manque d’organisation dans la conservation des archives, les dĂ©placements des cadres de leur lieu de travail pour des rĂ©unions ou autres causes personnelles, les rĂ©ticences Ă  fournir les informations, les invocations de procĂ©dures abasourdissantes par les gestionnaires des dossiers, les dĂ©robades pour des raisons inavouables ont jouĂ© sur le facteur temps de la mission.
CONCLUSION :
A l’issue de nos travaux d’analyse des documents et informations collectĂ©s, ainsi que des auditions des personnes, soit Ă  titre d’acteurs, complices des opĂ©rations de cession des actifs, soit Ă  titre de tĂ©moins, nous estimons que les diligences menĂ©es dans le 95
cadre de cette mission nous donnent une base raisonnable pour exprimer nos opinions qui sont contenues dans le prĂ©sent rapport d’audit.
A cet effet, la mission déclare en toute indépendance ce qui suit :
(i). La cession des actifs de la Compagnie Air GuinĂ©e n’a pas donnĂ© lieu Ă  un appel Ă  concurrence ;
(ii). Il n’ya pas eu d’appel d’offre ni de publication d’appel Ă  manifestation d’intĂ©rĂȘt et la mission n’a pu trouver de preuve ni au niveau de la Direction Nationale des MarchĂ©s Publics, ni auprĂšs de l’UnitĂ© de Privatisation ;
(iii). Les responsables de ces irrégularités sont cités dans le présent rapport, notamment les personnes nommées ci-dessus.
(iv). Contrairement aux principes et rĂšgles en usage en matiĂšre de cession, les actifs de la Compagnie Air GuinĂ©e n’ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’aucune Ă©valuation par un expert. La valeur de cession a Ă©tĂ© par consĂ©quent fixĂ© forfaitairement par ceux qui ont initiĂ© ladite cession, causant ainsi Ă  l’Etat des importants prĂ©judices financiers, moraux et matĂ©riels ;
(v). MalgrĂ© les conditions exceptionnellement avantageuses accordĂ©es au cessionnaire au moment de la signature de la convention de cession, celui-ci n’a pas cru nĂ©cessaire de respecter les clauses contractuelles de ladite convention et du contrat commercial, transformĂ© par la suite en bail Ă  construction, en ce sens que :
Ø L’échĂ©ancier de paiements des crĂ©ances dues Ă  l’Etat et consĂ©cutives Ă  la valeur des actifs cĂ©dĂ©s n’a pas Ă©tĂ© respectĂ© ;
Ø Sur 26 mois qu’a durĂ© le contrat commercial pour un loyer dĂ©risoire de 2000 000 GNF par mois, Ă  peine 11 mois ont Ă©tĂ© payĂ©s, soit 15 mois des loyers impayĂ©s ;
Ø Les clauses du bail Ă  construction fixaient le dĂ©but des travaux de mise en valeur en Aout 2005, et la fin des travaux de mise en valeur en Aout 2007. Jusqu’à ce jour, soit cinq(5) ans aprĂšs la signature du contrat de bail, le bĂątiment du siĂšge de l’ancienne compagnie Air GuinĂ©e est restĂ© tel qu’il Ă©tait Ă  la date de signature dudit contrat.

Vous trouverez en annexes, les piĂšces justificatives suivantes de l’opĂ©ration de cession qui constituent les supports de ce rapport : a) la lettre du directeur de l’unitĂ© de privatisation ; b) le dĂ©cret de dissolution ; c) la convention de cession ; d) le contrat commercial ; e) le bail a construction ; f) la situation des paiements du prix de cession ; g) la facture de rĂ©vision du Boeing envoyĂ©e par la sociĂ©tĂ© IsraĂ©lienne.
I - CONTEXTE DE LA MISSION :
En 2002, une partie des actifs d’AIR GUINEE, constituĂ©e de deux avions, d’un important stock des piĂšces de rechange et de bĂątiments administratifs ont Ă©tĂ© cĂ©dĂ©s Ă  AIR GUINEE EXPRESS reprĂ©sentĂ©e par son PDG, Monsieur Mamadou SYLLA. Cette cession d’Actifs se serait passĂ©e dans des conditions telles, qu’il semblerait que les procĂ©dures en matiĂšre de cession d’une partie du patrimoine de l’Etat n’ont Ă©tĂ© nullement respectĂ©es.
II- OBJECTIFS DE LA MISSION :
Selon notre compréhension, les objectifs de la mission se résument essentiellement :
1°) A analyser les documents de cession des actifs d’Air GuinĂ©e afin de se prononcer sur les conditions et le respect des procĂ©dures de ladite cession ;
2°) A analyser les termes de la Convention de cession signĂ©e entre d’une part, la RĂ©publique de GuinĂ©e, reprĂ©sentĂ©e par le Ministre de l’Economie et des Finances et le Ministre des Travaux Publics et des Transports de l’époque des faits et, d’autre part, Air GuinĂ©e Express, reprĂ©sentĂ©e par son PrĂ©sident-Directeur GĂ©nĂ©ral Monsieur Mamadou SYLLA, afin de nous prononcer :
Sur la valeur des actifs cédés, telle que présentée dans la convention de cession,
Sur les conditions d’évaluation des actifs cĂ©dĂ©s,
Sur les paiements effectués par le cessionnaire,
Sur la destination des montants Payés, et
Sur le solde Ă©ventuellement du par le cessionnaire.
Au plan social, les objectifs de la mission visent :
1°) A analyser les conditions de licenciement des anciens travailleurs de la Compagnie Air Guinée,
2°) A s’assurer que les travailleurs licenciĂ©s ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de tous leurs droits de licenciement conformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation en vigueur.
III- METHODOLOGIE D’APPROCHE :
Afin d’atteindre les objectifs assignĂ©s Ă  notre mission, nous avons procĂ©dĂ© :
1° à la collecte des documents et informations nécessaires au bon déroulement de notre mission.
Dans ce contexte, nous avons menĂ© nos diligences auprĂšs des structures ci-aprĂšs et avons obtenu des documents citĂ©s en Annexe N°

.
(Citer les structures avec les documents obtenus auprùs de chacune d’elle).
IV- CONTROLE ET VERIFICATIONS :
Conformément aux objectifs assignés à la mission, notre contrÎle et vérifications ont consisté :
1° à l’examen de tous les documents constitutifs des actes de cession des actifs ;
2° Ă  l’analyse des procĂ©dures de cession afin de nous assurer que ladite cession a Ă©tĂ© opĂ©rĂ©e dans le respect des rĂšglements et lois en vigueur en RĂ©publique de guinĂ©e ;
3° Ă  l’audition des personnes ayant participĂ© directement ou indirectement aux opĂ©rations de cession des actifs d’Air GuinĂ©e
4° parallÚlement aux investigations ci-dessus, la mission a mené ses diligences auprÚs des structures et personnes susceptibles de lui fournir des informations tant sur les couts marchands des actifs cédés que sur les prestations entrant directement ou indirectement dans le cadre des opérations de cession.
Documents constitutifs des actes de cession des actifs
Les documents constitutifs des actes de cession comprennent :
1° la lettre RĂ©fĂ©rence n° 050/MEF/UP/200 du 04 juillet 2002 de Monsieur Ibrahima CAMARA, Directeur de l’UnitĂ© de Privatisation Ă  Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances ;
2° le Décret n° D/2002/064/PRG/SGG du12/07/2002, portant dissolution de la Nouvelle Air guinée ;
3° la convention de cession des actifs de la Nouvelle Air Guinée, signée entre la République de Guinée, représentée par leurs Excellences :
- Cheick Ahmadou CAMARA, Ministre de l’Economie et des Finances,
- Cellou Dalein DIALLO, Ministre des Travaux Publics et des Transports et
La Société Air Guinée Express S.A., représentée par Monsieur Mamadou SYLLA, Président-Directeur General, en date du 18 juillet 2002 ;
4° le Contrat Commercial N° 167/DPBP/MAG du 04 septembre 2002, signé entre la Direction Générale du Patrimoine Bùti Public et Air Guinée Express, représentée par son PDG, Monsieur Mamadou SYLLA ;
5° le Bail Ă  construction d’un terrain de 1 796,94 mĂštres carrĂ©s, objet du Titre Foncier N° 138 de Conakry1, SignĂ© entre le Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat et le Groupe Futurelec, reprĂ©sente par Monsieur Mamadou SYLLA.
V- TRAVAUX REALISES :
Les travaux réalisés ont consisté essentiellement :
(a) Au dĂ©pouillement et Ă  l’analyse des documents collectĂ©s,
(b) Aux travaux d’investigation sur le terrain auprĂšs des structures et personnes impliquĂ©es directement ou indirectement aux opĂ©rations de cession des actifs,
(c) A la reconstitution et Ă  l’évaluation des actifs cĂ©dĂ©s selon, d’une part le contenu de la convention de cession et, d’autre part, selon les informations recueillies sur le terrain,
(d) A la reconstitution des montants payés par le cessionnaire,
(e) A l’évaluation des dettes sociales, et consĂ©cutives au licenciement des anciens employĂ©s de la Compagnie Air GuinĂ©e,
(f) A la recherche de la destination des montants payés par le cessionnaire,
(g) A l’évaluation et Ă  la dĂ©termination du solde par le cessionnaire Ă  date, et reprĂ©sentant le montant compromis en faveur de l’Etat,
(h) A la situation des responsabilitĂ©s tant collectives qu’individuelles.
5.1. Dépouillement et analyse des documents collectés :
5.1.1 Documents relatifs aux actes de cession :
Les investigations menĂ©es sur le terrain ont amenĂ© la mission Ă  une importante collecte des documents qui sont prĂ©sentĂ©s Ă  l’annexe n°
..
Les documents ci-dessous sont ceux qui ont participe aux opérations de cession des actifs.
5.1.1.1. La lettre n°050/MEF/UP/200 du 04 juillet 2002 de l’UnitĂ© de Privatisation :
Le 04 juillet 2002, Monsieur Ibrahima CAMARA, Directeur de l’UnitĂ© de Privatisation a adressĂ© Ă  son Ministre de tutelle une lettre par laquelle il l’informait des instructions qu’il a reçues du Ministre des Transports et des Travaux Publics. En effet, selon le contenu de cette correspondance, des instructions Ă©taient donnĂ©es au Directeur de l’UnitĂ© de Privatisation de prĂ©parer un projet de DĂ©cret de dissolution de la compagnie Air GuinĂ©e et un Projet de cession des actifs de ladite Compagnie Ă  un opĂ©rateur Ă©conomique guinĂ©en.
5.1.1.2. Le Décret n° D/2002/064/PRG/SGG du 12/07/2002 :
La Loi n° 2001/018/AN du 23 octobre 2001, sur la privatisation prescrit qu’en cas de privatisation du patrimoine de l’Etat, un Conseil des ministres doit siĂ©ger pour tabler sur le rapport du Ministre chargĂ© de la privatisation.
Afin de s’assurer que cette procĂ©dure a Ă©tĂ© respectĂ©e, la mission a effectuĂ© des investigations auprĂšs des diffĂ©rents dĂ©partements ministĂ©riels, notamment auprĂšs du MinistĂšre de l’Economie et des Finances, et auprĂšs de l’UnitĂ© de Privatisation. Ces investigations ont montrĂ© que le Conseil des ministres n’avait jamais Ă©tĂ© saisi d’un dossier de privatisation.
5.1.1.3 La Convention de cession des actifs du 18/07/2002 :
De l’analyse de la convention de cession des actifs, il ressort ce qui suit :
Article 1 : Objet de la convention
La convention a pour objet :
- D’une part la vente des Ă©quipements de l’ancienne Compagnie Nouvelle Air GuinĂ©e, comprenant :
‱ Un Boeing 737- 200
‱ Un Dach 7
‱ Les piùces de rechange desdits avions et,
- D’autre part le bail des infrastructures et installations de l’ancienne Air GuinĂ©e comprenant :
‱ Les immeubles abritant le siùge social de l’ancienne Compagnie sis à Conakry, 6ùme avenue, Commune de Kaloum, (i)
‱ Les ateliers et garage situĂ©s Ă  l’aĂ©roport de Gbessia Conakry,
‱ Les immeubles appartenant Ă  la Compagnie et situĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du pays. (ii)

Article 2 : Prix et modalités de cession des équipements
Les Ă©quipements citĂ©s Ă  l’article 1 sont vendus Ă  l’acquĂ©reur moyennant le paiement d’un montant forfaitaire de Cinq millions (5 000 000) de dollars US.
Le paiement de ce montant sera effectué de la façon suivante :
- 2 305 682 USD représentant le cout de la révision du Boeing 737-200 sera payé directement au centre de révision dudit Boeing ;
- Le reliquat, soit 2 694 318 USD payable comme suit :
. 5 00 000 USD Ă  la signature de la convention,
. 5 00 000 USD deux mois plus tard,
. Le solde soit 1 694 318 USD en trois (3) tranches trimestrielles Ă©gales.
5.1.1.4 Le contrat commercial n°167/DPBP/MAG du 04/09/2002 :
Selon l’article 2 de la convention de cession, l’Etat a signĂ© un bail commercial avec le cessionnaire mettant Ă  sa disposition l’immeuble abritant l’ancienne Compagnie Air GuinĂ©e. Le loyer mensuel de l’immeuble, selon les termes de la convention est de
2 000 000 GNF.IL sera présenté dans ce rapport la situation des loyers dus et des loyers payés.
En effet, les termes du contrat de location de l’immeuble stipulent ce qui suit :
La Direction du Patrimoine BĂąti donne Ă  louer Ă  Air GuinĂ©e Express S.A. un bĂątiment R+1 et un bĂątiment Ă  rĂ©ez de chaussĂ©e avec une cour d’une superficie de 1 163,98 mĂštres carrĂ©s pour usage de bureaux sis au quartier Almamya, Commune de Kaloum, ville de Conakry Ă  compter du 1er Septembre 2002 pour une durĂ©e de trente (30) ans renouvelable par tacite reconduction et sur accord des deux parties.
5.1.1.5. Le bail à construction de la parcelle du Titre Foncier n° 138 de Conakry1 :
Afin de complĂ©ter l’arsenal du patrimoine de l’Etat (avions, piĂšces de rechange et immeubles) cĂ©dĂ©s Ă  thĂ©oriquement 5.000 000 USD, un bail Ă  construction est signĂ© entre l’Etat et l’opĂ©rateur Ă©conomique, d’une superficie de 1 796.94 mĂštres carrĂ©s, pour une redevance annuelle de 8.086.230 GNF soit 673 852 GNF par mois.
5.2- Travaux d’investigation sur le terrain :
5.2.1- Structures et personnes rencontrées :
Au cours de nos investigations sur le terrain, nous avons rencontrĂ© les structures et personnes ci–dessous, directement ou indirectement impliquĂ©es dans les opĂ©rations de cession. Mais pour des raisons diverses, d’autres personnes n’ont pu ĂȘtre rencontrĂ©es:
‱ Mr Ibrahima CAMARA, Directeur de Cabinet de la primature, Ex Directeur de l’UnitĂ© de Privatisation ;
‱ Mr Cheick Amadou CAMARA, Ex ministre de l’économie des finances
‱ Mr Naby TOURÉ, Directeur par intĂ©rim de l’unitĂ© de privatisation ;
‱ Mr Souleymane Yeleta DIALLO, Ex Directeur National du Portefeuille ;
‱ Mr Youssouf CISSE, Directeur national du portefeuille ;
‱ Mme DIALLO, Directrice nationale adjointe du portefeuille ;
‱ Mme Mado THIAM, Directrice national du trĂ©sor ;
‱ Mr Dembo SYLLA, Directeur gĂ©nĂ©ral de Futurelec Holding ;
‱ Mr SOUARE, Directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de Futurelec Holding
‱ Mr Boubacar SOW, Ex Directeur GĂ©nĂ©ral d’Air GuinĂ©e ;
‱ Mr Aliou CONDE, Ex Ministre des Transports ;
‱ Mr KABASSAN, Chef de Cabinet du Ministùre des Transports ;
‱ Mme Marie MANSOUR, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du ministĂšre des transports
‱ Mr CAMARA, Directeur National de l’Aviation Civile ;
‱ Mr MASSA KOLON, Directeur National Adjoint, Ex Directeur GĂ©nĂ©ral Air GuinĂ©e ;
‱ Mr SANGARE, Ex Directeur GĂ©nĂ©ral d’Air GuinĂ©e.
‱ Mr FAYE MAMBAYE, Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint de l’Agence de la Navigation AĂ©rienne ;
‱ Mr KALIVOGUI Chef Comptable de l’ANA ;
‱ Mme DOUNE BARRY, Inspectrice GĂ©nĂ©rale du Travail ;
‱ Mr KALIL KEITA, Auditeur Interne à l Aviation Civile
‱ Mr AZIZ SOUARA, Comptable à Air France ;
‱ Mr Naby CONTE, Directeur GĂ©nĂ©ral Cabinet FUDI INTER ;
‱ Mr Bayo, Receveur Ă  la Direction GĂ©nĂ©rale du Patrimoine BĂąti ;
‱ Mr IsmaĂ«l DIAKITE, UnitĂ© de Privatisation ;
‱ Mr BaldĂ©, Ex-Chef de Cabinet du MinistĂšre de l’Economie et des Finances ;
‱ Mr TANOU, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du MinistĂšre de l’Economie et des Finances.

5.2.2 Reconstitution et évaluation des actifs cédés selon les termes de la convention de cession et selon les informations recueillies sur le terrain :
A/ Valeur des actifs cédés selon les termes de la convention de cession :
Tous les équipements, matériels et outillages, ainsi que les biens immobiliers décrits en article 2 de la convention de cession ont été cédés pour un montant forfaitaire dérisoire de 5000 000 USD, payable de surcroit en plusieurs tranches.
B/ Reconstitution de la valeur de cession selon les informations recueillies sur le terrain :
Afin de nous assurer de la valeur des actifs cédés, nous avons procédé : 103

1. A l’évaluation des actifs selon la valeur comptable nette. Cette procĂ©dure n’a pas prospĂ©rĂ© en raison du fait que la mission n’a pas pu entrer en possession des Ă©tats financiers de la Compagnie Air GuinĂ©e arrĂȘtĂ©s au 31/12/2001 derniĂšre annĂ©e d’activitĂ©s.
2. A l’évaluation des actifs selon la valeur Ă©conomique, au prix qu’aurait payĂ© un acheteur potentiel si les procĂ©dures de cession avaient Ă©tĂ© respectĂ©es par les AutoritĂ©s au moment des opĂ©rations de cession.

En effet, afin de nous assurer de la valeur marchande des actifs cĂ©dĂ©s, nous nous sommes adressĂ©s aux Compagnies d’Assurance et de RĂ©assurance UGAR et AXA. Cette dĂ©marche visait Ă  obtenir auprĂšs de ces SociĂ©tĂ©s la Valeur assurĂ©e du Boeing 737-200 par Air GuinĂ©e Express au moment d’entrĂ©e en vigueur de la convention de cession. Quant aux piĂšces de rechange, nous nous sommes adressĂ©s aux anciens dirigeants de la Compagnie AIR guinĂ©e qui connaissaient parfaitement la quantitĂ© et la valeur des piĂšces de rechange en stock avant la cession. De ces consultations, nous avons obtenu les informations ci-aprĂšs :
- Valeur estimé du Boeing 737-200 USD 4 000 000
- Valeur estimé du DSH7 USD 700 000
- Valeur des piĂšces de rechange USD 2 000 000

TOTAL USD 6 700 000
Selon les informations recueillies auprĂšs des anciens dirigeants de la Compagnie Air GuinĂ©e, deux(2) moteurs du Boeing 737-200 Ă©taient envoyĂ©s en IsraĂ«l pour servir des piĂšces de rechange afin d’en rĂ©parer un. Le Cessionnaire Air GuinĂ©e Express, au moment de l’enlĂšvement du Boeing et, n’ayant certainement pas payĂ© la facture de rĂ©vision, aurait laissĂ© les deux moteurs en gage Ă  la SociĂ©tĂ© chargĂ© de la rĂ©vision du Boeing 737-200.
Selon eux, les deux moteurs couteraient USD 550 000.
De mĂȘme, au moment d’entrĂ©e en jouissance des biens appartenant Ă  l’ancienne Compagnie Air GuinĂ©e, le cessionnaire Air GuinĂ©e Express aurait rĂ©cupĂ©rĂ© dans le garage de la Compagnie deux grands groupes Ă©lectrogĂšnes neufs de 75 KVA l’un. Selon les mĂȘmes sources, les deux groupes auraient ainsi disparus entre les mains du nouvel acquĂ©reur des actifs de la Compagnie Air GuinĂ©e.
La mission, compte tenu de leur capacitĂ©, a estimĂ© que ces groupes Ă©lectrogĂšnes pourrait valoir 25 000 USD, l’un, soit 50 000 USD les deux.
De ce qui prĂ©cĂšde, la valeur marchande des biens acquis par le cessionnaire Air GuinĂ©e Express, s’évaluerait en tenant compte des deux moteurs laissĂ©s en gage en IsraĂ«l et des deux(2) groupes Ă©lectrogĂšnes enlevĂ©s indument par lui, soit :
Valeur des actifs cédés USD 6 700 000
Valeur des deux moteurs USD 550 000
Valeur des deux groupes Ă©lectrogĂšnes USD 50 000
VALEUR TOTALE DES BIENS ACQUIS USD 7 300 000
C/ Dettes Locatives :
Selon les termes de la convention de cession, le cessionnaire a bĂ©nĂ©ficiĂ© de deux contrats sur les immeubles et terrains appartenant Ă  l’Etat. En effet, au moment d’entrĂ©e en vigueur de la convention de cession, le cessionnaire devait prendre possession de l’immeuble abritant le siĂšge de l’ancienne Compagnie Air GuinĂ©e suivant les termes du contrat commercial n° 167/DPBP/MAG. Apres deux annĂ©es de jouissance, les parties contractantes ont dĂ©cidĂ© de transformer le contrat commercial en bail Ă  construction. Dans ce contexte, un bail Ă  construction est conclu entre l’Etat et le cessionnaire le012/08/2004. Sur la base de ce nouveau contrat de bail, le cessionnaire devait payer la valeur rĂ©siduelle de l’immeuble, estimĂ©e Ă  156 000 000 GNF. De mĂȘme une redevance annuelle de 8 086 230GNF Ă©tait convenue entre les deux parties.
De ce qui prĂ©cĂšde, les valeurs locatives consĂ©cutives Ă  cette transformation du contrat de bail s’établissent ainsi qu’il suit :
(a).Valeur locative sur la base du contrat commercial
Contrat Commercial n° 167/DPBP/MAG du 04/09/2002.
.Date d’entrĂ©e en vigueur : 1er Septembre 2002 ; Loyer mensuel : 2000 000 GNF ;
. Durée de location du 1er/09/2002 au 05/11/2004 :
02 ans 02 mois (soit 26 mois)
. Valeur locative due :
GNF 2 000 000 x 26 = GNF 52 000 000
(b).Redevance due sur la base du bail Ă  construction
. Date d’entrĂ©e en vigueur : 05/11/2004
. Redevance annuelle : GNF 8 086 230
. Durée de location : du 05/11/2004 au 05/11/2009 : 05 ans
. Valeur locative due :
GNF 8 086 230 x 5 = GNF 40 431 150
(c).Evaluation des valeurs locatives dues par le cessionnaire
Dette locative sur contrat commercial GNF 52 000 000
Dette locative sur bail Ă  construction GNF 40 431 150
Total du GNF 92 431 150
5.2.3 Reconstitution des montants payés par le cessionnaire :
Nous avons obtenu de l’UnitĂ© de Privatisation et du trĂ©sor public la situation des paiements effectuĂ©s par le cessionnaire Air GuinĂ©e Express qui se prĂ©sente ainsi qu’il suit:
08/08/2002 USD 500 000
17/10/2002 USD 500 000
31/12/2002 USD 100 000 Total USD 1100 000
Le MinistĂšre de l’Economie et des Finances aurait autorisĂ© le cessionnaire Air GuinĂ©e Express, par Lettre RĂ©f. n°369/MEF/CAB du 12 juin 2003, Ă  payer les factures de redevances aĂ©roportuaires de la Compagnie Air GuinĂ©e Ă  ses anciens crĂ©anciers. A cet effet, les montants ci-aprĂšs auraient Ă©tĂ© payĂ©s par Air GuinĂ©e Express :
25/08/2003 USD 30 000
18/08/2003 USD 1 270
20/08/2003 USD 42 622
21/08/2003 USD 69 514
18/08/2003 USD 8 000
11/03/2002 (chÚque n°1318078 SGBG) USD 40 000
Total payĂ© pour le compte d’Air GuinĂ©e USD 191 406
De ce qui prĂ©cĂšde, les paiements effectuĂ©s par Air GuinĂ©e Express s’élĂšverait Ă  :
. paiements/échéancier des actifs cédés USD 1 100 000
. RĂšglement des factures d’Air GuinĂ©e USD 191 406
TOTAL DES PAIEMENTS USD 1 291 406
Il nous a Ă©tĂ© produit au cours de nos investigations un document disant ĂȘtre la facture de rĂ©vision du Boeing 737-200.Ce document, datĂ© du 08 juillet 2002 et reçu par tĂ©lĂ©copie, serait envoyĂ© par la SociĂ©tĂ© BEDEK AVIATION GROUP basĂ©e en IsraĂ«l ; et qui serait la sociĂ©tĂ© qui a rĂ©visĂ© le Boeing 737-200.
Selon les documents et les informations reçus de l’UnitĂ© Privatisation, c’est Air GuinĂ©e Express qui aurait payĂ© les 2,225,682 USD correspondant au montant portĂ© sur ce document qui est dit ĂȘtre la facture de rĂ©visions du Boeing 737-200 .Contrairement Ă  ces informations, nos recherches ont rĂ©vĂ©lĂ© ce qui suit :
1°) Un montant de 881,000 USD aurait Ă©tĂ© payĂ© par l’Etat le 06/05/2002, bien avant la signature de la convention de cession.
2°) La mission n’a pas trouvĂ© la preuve de paiement du montant de USD 844,682, qui, selon l’UnitĂ© de Privatisation, serait payĂ© par le cessionnaire au moment de l’enlĂšvement du Boeing 737-200 en IsraĂ«l. Dans ces conditions, la mission a estimĂ© que ce montant ne saurait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme Ă©tant payĂ© par le cessionnaire.
5.2.4 SOLDE DU A DATE PAR LE CESSIONNAIRE :
Le solde du par le cessionnaire tient compte d’une part, de la valeur des actifs cĂ©dĂ©s et, d’autre part, des dettes sur les loyers consommĂ©s par lui, depuis la date d’entrĂ©e en vigueur de la convention de cession jusqu’à nos jours.
En opposant d’une part la valeur totale des biens acquis par Air GuinĂ©e Express aux montants payĂ©s, et, d’autre part les loyers et redevances dus et les loyers et redevances payĂ©s, il se dĂ©gage le solde ci-aprĂšs en faveur de l’Etat :
A/ Créances consécutives à la cession des actifs
Montant total des crĂ©ances de l’Etat USD 7 300 000
Montant total payé USD 1 291406
Solde restant du /cession actifs USD 6 008 594
B/ créances consécutives au contrat commercial et au bail à construction
Montant total des dettes locatives GNF 92 431 150
Montant total des loyers payés :
Contrat commercial GNF 22 000 000
Bail Ă  construction GNF 37 293 00
Montant total payé GNF 59 293 000
Solde dĂ» : GNF 92 431 150 - GNF 59 293 000 = GNF 33 138 150
5.2.5 Situation des royalties payables par Air France :
A la dissolution de la Compagnie Air GuinĂ©e, l’Etat a voulu dĂ©signer un instrument pour les accords de trafic. Cet instrument aurait permis Ă  l’Etat GuinĂ©en de continuer Ă  percevoir les royalties qui Ă©taient payables par Air France Ă  hauteur de prĂšs de deux (2) Milliards par an. Les deux parties n’étant pas d’accord sur le principe, l’affaire a Ă©tĂ© portĂ©e devant les tribunaux de Conakry, et Air France a gagnĂ© le procĂšs contre l’Etat. La mission n’étant pas convaincue de la dĂ©cision rendue par les tribunaux, elle suggĂšre la rĂ©ouverture du dossier.
5.2.6 RÚglement des droits des travailleurs licenciés :
Conformément aux termes de la Loi de la privatisation, prescrivant la prise en charge et le rÚglement des droits des travailleurs mis en chÎmage, les anciens travailleurs de la Compagnie Air Guinée, ont bénéficie du rÚglement de leurs droits de licenciement.
Pour rĂ©gler le passif social, l’UnitĂ© de Privatisation a, suite Ă  une consultation restreinte fait appel au Cabinet Fidu Inter et l’Inspection GĂ©nĂ©rale du Travail.
L’évaluation des droits dus aux anciens travailleurs effectuĂ©s par ces spĂ©cialistes a donnĂ© le rĂ©sultat ci-dessous :

‱ Passif social GNF 1 404 951 431, dont :

Arriérés de salaires GNF 116 549 524
Indemnité de séparations GNF 773 831 988
Impayé du à la CNSS GNF 568 469 919
A/ RĂšglement du passif social :
Le RÚglement du passif social présenté ci-dessus a bénéficié des deux sources de financement dont :
_ 988 000 000 GNF payĂ©s par le cessionnaire et correspondant Ă  500 000 USD, reprĂ©sentant la premiĂšre tranche du prix de cession des actifs et versĂ© au compte du Portefeuille de l’état ;
_ 655 795 783 GNF du Budget National, et versĂ© dans le compte de l’Unite de Privatisation, soit un financement total de :
988 000 000 GNF+655 795783 =1 643 795 783 GNF.
Le passif social reprĂ©sente un montant total de 1 404 951 431 GNF. Le montant dĂ©bloquĂ© pour le rĂšglement de ce passif en provenance des deux sources ci-dessus est 1 643 795 783 GNF, soit un excĂ©dent de 238 844 352 GNF, non justifiĂ© ni par l’UnitĂ© de Privatisation, ni par le Portefeuille de l’Etat.

AfricaLog.com suit le dossier

Liens Sponsorisés