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En mémoire de Thomas Sankara, assassiné voici 23 ans

Oct 17, 2010

En ce 15 octobre 2010, à l'occasion du 23ème anniversaire de son assassinat, le Collectif pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) salue la mémoire de Thomas Sankara et rappelle que le combat contre la dette continue.

Arrivé au pouvoir par une « révolution démocratique et populaire » en août 1983 en Haute Volta, qu'il rebaptise Burkina Faso « pays des hommes intègres», Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987. S'il est un Che Guevera africain, c'est bien de Thomas Sankara qu'il s'agit. L'ex-président du Burkina Faso incarne aujourd'hui encore pour les peuples africains et au delà même du continent, la résistance à la logique imposée par le Fond monétaire international (FMI), la Banque mondiale et les pays créanciers.

Engagé pour l'annulation de la dette du tiers monde, Thomas Sankara déclarait à Addis Abeba le 29 juillet 1987 que « la dette, sous sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l'impérialisme, est une reconquête savamment organisée pour que l'Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l'esclave financier c'est-à-dire l'esclave tout court de ceux qui ont eu l'opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l'obligation de rembourser (...) La dette ne peut pas être remboursée parce que d'abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c'est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également ».

23 ans après, ce discours est toujours d'une actualité criante. La Banque mondiale, le FMI et les Etats créanciers avec la complicité des élites du Sud sont responsables de la pauvreté en Afrique et dans l'ensemble des pays dit « en voie de développement ». Sous le prétexte du remboursement de la dette, ces acteurs, à travers les plans d'ajustement structurel ou les initiatives Pays Pauvres Très Endettés - PPTE, imposent des politiques qui favorisent le pillage des ressources naturelles, la privatisation des profits, la destruction des services sociaux, etc. Loin du chemin d'un développement endogène, les IFI et leurs complices, véritables assassins financiers, étouffent les pays pauvres sous un amas de dettes indues, car largement odieuses et illégitimes.

La voix de Thomas Sankara ne s'essouffle pas, elle est la voix des peuples en lutte ! Alors que se clôture ce 17octobre 2010 la Semaine d'Action Globale contre la Dette et les Institutions Financières Internationales, à laquelle le Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) a participé, nous appelons à ce que le combat contre la dette se renforce sur tous les continents, que la mémoire de Thomas Sankara soit vivante et qu'elle incarne la résistance, non dans une mystification de son combat mais par des actes visant une réelle émancipation des peuples.
 

Thomas Sankara a été assassiné pour avoir osé penser la création d'un front uni contre la dette, arme redoutable de libération des peuples. Ce front doit aujourd'hui voir le jour, il appartient aux peuples de s'unir, de se solidariser et d'imposer à leurs gouvernements le non paiement de la dette. - Bulletin CADTM Belgique
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