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L'Afrique se mobilise autour de la campagne 'One Goal' pour l'accès à l'école primaire

Jul 10, 2010

Avant que les projecteurs de la Coupe du monde ne s'éteignent, Jacob Zuma, le président de l'Afrique du Sud, réunira, dimanche 11 juillet, jour de la finale entre l'Espagne et les Pays-Bas, un sommet sur l'éducation à Pretoria.

Le "One Goal Education Summit", du nom de la campagne soutenue par la Fédération internationale de football (FIFA) et dont l'appel a été signé par plus de 12 millions de personnes, se tiendra en présence de plusieurs chefs d'Etat et ministres africains. La rencontre vise à leur rappeler, ainsi qu'aux pays développés, leurs obligations en matière d'éducation.

Si l'accès à l'école primaire a réalisé des progrès importants depuis le début des années 2000, le taux des enfants scolarisés passant de 56 % à 73 %, des efforts énormes restent à accomplir pour parvenir à l'objectif de 100 % d'ici à 2015, comme s'y est engagée la communauté internationale au titre des Objectifs du millénaire pour le développement. L'Unesco estime que 44 pays, dont 23 situés en Afrique subsaharienne, n'ont pratiquement aucune chance d'atteindre cet objectif.

En Afrique subsaharienne, 32 millions d'enfants ne fréquentent toujours pas l'école, soit 45 % de la population mondiale des enfants non scolarisés. Au Mali, au Niger, au Nigeria, en République centrafricaine ou encore en République démocratique du Congo (RDC), la scolarisation dans le primaire est inférieure à 70 %.

En dépit des efforts menés pour réduire les inégalités entre les sexes, comme, par exemple, au Sénégal où la parité est atteinte, la majorité (54 %) des laissés-pour- compte sont des petites filles.
Partout, les progrès sont fragiles et menacés. Par des taux d'échec considérables : 28 millions d'enfants abandonnent chaque année l'école primaire en Afrique subsaharienne. Mais aussi par le manque d'enseignants qui menace le continent noir : il faudrait créer 1,2 million de nouveaux postes d'instituteurs pour parvenir à un enseignement primaire universel d'ici à cinq ans. Ou encore par une marche forcée à la scolarisation sans que la qualité ne soit au rendez-vous.

Surtout, l'éducation en Afrique manque cruellement de moyens. A l'Unesco, le directeur du rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous, Kevin Watkins, avait déjà sonné l'alerte, en janvier, lors de la remise du rapport, indiquant à quel point la crise menaçait le niveau des aides.

Plusieurs mois plus tard, les craintes se sont confirmées. "L'aide internationale pour l'éducation affiche un recul inquiétant", regrette M. Watkins. Selon les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), analysés par l'Unesco, les montants de l'aide à l'éducation de base en Afrique subsaharienne sont passés de 1,72 milliard de dollars (1,35 milliard d'euros) en 2007 (sur 3,3 milliards de dollars consacrés au total à l'aide à l'éducation), à 1,65 milliard de dollars en 2008 (sur 3,2 milliards de dollars). "En considérant la hausse des inscriptions en primaire, l'aide par élève a diminué de 7 %", précise l'Unesco.

En parallèle à la campagne "One Goal", l'Unesco avait également lancé un appel à la FIFA et aux cinq ligues professionnelles les plus riches pour qu'elles acceptent de consacrer un pourcentage, même "modeste", des recettes de la Coupe du monde à l'éducation en Afrique. La FIFA a refusé, estimant qu'elle consacrait déjà une partie de ses recettes à des actions de développement.

Mais l'idée d'une taxe sportive assise soit sur les transferts des joueurs de football au sein des grands championnats, soit sur les droits de retransmission télévisés des plus grands événements - notamment la Coupe du monde - fait son chemin. Elle a d'ailleurs été reprise par le groupe pilote international regroupant 55 pays ainsi que des ONG sur les financements innovants pour le développement. – Le Monde

 

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