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L'UA se donne encore un mois pour résoudre l'imbroglio ivoirien

Feb 01, 2011

Les chefs d'État africains réunis à Addis Abeba se sont donné lundi un mois supplémentaire pour résoudre l'imbroglio né du scrutin présidentiel contesté en Côte d'Ivoire, se préparant par ailleurs à accueillir un Sud-Soudan bientôt indépendant au sein de l'Union africaine.

À la conclusion de deux jours de sommet, l'UA a dit «suivre de près les développements de la situation en Égypte», après une semaine de manifestations contre le pouvoir de Hosni Moubarak, et a demandé «des élections libres» en Tunisie, où la formation d'un nouveau gouvernement a paru ramener un peu de calme.

Sur la Côte d'Ivoire, un «panel» de cinq chefs d'État chargés de présenter d'ici un mois des décisions «contraignantes» a tenu sa première réunion lundi.

Présidé par le chef d'État mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, il réunit Idriss Deby (Tchad), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaore (Burkina Faso) et Jakaya Kikwete (Tanzanie).

Cette initiative vise à «amener Alassane Ouattara à exercer la réalité du pouvoir» dans le pays «par la négociation», selon le président de la Commission de l'UA Jean Ping, ajoutant que son organisation considérait toujours M. Ouattara comme le vainqueur du scrutin qui l'a opposé au président sortant Laurent Gbagbo.

La création du panel offre à l'UA un nouveau délai pour refaire son unité, alors que plusieurs pays dont l'Afrique du Sud et l'Ouganda paraissent plus sensibles aux arguments de M. Gbagbo.

M. Ouattara s'est félicité de ce qu'il a vu comme une confirmation de sa victoire, mais il a regretté ce nouveau délai. Le camp de M. Gbagbo a salué «la décision d'aller dans le sens d'une résolution pacifique de la crise».

De façon plus consensuelle, le 16e sommet de l'UA «a réitéré son engagement à reconnaître les résultats du référendum» de janvier au Sud-Soudan, par lequel 98,83% de la population s'est prononcée pour l'indépendance.

«Un État est sur le point de naître, et c'est un accouchement sans douleur, contrairement à ce que le monde entier craignait», s'est félicité Jean Ping.

Mais le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit «très inquiet des défis de l'après-référendum», et il a eu de longs entretiens lundi avec le président soudanais Omar el-Béchir et le chef sud-soudanais Salva Kiir sur les nombreux différends en suspens, de la région stratégique contestée d'Abyei au partage des ressources pétrolières.

M. Ping a dressé par ailleurs un constat d'échec sans précédent du gouvernement de transition somalien du président Sharif Cheikh Ahmed, à sept mois de la fin du mandat que lui a confié la communauté internationale, estimant «qu'il n'a pas été capable de remplir dans les faits ses obligations gouvernementales».

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale face aux attaques quotidiennes des insurgés islamistes radicaux, le TFG ne survit que grâce au soutien des 8000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

De son côté, le Kenya a obtenu le soutien de l'UA en vue de suspendre les poursuites de la Cour pénale internationale contre six responsables présumés des violences post-électorales de 2007-2008. L'UA a déjà réclamé, en vain, un tel ajournement de ces poursuites contre Béchir pour ses crimes présumés au Darfour (ouest).

L'UA sera désormais dirigée par le président de Guinée équatoriale, désigné dimanche par ses pairs restés sourds aux critiques de la société civile sur les violations des droits l'homme et la corruption qui caractérisent selon elles les trois décennies de pouvoir sans partage de Teodoro Obiang Nguema. Le prochain sommet de l'organisation aura d'ailleurs lieu en juin dans la capitale équato-guinéenne Malabo. - AFP

 

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