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Le Chef de l'État limoge, le Chef du gouvernement met en garde les cadres de l'administration

Jun 13, 2010

S'il y a un décret qui a bien pu surprendre, c'est celui N°118/PRG/SGG portant révocation du Ministre-Conseiller à la Présidence de la République Dr Mahmoud Condé. L'intéressé n'a même pas vu venir le vent de menace malgré la prise de bec qu'il avait eue deux jours auparavant avec le Ministre Secrétaire général de la Présidence de la République autour d'un dossier. Dossier que Dr Condé avait soumis directement à l'approbation et à la signature du Président de la transition. D'information en information, il semblerait que le dossier que le Ministre-Conseiller défendait " becs et ongles " serait celui concernant la société russe gazprom.

Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que le général Sékouba Konaté a dû renoncer au voyage de la Russie dès le lendemain de son arrivée de Paris malgré l'envoi par le Président Medvedev d'un avion. De retour du sommet Afrique-France de Nice. Et ce n'est pas non plus pour rien que Mahmoud Condé a été rayé de la liste de la délégation officielle qui devait accompagner le Chef de l'État à Nice. Le torchon avait commencé à brûler entre lui et l'actuel homme fort de la Présidence, Tibou Kamara. Conséquence, c'est son décret de limogeage qui tombe :

« Décret D/118/PRG/SGG portant révocation d'un haut cadre de la Présidence de la République.
Le Président de la transition, Président de la République par intérim : …
- Sur proposition du Ministre secrétaire général à la Présidence de la République et avec accord du Premier ministre Chef du gouvernement de transition,
Le Président de la République décrète :
- Article 1er : Monsieur Mahmoud Condé, Ministre-Conseiller à la Présidence de la République, est révoqué de ses fonctions avec effet immédiat pour faute lourde.
- Article 2 : Le présent décret qui prend effet à compter de sa date de signature, sera enregistré et publié au Journal Officiel de République.
Conakry, le 10 juin 2010

Président de la République par intérim, Président de la transition, Ministre de la défense nationale »

D'habitude, pas d'explication par rapport aux décrets présidentiels. Cela relève du pouvoir discrétionnaire du Chef de l'État. De mémoire de journaliste, c'est la seconde fois que l'on procède à un tel exercice. La première fois, c'était à la nomination des cadres du cabinet présidentiel et la seconde, suite à la publication de ce décret. Ce jour le directeur du bureau de presse de l'époque, commandant Mandjou Diaoubaté avait précisé que "le cabinet du Président de la République n'était pas un gouvernement bis..."

La seconde fois a été le 10 juin suite au décrét de révocation du Ministre-Conseiller, Dr Mahmoud Condé. A peine a-t-il été lu par l'actuel directeur du bureau de presse de la Présidence de la République, capitaine Mohamed Kassé, qu'une déclaration du Premier ministre, chef du gouvernement a été diffusée. Comme pour situer sur la cause d'un acte aussi inattendu que le limogeage de ce proche du Président de la transition :
 

Déclaration du Premier ministre Chef du gouvernement
Conakry, le 10 juin 2010

« Je voudrais appeler l’attention de la totalité des agents qui servent l'État de leur devoir de réserve, de leur attitude à la loyauté absolue envers l'autorité supérieure. Il n’est pas concevable que des fonctionnaires investis d’une partie du pouvoir de l'État se mettent au service de l’argent, de trahir le devoir de leurs charges. En particulier, ceux qui ont le privilège de servir le Président de la République ont le devoir de le remplacer en toutes choses, de la vérité de leurs charges, dans la rigueur d’exécution de leurs charges. Il n’est pas normal, il est condamnable que pour des raisons inavouées, des fonctionnaires, volontairement, induisent le Chef de l'État en erreur, notamment l’emmenant à signer des documents avec des étrangers sans que cela ait passé au crible les études du cabinet et de la primature.

Je réitère, tout fonctionnaire qui se rendra coupable d’une tentative de telle action, à plus forte raison de la commission de telle action, sera sévèrement puni et selon la nature de la faute, révoqué définitivement de la fonction publique. Que cela soit un ultime et dernier avertissement parce que pour le cas d’espèce, ce qui est survenu avant-hier [ndlr : 8 juin], mérite la sanction la plus sévère parce que l’acte à tendu à discréditer le Chef de l'État, à compromettre les intérêts vitaux de la nation. C’est mon devoir de vous en instruire pour éviter de me contraindre à prendre de telle sanction. Je vous remercie infiniment. »

Il faut souligner que Dr Mahmoud Condé a été Secrétaire d'Etat chargé de Missions, des Questions Stratégiques et du Développement durable, Porte-parole parole du gouvernement à la démission du titulaire, Justin Morel Junior suite aux événements du 28 septembre 2009. - AfricaLog
 

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