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Les leaders de l’opposition "accueillis" à la Primature

Apr 12, 2013
Les leaders de l’opposition "accueillis" à la Primature

Les anciens Premiers ministres Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté et Jean Marie Doré tous leaders de partis politiques en compagnie de certains de leurs pairs, ont été reçus le mercredi, 10 avril 2013 par le Premier ministre en fonction, Mohamed Saïd Fofana. Une audience qui s’est déroulée en présence de quelques membres du gouvernement.

Les échanges avaient pour but, la recherche de solutions concertées en vue de la tenue des élections législatives. Une occasion pour chacune des deux parties, gouvernement et opposition, de donner sa vision du dialogue politique initié par le pouvoir mais qui a du mal à réellement démarrer en raison de l’intransigeance des protagonistes.

Pour Lansana Kouyaté, ils sont venus parce que respectueux des efforts que le Premier ministre Fofana «a fournis pour essayer, ne serait-ce que de briser la glace et permettre que l’on examine très sereinement, les questions qui se posent».

Il a fait le point des questions abordées: «la continuation du recensement à l’intérieur, en dépit du communiqué qui a été lancé. Je crois que c’est une question de communication, aussi de suivi. Il faut suivre pour que tout cela s’arrête. On a parlé aussi de la question des détenus. Le Ministre de la justice, tout comme le Premier ministre, nous a rassurés que diligence sera faite pour que la justice se dise, que le droit se dise».

Appréciant le climat dans lequel s’est déroulée la rencontre, Lansana Kouyaté a affirmé que «ça s’est passé dans une ambiance de convivialité, de respect mutuel. Je souhaite que tout ce qui doit nous amener à ces négociations, se passe calmement et chacun ayant ses convictions, qu’on concentre ces convictions-là, pour pouvoir trouver une voie médiane pour sortir la Guinée de cette crise dans laquelle elle se trouve».

Aboubacar Sylla, leader de l’UFC a souligné que la rencontre s’inscrit dans le cadre de dynamique du dialogue amorcé entre le pouvoir et sa mouvance: «je crois que ce type de rencontre est une bonne chose. Car ce genre de rencontre, de discussion, d’entretien, sans pression aucune, permet de restaurer petit à petit, la confiance qui a toujours été perdue entre le gouvernement et l’opposition et qui a été à la base de toute cette crise politique et de toute l’impasse que nous connaissons aujourd’hui dans le cadre de l’organisation des élections législatives à venir».

Appréciant, à son tour le déroulement de la rencontre, le porte-parole de l’opposition estime qu’«au cours de cette rencontre, chacun s’est librement exprimé et nous avons vu pour peu qu’il y a un minimum de bonne volonté de part et d’autre, puisque la volonté politique du gouvernement s’exprime à travers l’acceptation du compromis, je pense qu’il sera probablement possible que le dialogue tant attendu par le peuple de Guinée et qui suscitebeaucoup d’espoir, puisse se terminer de façon soucieuse de manière à libérer les obstacles à l’organisation d’élections législatives et qui vont permettre à notre pays de sortir de sa précarité institutionnelle, d’instabilité politique qui empêchent l’investissement tant national qu’étranger dans notre pays».

L’ancien Premier ministre de la transition estime que l’heure devrait être à la recherche du compromis. Toutes choses qui passent, selon Jean Marie doré, par un échange d’expériences: «dans une forme de République, il est bon que périodiquement, ceux qui ont eu à gérer le pays se concertent avec ceux qui ont la charge du pays pour tirer l’expérience des uns et l’état de gestion des autres afin que l’on tente de trouver des solutions appropriées aux différents problèmes qui se posent ».

Parlant de la rencontre, le leader de l’UPG pense qu’ «il a plu au Premier ministre Fofana, de nous inviter à propos de tout ce qui se dit dans le pays et à propos du dialogue qui n’avance pas ; comment faire, pour qu’entre Guinéens, qu’il puisse aller de l’avant en préservant la paix civile. Chacun a donné son opinion et nous devons continuer. Je demande à chacun de faire l’effort pour qu’on trouve un compromis applicable, afin de donner à la Guinée une chance d’être crédible, vis-à-vis de l’extérieur. Puisque c’est de l’extérieur que l’on a les capitaux».

Par la voix de son porte-parole, le gouvernement se dit ouvert au dialogue politique et disposé à promouvoir les valeurs de la démocratie dans le pays. Il appréciera la rencontre en ces termes: «nous avons un sentiment de satisfaction face aux bonnes intentions qui ont été affirmées au cours de cet entretien. Il s’avère, qu’en fait, le collège des anciens Premiers ministres, par ailleurs leaders des partis politiques de l’opposition, a souhaité rencontrer le Premier ministre [Mohamed Saïd Fofana, NDLR], nous supposons, à la suite des avancées significatives qui ont été faites au moment des rencontres que nous avons eues la semaine dernière, notamment avec leurs représentants, dans le cadre de concertations mises en place par le Président de la République».

Damantang Albert Camara de poursuivre: «donc, face aux avancées notables qui ont été enregistrées, ils sont venus déclarer leur volonté comme ils l’ont dit, de briser la glace, nous nous préférons faire fondre carrément la glace, d’avancer dans le processus de dialogue et de concertation».

Toutefois, a relevé le Ministre Damantang, «Bien entendu, ils sont restés fermes sur le point d’attendre la facilitation internationale. Le Premier ministre a insisté sur le signal fort et l’utilité, surtout l’indispensable nécessité que les Guinéens commencent à se parler ensemble, sans forcément qu’un étranger supervise ce que nous avons à nous dire à nous-mêmes pour régler nos propres problèmes. Ce message a été partagé de part et d’autre».

Abordant le sujet de la poursuite de la révision des listes électorales en dépit de la demande faite à la CENI, le porte-parole du gouvernement a rapporté: «Chacun des intervenants a eu à exprimer sa position, à exprimer un certain nombre d’inquiétudes par rapport à la poursuite de la révision des listes électorales que nous avons avec la CENI et qui, à certains endroits, semble-t-il, nous n’en avons pas la confirmation, n’a pas été arrêtée. C’est quelque chose que nous allons demander à la CENI d’examiner encore».

Quid de la situation des détenus de l’opposition interpellés lors de la dernière manifestation ? Le Ministre Damantang de préciser: «je pense que nous nous fait comprendre. Il faut laisser la justice faire son travail. Je pense que pour des personnes qui sont appelées un jour à gouverner ce pays, des responsables politiques, ils ont parfaitement compris qu’on doit continuer à assumer la séparation des pouvoirs et la liberté de la justice».

Ainsi qu’on le voit, la compréhension mutuelle était à ce rendez-vous dont le but final est de donner un signal fort aux Guinéens sur la poursuite du cadre de concertation et de dialogue entre Guinéens.

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