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Dadis dément l'information de son séjour à Bamako

Aug 05, 2010

Dadis à Bamako : «C’est archi faux, je ne suis pas à Bamako», corrige Moussa Dadis Camara depuis sa retraite de Ouagadougou au Burkina Faso.

La surprise est d’autant grande que cette contre vérité est d’un confrère malien, en l’occurrence "L’Indépendant" de Bamako. Aucune hésitation pour le lecteur crédule à prendre l’information pour "parole de la sainte écriture".

Cependant, plus d’un lecteur du quotidien guinéen "La République" dans son N°031 du mardi 03 août a été abasourdi de lire le démenti de Moussa Dadis depuis Ouagadougou où il est en convalescence, selon les termes officiels.

Sur les circonstances de l’interview, c’est un quidam qui aurait appelé les confrères de ce journal pour les mettre en relation avec l’ex chef de la junte. Le numéro qui a appelé a pour indicatif le 226, celui du pays des hommes intègres.

Votre site AfricaLog, en annonçant la nouvelle du séjour de Dadis à Bamako avait pris la précaution de préciser qu’il cherchait à vérifier la news. Aujourd’hui, c’est chose faite.

D’autre part, cet entretien est un autre démenti à la rumeur persistante sur son internement au camp de Pô au Burkina Faso.

Nous vous proposons de larges extraits de cette interview, vraiment exclusive du capitaine Moussa Dadis Camara accordée à nos confrères de "La République" le lundi, 2 août 2010 à 14h 04 :

- La République: Selon la presse, vous êtes actuellement au Mali. Est-ce vrai?

- Capitaine Moussa Dadis Camara: C’est archi faux cette nouvelle-là. Je ne sais pas pourquoi les gens aiment raconter des bla-bla, des choses qui ne sont pas réelles. Je suis à Ouagadougou à l’heure où je vous parle. Et d’ailleurs, je crois que le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso doit faire une visite d’Etat là-bas demain [ndlr AfricaLog : c’est-à-dire, le mardi 3 août. Il annonçait ainsi la visite du Président Blaise Compaoré en Guinée avant la publication du communiqué du bureau de presse de la Présidence guinéenne].

Donc, ce genre de rumeur n’est pas tout à fait conforme, parce que ce genre de rumeur est de nature défavorable. C’est comme si je ne suis pas bien entretenu à Ouagadougou. Cependant, je suis bien entretenu et je crois qu’avec tous les efforts et les moyens que le Président Blaise a mis à ma disposition … Alors, je ne vois pas pourquoi les gens aiment souvent dire que j’ai fait un déplacement. Ce n’est pas réel.

- Est-il prévu que vous veniez un jour ou l’autre au Mali?

- Ceux qui le disent, ça n’engage qu’eux puisque rien ne m’a été dit pour le moment. J’ai de très bonnes relations avec le Président Blaise Compaoré. Et donc, rien ne m’a été dit encore officiellement. Pour le moment, je suis à Ouagadougou. Je le dis parce que vraiment il faut le dire. Je crois que les gens doivent cesser de dire ce qui n’est pas réel.

- Vous pensez que c’est de la manipulation ? Si oui, qui aurait intérêt de faire cette manipulation?

- Vous savez que la manipulation, on ne peut pas l’imputer à une seule personne. C’est peut-être un groupe de personnes qui fait l’intoxication. Surtout quand on me dit que l’une des radios privées qui a annoncé cette nouvelle, je crois que ce n’est pas bon pour les mass médias. Cela me perturbe.

- Pourtant, M. le Président, c’est un journal malien qui a annoncé la nouvelle.

- Eux, ils ne sont pas bien informés. S’ils l’ont dit, ils ne sont pas informés. Parce que je suis même rentré en contact avec Africable [ndlr AfricaLog : chaîne de TV émettant au Mali] pour leur dire que je suis à Ouagadougou et je ne suis pas au Mali.

- Quel est votre état de santé actuel?

- Mon état de santé actuel, grâce à Dieu et aux prières de tous les Guinéens, je me porte très bien. Je crois que tout va très bien à mon niveau. Mon état de santé, ça va, s’améliore. Puisque mon footing, je le fais tous les jours. Je ne me plains pas, tout est rentré en ordre. On ne peut pas dire parfaitement que l’homme est en bonne santé mais, en ce qui concerne ma santé, je ne plains pas. Tout va très bien à mon niveau.

- Quand est-ce que vous pourriez rentrer en Guinée?

- D’abord, le plus grand souci que j’ai, c’est qu’il y ait d’abord des élections libres, transparentes et crédibles. Et ce, pour que les Guinéens puissent voter vraiment dans la quiétude et qu’il puisse y avoir la paix. En ce moment, je serais fier de rentrer dans une situation que je ne souhaite pas. Mais tant que le pays n’est pas sur une bonne voie, tant qu’il n’a pas une paix vraiment, je ne serais pas du tout à l’aise. Parce que ce serait vraiment rentrer dans une situation que je ne souhaite pas.

- M. Le Président avez-vous des contacts quotidiens avec le Général Sékouba Konaté?

- Bon, je suis en bon rapport avec presque tous les guinéens et tous ceux qui jugent nécessaire effectivement de m’appeler. J’ai de bons rapports avec tous les Guinéens. Il n’y a pas d’antécédent entre moi et les autorités.

- Est-ce que vous avez été surpris par les résultats du premier tour de l’élection présidentielle?

- Vous savez que les élections c’est toujours les élections. Surpris ou pas surpris, du moment que la Cour suprême a donné le verdict, je crois qu’on peu pas paniquer pour ça. Et il y a un deuxième tour qui est là. Je crois que c’est en cela que les Guinéens doivent garder la sérénité. Puisque le premier tour c’est une chose, le deuxième ça, c’est autre chose. Il faut que tous les Guinéens comprennent que ces leaders sont des Guinéens et ils sont libres de voter pour celui-là qu’ils veulent.

- Au premier tour, vous avez affiché votre neutralité. Est-ce qu’au second tour vous compter donner une consigne de vote?

- Je crois que si je donne une consigne de vote, ce n’est pas mon devoir. Ce n’est pas mon devoir de donner des consignes de vote. Je souhaite vraiment aux deux candidats bonne chance, la sérénité pour que le meilleur gagne. Parce que donner une consigne cela veut dire que je prends une partie et je laisse l’autre. Et je pense que les Guinéens sont indivisibles. Alors, je ne pense pas donner de consigne de vote. Ça ne relève de ma compétence et de ma probité morale. J’apprécie les deux leaders, j’apprécie leurs programmes et pour le reste, je pense que c’est la population qui peut se déterminer, voter librement et choisir son candidat dans un climat favorable. Je ne suis pas cet homme qui peut vraiment faire un parti pris. C’est comme si j’étais-là à diviser les Guinéens. Alors que ce n’est pas mon souci. Mon souci majeur aujourd’hui est que les Guinéens votent librement et qu’ils choisissent réellement celui-là qu’ils veulent. 

 

Cette interview vient certes contredire les affirmations de nos confrères maliens quant au séjour de Dadis à Bamako mais, il met aussi en exergue que les relations entre Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté ne sont plus au beau fixe.

Dadis apparait par ailleurs, neutre dans l’interview en affirmant qu’il n’a de camp à choisir entre le candidat du RPG et celui de l’UFDG.

Quant à l’authentification de l’entretien, AfricaLog l’a faite en réussissant à écouter la bande sonore de l’interview. – AfricaLog

 

 

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