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Nigeria: le président Yar'Adua de retour au pays après 3 mois d'hôpital à Jeddah

Feb 24, 2010

Le président nigérian Umaru Yar'Adua est rentré mercredi par surprise dans son pays, après trois mois d'hospitalisation à Jeddah, en Arabie saoudite, qui ont provoqué une vacance du pouvoir sans précédent dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

L'ambassadeur du Nigeria à Riyad, Abdallah Aminchi, a confirmé le retour au pays d'Umaru Yar'Adua, d'abord annoncé par des informations en provenance d'Arabie saoudite.

"Oui, il est rentré au Nigeria. Son état de santé s'est énormément amélioré", a déclaré M. Aminchi à l'AFP.

Le retour du président n'avait pas encore été confirmé officiellement en milieu de journée dans la capitale nigériane et, n'ayant pas été vu en public, le mystère demeurait sur son état de santé réel.

Deux avions ont atterri successivement tôt mercredi dans l'aire réservée au chef de l'Etat de l'aéroport d'Abuja, au milieu d'importantes forces de sécurité, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des soldats ont été déployés à des emplacements stratégiques le long de la route de l'aéroport, parmi lesquels des membres de l'unité d'élite qui est chargée de la protection du chef de l'Etat.

Un convoi de 23 véhicules, parmi lesquels une ambulance, accompagné d'une forte escorte, a quitté l'aéroport et s'est dirigé vers la résidence officielle de M. Yar'Adua, Aso Rock Villa.

Le président nigérian, âgé de 58 ans, était tombé gravement malade en novembre et avait été hospitalisé dans la foulée à Jeddah, sur la mer Rouge, pour une affection au coeur.

Depuis son départ, il n'a donné qu'un seul signe de vie, consistant en un bref entretien à la radio britannique BBC, le 12 janvier. Il n'a pas été vu en public depuis.

La longue absence du président Yar'Adua a provoqué une crise constitutionnelle et des craintes de troubles au Nigeria, huitième exportateur mondial de brut.

Le président n'avait pas formellement transmis les rênes du pouvoir au vice-président avant de partir. A défaut de la missive présidentielle requise, le parlement a toutefois estimé que l'entretien accordé par M. Yar'Adua à la BBC, où il évoquait son état de santé, équivalait à un message officiel annonçant qu'il était bien en congé médical.

Le 10 février, à la demande du Parlement, le vice-président Goodluck Jonathan a accepté d'assurer la présidence par intérim. M. Jonathan avait procédé dans la foulée à un remaniement ministériel.

Les partisans d'Umaru Yar'Adua n'étaient pas favorables à un transfert du pouvoir, mais une partie d'entre eux avaient fini par s'y rallier, notamment sous la pression de la communauté internationale, Union européenne et Etats-Unis en tête, inquiets de la vacance au pouvoir dans ce pays pétrolier de 150 millions d'habitants.

L'accession de Goodluck Jonathan à la présidence par intérim avait d'ailleurs suscité l'approbation de la communauté internationale, y compris de l'Union africaine, qui avait demandé à l'armée de soutenir cette transition.

Le Nigeria a été marqué par de nombreux coups d'Etat militaires et les civils n'y ont repris le pouvoir qu'il y a moins de dix ans.

Il n'était pas possible de savoir mercredi si M. Yar'Adua allait reprendre les rênes du pays. Un conseil des ministres hebdomadaire devait avoir lieu ce même jour.

Les débats autour de l'absence de M. Yar'Adua ont aussi eu en toile de fond l'alternance du pouvoir entre le nord majoritairement musulman et le sud à dominance chrétienne, une règle non écrite mais appliquée. C'est actuellement "au tour" du nord, dont il est issu, d'exercer la présidence, et M. Jonathan est originaire du sud. – AFP

 

 

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