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Marche de l’opposition dispersée: bilans contradictoires

May 02, 2013
Marche de l’opposition dispersée: bilans contradictoires

La marche de l’opposition appelée par ses coalitions ADP, Collectif, CDR et FDP a été beaucoup plus courte en trajet parcouru que prévu. Et pour cause. Les forces de l’ordre sont très tôt entrées en action pour charger les "rebelles" au pouvoir.

Alors que le trajet officiel balisé était Rond-point de Hamdallaye, Rond-point Belle-vue pour finir sur l’esplanade du stade du "28 septembre", les leaders ont voulu vraiment en découdre avec le pouvoir en insistant sur le trajet Rond-point de l’aéroport international de Conakry Gbessia en empruntant l’Autoroute "Fidel Castro Ruz" qui passe par le grand marché Madina pour déboucher sur l’esplanade du Palais du Peuple.

Les inquiétudes étaient ainsi perceptibles sur les visages des observateurs vu l’intransigeance des uns et des autres.

Toutefois, au même moment, les autorités multipliaient les communiqués pour dissuader les opposants de leur entreprise de bravade.

Celle-ci refuse d’entendre raison et rendez-vous est pris pour la marche de ce 2 mai. Au regard du constat sur le terrain, les forces de l’ordre ont semblé plus préparées que les nombreuses foules qui cherchaient à converger vers le Rond-point de l’aéroport international de Conakry Gbessia d’où les leaders voulaient donner le top départ.

Alors que les différents marcheurs, avec en tête leurs leaders, empruntaient la transversale qui menait au lieu interdit mais indiqué, un choc frontal a été évité de justesse entre les deux camps hostiles.

Les marcheurs rebroussent chemin. Difficilement. Cependant, arrivés au Rond-point de Hamdallaye, les leaders ont voulu improviser des discours. Ils en seront empêchés par le bras séculier du pouvoir. Bonjour la débandade et c’est le "sauve-qui-peut".

Les leaders seront exfiltrés par leurs sécurités respectives et les détales des quartiers, heureusement acquis à leur cause seront empruntés. L’image de la séparation est comparable à la queue de poisson.

Les journalistes, en véritables héros, parviendront, chacun selon ses possibilités, à rallier le domicile d’un leader.

Après s’être remis de ses émotions, Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG a déclaré: «si on peut revenir à la situation d’avant-le-décret, rien ne s’opposera à la reprise du dialogue parce que nous préférons la table de négociation à la rue».

De son côté, Sidya Touré de l’UFR regrette ce qui s’est passé: «j’estime que c’est difficile, c’est affreux, c’est inacceptable. Ce que nous demandons est très simple. Est-ce que la Guinée, les Guinéens surtout les hommes politiques, surtout les responsables également politiques vont pouvoir s’asseoir, discuter de ce qui sépare? Ce qui nous sépare est connu de tous. Nous avions un Fichier électoral ici, quelqu’un a décidé de le jeter à la poubelle, d’en créer un nouveau; malheureusement, dans les conditions non transparentes et inacceptables».

Le leader de l’UFR de donner ainsi la raison de la manifestation de l’opposition: «nous manifestons aujourd’hui pour demander de revenir au statu quo ante. De donner une chance au dialogue pour que nous puissions sortir de cette situation. De faire en sorte que les engagements qui ont été pris par le gouvernement, bien sûr, derrière lui, par le Président, ces engagements soient respectés».

Le Président de la GéCi de dire qu’il est «en phase avec tout ce que le Président [Sidya Touré, NDLR] vient de dire puisque j’ai écouté ses propos. Pour éviter la répétition, je dirais tout simplement une phrase bien française qui se résume en "Tout ça pour ça"».

Fodé Mohamed Soumah d’ajouter toutefois: «vous avez suivi notre manifestation. Vous savez ce qu’est une manifestation pacifique. C’est ce que nous organisons à tout moment. Mais tout est fait en amont comme en aval pour que ça soit interprété comme étant de l’insurrection ou un appel à la déstabilisation du régime».

Le bilan des échauffourées de sources sécuritaires et hospitalières, établi à 18 h par le gouvernement «fait état à Conakry de 17 blessés à Donka, 4 blessés légers au CMC de Ratoma, 9 cas d’agression dans des familles et 3 accidents sur la voie publique. Au moins 5 agents des forces de l’ordre ont été blessés dont un poignardé. Plusieurs véhicules ont été endommagés dont deux incendiés. On signale également l’attaque de domiciles privés par les manifestants».

Le porte-parole du gouvernement a relevé que «les forces de sécurité ont été déployées sur les lieux pour rétablir l’ordre, sécuriser les populations civiles et leurs biens. Elles ont utilisé de ce fait les moyens conventionnels de maintien de l’ordre».

Damantang Albert Camara annonce que «les autorités déplorent les incidents survenus pendant la manifestation, malgré l’appel au calme et au civisme contenu dans la déclaration commune gouvernement-opposition-mouvance présidentielle du 23 avril dernier».

Il martèle que «le Gouvernement tient pour responsables de ces actes déplorables les organisateurs de la marche et en tirera toutes les conséquences judiciaires qui en découlent».

De son côté, l’opposition fait cas de 27 blessés dont la Secrétaire nationale du PEDN de Lansana Kouyaté, Dr Zalikhatou Diallo (image). Serait également répertorié parmi les blessés, un membre dudit parti, Mamady Lamine Condé, de surcroit, Commissaire de la CENI au sein de laquelle il est rapporteur.

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