Pour l'Afrique, le pape François est une force de renouveau
Mar 15, 2013
Les catholiques d'Afrique et d'Asie ont salué jeudi l'élection d'un pape argentin, y voyant un événement historique de nature à insuffler dans l'Eglise catholique l'énergie vitale du monde émergent et à amplifier la voix des pauvres.
Les catholiques d'Afrique et d'Asie ont été prompts à déceler dans le prénom choisi par le nouveau pape - François - le signe d'une nouvelle direction prise par l'Eglise. Le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio a choisi son prénom en hommage à saint François d'Assise, saint du Moyen Âge qui dédaignait les richesses terrestres au profit d'une vie frugale.
"Ce sera le pape des pauvres, car il vient des confins de la Terre", a estimé un fidèle de 39 ans, venu prier dans la cathédrale de Maputo, la capitale du Mozambique.
Dans les faubourgs de la capitale économique du Nigeria, Lagos, le père Raymond Anoliefo, qui officie à la paroisse d'Ibeju, s'est déclaré encouragé par le fait que le cardinal Bergoglio avait reproché au gouvernement argentin de ne pas s'attaquer suffisamment à la pauvreté.
"Les problèmes qu'il a dans son pays sont les mêmes que les nôtres : pauvreté, corruption", a-t-il expliqué. "Il est encourageant d'avoir affaire à quelqu'un du monde en développement. C'est 'notre pape'".
Aux Philippines, où plus de 80% de la population est catholique, les prélats ont vu dans l'élection d'un Argentin la juste reconnaissance du fait que le catholicisme évolue dans le monde.
"Le pape François saura à quoi l'Eglise est confrontée dans le tiers monde, où les gens sont pauvres et où, pourtant, la foi est en rapide progression", a estimé Mgr José Palma, archevêque de Cebu, le plus vaste archidiocèse de l'archipel philippin. "Par contraste, nous assistons à un déclin de notre foi (catholique) en Europe, un continent plus aisé", a-t-il ajouté.
De plus, le choix d'un Argentin contribue à réaffirmer la vocation universelle de l'Eglise catholique, a déclaré à la presse en Angola l'évêque de Benguela, Mgr Dom Eugenio Dal Corso.
"Les Occidentaux qui nous ont convertis, nous ont fait connaître la Bible, perdent aujourd'hui la foi. C'est nous qui, maintenant, devons envoyer les nôtres pour les convertir", a fait remarquer Alfonsine Manké, une enseignante ivoirienne à la retraite, qui s'exprimait dans la paroisse de Saint-François Xavier, à Abidjan.
"Cela signifie que l'avenir du catholicisme se trouve dans le monde en développement (...). Je suis vraiment fier et revigoré d'être catholique", a déclaré un enseignant ougandais de 38 ans, Dominic Karyarugokwo, à Kampala.
Les catholiques africains, qui représentent 16% des 1,2 milliard de catholiques au monde et sont parmi les fidèles les plus conservateurs, ont déclaré souhaiter que le nouvel élu défende les valeurs traditionnelles de l'Eglise, hostiles à l'avortement, à la contraception, à l'ordination de femmes et au mariage homosexuel. – AfricaLog avec agence
